I comme Italia -24-
Posté par imsat le 7 juillet 2024
“Tu écriras un roman sur moi. Tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous il faut que quelque chose reste…” (Nadja à André Breton)
2 juillet 2024, journée caniculaire, ciel couvert, stress multiforme, atmosphère anxiogène…et surtout aucune nouvelle de I comme Italia. Habituellement, elle se manifeste tous les deux ou trois jours. Cette fois, aucun signe de sa part depuis près d’une semaine. On aurait dit une éternité. Je me suis un peu inquiété. Peut-être un break de sa part. Du reste parfaitement mérité. Peut-être, est-elle souffrante. J’espère que non. J’avais l’impression de revivre la même situation que celle générée par ma brève mais magnifique rencontre à Paris, avec Gilda, au début des années 90. Gilda était allée visiter le tombeau de Napoléon aux Invalides. J’ai préféré l’attendre dehors. Au bout de trois quarts d’heure, je commençais à m’impatienter, et comme il faisait chaud, je me suis demandé si elle n’avait pas eu un malaise, j’ai aussi pensé à une disparition, un rapt ou quelque chose comme ça; en quelques minutes, j’avais envisagé les hypothèses les plus pessimistes, sans raison. J’avais le sentiment qu’un être très proche venait de me quitter, subitement. J’étais fébrile et pris de panique. Il n’y avait rien de rationnel dans ma réaction. C’était à la fois physique, psychologique et émotionnel…
Ces impressions étranges et a priori totalement dénuées de fondement, je les ai un peu ressenties tout récemment à propos de I comme Italia du fait de son silence prolongé. Sensations il est vrai exacerbées par le climat ambiant, délétère à tous points de vue, outre certaines considérations liées à des problématiques bureaucratiques usantes. En fait, j’avais besoin d’elle, de la lire, besoin impérieux, presque vital. Sa présence, c’est son écriture. Elle seule pouvait venir tempérer mon spleen, éclaircir les perspectives, me redonner le moral….j’avais besoin de la lire ou la relire, de lire ses mots, ses phrases, ses exclamations (Oh ! Vraiment !), de continuer à l’imaginer à travers sa façon toujours entraînante et plaisante de dérouler citations, commentaires, photographies, etc. Oui, je suis devenu dépendant de ce qu’elle donne à lire, à regarder, à se souvenir, toutes circonstances confondues. Ses mots, ses phrases, sa délicatesse, sa subtilité convergent pour devenir des lumières, pour donner des raisons d’espérer, et enjoliver la vie….Je suis évidemment complètement d’accord avec Alphonse de Lamartine: « Un être vous manque et tout est dépeuplé ». Elle le sait, je le lui ai dit. Et je m’empresse de préciser que je ne suis pas du tout enlisé dans ce qui pourrait apparaître encore une fois comme un éloge renouvelé de I comme Italia. C’est l’inspiration qui me guide, elle n’est pas toujours la même, il y a des moments où l’envie d’écrire est à la fois extrêmement puissante, dynamique et pleine de ramifications. Ce sont des moments privilégiés, exceptionnels. Ils sont féconds, induisent d’époustouflantes idées d’écriture et ravivent des myriades de souvenirs.
Lamine Bey Chikhi
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