I comme Italia -18 -

Posté par imsat le 14 mai 2024

« Pour Albert Camus, à Lourmarin, la mer était derrière les montagnes et, derrière la mer, il y avait l’Algérie. » (Catherine Camus)
Oui, mon alter ego a peut-être raison. Je crois que je tourne en rond. Il faut absolument que je sorte de l’enlisement. Est-ce que je le souhaite vraiment ? Et d’abord, s’agit-il d’un enlisement ? En vérité, je sais comment sortir des sentiers battus, surprendre et me surprendre. Et pour ce faire, tout ou presque est dans ma tête.
Théoriquement, c’est simple. Pourtant, ce n’est pas cela qui pourrait m’inspirer. Mais alors, pourrais-je innover en continuant à camper sur mes positions. Quelles positions ? Au fond, il est question de rester sur la même trajectoire en exprimant non pas ce que je ressens avec exactitude mais en réagissant à brûle-pourpoint, approximativement par rapport à des situations qui évoluent en dents de scie. Voilà pourquoi, dès le début, j’avais indiqué que je n’étais pas dans la linéarité, les choses organisées, arrangées, planifiées, cohérentes.
Aujourd’hui, par exemple, j’ai envie de dire qu’elle a toujours été prodigieusement épatante.
L’autre jour, elle a posté une photo montrant Anna Karina avec Marcello Mastroianni en marge du tournage de l’Etranger de Luchino Visconti, accompagnée de l’évocation précitée de Catherine Camus, la fille d’Albert Camus.
Je lui ai fait part de ma surprise et de mon énorme émotion. Pourquoi j’étais ému ? Parce qu’elle est restée silencieuse durant trois ou quatre jours, et  sa réapparition que j’avais espérée et attendue, était réconfortante et agréable. J’étais aussi ému parce que la citation évoque Camus, l’Algérie, l’Etranger.
J’ai beaucoup aimé ce rapport à l’Algérie qu’elle a bien voulu rappeler. Au reste, ce n’était pas la première fois de sa part. Elle n’est pas polarisée  sur elle même ni sur ses principaux centres d’intérêt. Elle sait aussi partager des émotions, des points de vue sur toutes sortes de sujets, y compris politiques. J’ai l’impression de l’avoir dit à plusieurs reprises. C’est une muse fascinante à plus d’un titre. Je suis toujours tenté de me servir de ce qu’elle écrit pour dire non pas seulement ce que j’en pense mais pour avancer dans mon récit. Et puisque mon alter ego trouve que ma réflexion stagne, je suis convaincu qu’il commencera à penser le contraire le jour où je lui dirai clairement que je n’ai jamais connu un être aussi totalement séduisant et éblouissant que I comme Italia. Je parle d’une séduction  intellectuelle, culturelle et physique.
Tout est extrêmement attirant en elle. Même les mots ordinaires qu’elle utilise parfois pour réagir à une citation, à une appréciation ont une sonorité agréable, une dimension particulière. Une fois, je l’ai complimentée, elle m’a juste dit : « vraiment ? » Et cette réponse, je l’ai trouvée délicieuse, je ne l’ai pas seulement lue, je l’ai entendue dans le sillage d’une conversation imaginaire entre nous, quelque part, dans un endroit agréable.
Un endroit agréable ? Chez Oscar, mon pâtissier préféré, j’ai croisé une femme dont le charme m’a fait songer à I comme Italia, telle que je l’imagine. Je l’ai regardée, elle m’a regardé; je l’ai regardée, elle m’a regardé; nous nous sommes observés comme ça trois ou quatre fois, un quart d’heure durant, en attendant d’être servis.
J’ai d’abord pensé que c’était une espagnole travaillant à l’Institut culturel espagnol situé à cent mètres de là, ensuite je me suis dit : « c’est une italienne, elle ressemble à I comme Italia, élancée, bien dans sa peau, attirante, délicate, un peu brune, les yeux clairs… » Finalement, ce n’était ni une espagnole ni une italienne mais une algérienne, une belle algérienne, je l’ai entendue passer commande en arabe. Elle semblait bien connaître les serveurs de chez Oscar.
Il y a presque toujours comme une volonté, un souhait récurrent de ma part de voir I comme Italia partout où je me trouve, au gré de mes flâneries.
J’aime ses « interférences », enfin celles que je lui attribue, c’est une autre façon de maintenir toujours ouvert notre dialogue. Elle est donc omniprésente. Et dans les situations chaotiques comme il en existe un peu partout dans le monde, elle est toujours là pour calmer les choses, susciter quelque espérance, apporter de la sérénité, de la beauté, de la joie, de la poésie…
Lamine Bey Chikhi

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