I comme Italia -20 -

Posté par imsat le 7 juin 2024

« Rien n’unit aussi complètement deux êtres, surtout si, comme vous et moi, ils n’ont que des mots » (Franz Kafka, lettres à Milena Jesenska)

« Finalement, ne serais tu pas fasciné davantage par l’idée que tu te fais d’elle que par ce qu’elle est réellement et dont tu ne sais pas grand chose ? » me demande t-il.
Yeb m’avait déjà posé cette question et je crois bien lui avoir répondu en mettant en évidence le fait essentiel que ce que je disais d’elle passait par l’imagination.
Les choses ont-elles évolué depuis ? Au fond la question de Yeb est constante, je me la pose de différentes façons. I comme Italia, je la vois telle que je l’imagine mais aussi telle qu’elle transparaît à travers ses tendances artistiques.
Par moments, j’ai comme la certitude qu’elle est exactement comme je le pense, au moins intellectuellement et physiquement. Pour le reste, je ne sais pas. Et puis, j’ai délibérément choisi d’en faire une muse mais toujours à travers l’image multiple ou démultipliée qu’elle donne à voir en exposant régulièrement celle d’une dizaine ou d’une quinzaine d’actrices de cinéma.
L’écriture, la puissance évocatrice de l’écriture, c’est aussi cela, une myriade de possibilités créatives autour de diverses personnalités, cinématographiques en l’occurrence.
I comme Italia est toujours parmi ces personnages, elle les incarne, leur ressemble tout en gardant sa spécificité….
Mais au-delà, il y a ce que je pense savoir d’elle même si cela relève de la supposition. Les supputations permettent de belles extrapolations littéraires. Ce qui me séduit profondément chez elle, ce n’est pas seulement ce que j’en ai dit à ce jour, c’est aussi, c’est surtout ce que je crois qu’elle pense de notre façon de converser non pas uniquement comme un échange culturel plaisant, instructif, agréable qui permet d’oublier un peu ou de contrebalancer les nouvelles catastrophiques des quatre coins du monde et dont nous sommes inondés au quotidien, mais très exactement au sens où l’entend Kafka dans sa citation précitée. Tout passe par les mots et il s’établit ainsi entre nous une communion protéiforme, poétique, littéraire, philosophique, artistique magique.
Je me demande si Yeb ne va pas croire que j’utilise encore des artifices pour que je continue à faire du surplace. Libre à lui de penser ce qu’il veut. De toute manière, je ne lui livrerai pas le fond de ma pensée. Pourquoi devrais-je le faire ? C’est moi qui sens, qui rêve, qui me projette, et surtout qui ressens, pas lui !
Soudain, une citation de Proust me vient à l’esprit : « On n’aime plus personne dès qu’on aime. » Je me rends compte que je suis exactement dans cet état d’esprit lorsque je pense à I comme Italia. Entre le propos de Kafka et celui de Proust, il y a continuité, complémentarité, harmonie, interdépendance. Je suis dans cette exclusivité du sentiment éprouvé, corollaire de la fascination dont j’ai déjà parlé, et je m’interroge sur cette situation pour moi inédite, sans précédent et d’une certaine façon désarmante…
Lamine Bey Chikhi

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