I comme Italia -32-
Posté par imsat le 1 septembre 2024
« Certains souvenirs se refusent à sombrer dans l’oubli, quels que soient le temps écoulé ou le sort que la vie nous ait réservé. Des souvenirs qui gardent toute leur intensité et restent en nous comme la clé de voûte de notre temple intérieur. » (Haruki Murakami)
Nous avons bien sûr évoqué à maintes reprises les rêves et les souvenirs avec, à l’appui, des aphorismes aussi magnifiques les uns que les autres. Elle semble préférer le rêve au souvenir, le rêve comme aspiration et projection dans le futur. Je crois qu’elle est pragmatique et réaliste, elle perçoit le souvenir comme un regard sur ce qui est révolu et sans doute sur lequel il n’y aurait pas lieu de s’appesantir outre mesure. Je suis pour ma part plutôt enclin à pencher pour tout ce qui pourrait rapprocher le souvenir et le rêve. Pourquoi d’ailleurs les opposer ou les hiérarchiser ? Pour moi, La citation de Haruki Murakami est indiscutable. Encore une fois, cela n’a pas seulement à voir avec la nostalgie. Cela inclut plein d’autres thématiques comme l’histoire ( la petite et la grande ), la culture, le parcours de chacun, la famille, le pays, etc, même si Murakami met exclusivement en exergue la relation entre les souvenirs les plus saillants et l’individu.
« Des souvenirs qui restent en nous comme la clé de voûte de notre temple intérieur »
J’adore cet extrait, il me convient parfaitement.
Je l’ai relu plusieurs fois. C’est de la grande littérature que seuls les immenses écrivains sont capables de concevoir, de produire. Je fais complètement mienne cette citation, et je crois même pouvoir affirmer que c’est l’une des plus belles définitions des souvenirs.
« Quand on n’a pas de souvenirs, on n’a rien » cette autre formule percutante et sans fioritures d’un auteur américain dont je ne me rappelle plus le nom, résume bien d’autres pensées sur la mémoire. Mais celle de Murakami est joliment formulée et la référence à la clé de voûte de notre temple intérieur est géniale et novatrice.
Où se situe finalement mon rapport à I comme Italia compte tenu des corrélations potentielles et des télescopages inévitables entre les rêves et les souvenirs ? Je crois que I comme Italia, c’est tout à la fois un peu de fiction, un peu de rêves et de la nostalgie. Qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce qui est imaginaire ? Pourrais-je parler d’une utopie concrète ? Je pense que I comme Italia préférerait cette perspective. Ce n’est pas tout à fait mon point de vue. Naturellement, j’assume les idées et les fantasmes que nos conversations induisent mais par moments, je me retrouve dans le doute, dans la rationalité, la réflexion cartésienne. J’aimerais que le temps s’arrête. Mais ce n’est pas possible parce que tout simplement les choses changent, se complexifient, imposent de nouvelles trajectoires…
Lamine Bey Chikhi
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