I comme Italia-49-

Posté par imsat le 29 décembre 2024

« Chacun a ses propres instants de bonheur : il s’agit simplement d’en multiplier la conscience et les occasions. »  (Albert Memmi)
Elle m’a envoyé la photo de la couverture d’un livre auquel je pensais depuis longtemps: la correspondance entre Boris Pasternak et Marina Tsvetaeva 1922-1936. Belle intuition de mon inspiratrice. C’est émouvant parce que j’ai toujours aimé les relations épistolaires non seulement celles des auteurs, poètes, romanciers, artistes en général, mais aussi celles des gens ordinaires.
Comme j’ai déjà eu à le dire, je suis particulièrement admiratif des échanges qui durent et qui d’une certaine manière, transcendent le temps. Ce fut le cas de la correspondance entre Camus et Maria Casarès (1944-1959). La correspondance Pasternak-Marina Tsvetaeva fut aussi singulière. Elle a duré 14 ans, mais il ne se sont rencontrés qu’une ou deux fois. C’était avant tout une grande passion poétique et littéraire…
Bribes de notre conversation du 21 décembre 2024
Moi: merci pour cette belle photo. Mais d’abord, j’espère que vous allez bien. Et qu’il ne pleut pas trop là où vous êtes.
Elle : Je vais bien, merci, mais j’ai trop travaillé…
C’est enfin les vacances de Nöel et j’irai à Rome !
Moi: vacances amplement méritées
Elle : Oh, Cher Lamine, je suis coupable envers vous… le retard avec lequel je vous réponds, pardonnez-moi pour ce péché.
“Mais le téléphone n’a-t-il pas sonné chez vous cette nuit ? Car, oui, c’était moi qui vous téléphonais en rêve.”
Mardi, Mi-septembre 1925, Tsvetaeva à Pasternak
Moi: ma chère muse, vous n’êtes pas du tout fautive. L’essentiel est que vous alliez bien. Le reste se rattrape… 
Par la poésie, l’imagination, une perception détendue du temps qui passe, le rêve
Et au bout de tout ça, Le Temps retrouvé !
Le téléphone ? Oui, ça n’a pas arrêté de sonner. C’est vrai. Et puis une voix, une  image ou plutôt trois photos, une silhouette, une présence, oui, il y avait tout ça. Et puis Rome, Paris, Milan, Bologne…jusqu’à l’aube et le lendemain ça a repris, j’en ai fait un texte…
Elle: magnifique
Moi: « Leur correspondance est celle de deux esprits, mais des esprits vivant d’un désir aussi nécessaire pour eux que celui du pain, celui de la poésie. » (Agnès Passot)
Elle : “Leur correspondance se vit au jour le jour comme des pages d’histoire du monde, de littérature et de passion.”
(Le Monde des livres)
Moi :Oui, c’est tout cela à la fois. Ils n’ont pas eu besoin d’inventer une histoire. Ils ont raconté l’histoire de leur passion dans un contexte souvent chaotique.
C’est merveilleux !
Elle : deux destins d’exception
Moi: Merci pour cette belle évocation de la correspondance Boris Pasternak- Marina Tsvetaeva.
Une fabuleuse relation épistolaire, un joli cadeau de Noël.
Moi: Boris et Marina se sont écrit durant 14 ans (ce qui est extraordinaire) mais je crois qu’ils ont raté nombre d’occasions de se rencontrer.
Corrigez-moi si je me trompe.
Elle : ils se sont vus en 1935, à Paris. Mais j’ai lu sur le site de Babelio que “cette rencontre se révélera comme  » une non-rencontre  » : la fusion dans le réel, rêvée par Marina Tsvetaieva ne fut pas au rendez-vous.”
Moi: Selon d’autres sources, une première rencontre avait eu lieu en 1918 à Moscou.
Moi: Donc, le mektoub (comme on dit chez  moi) ne leur a pas permis d’aller plus loin, c’était écrit dans le ciel. Heureusement, que les deux en ont fait une oeuvre.
Moi: « Marina, mon amie toute d’or, ma merveilleuse, surnaturelle, fraternelle prédestination, mon âme du matin toute fumante, Marina, ma martyre, ma pitié… » (Boris Pasternak à Marina Tsvetaeva)
 
Moi: « Si nous nous étions rencontrés, vous ne m’auriez pas connue, et tout se serait apaisé. (Marina Tsvetaeva à Boris Pasternak)
 
Moi: « Pasternak, prodigieux comme le premier jour de la création. »(Marina Tsvetaeva sur Boris Pasternak)
 
Moi : « je fais plus et mieux que t’aimer » Marina à Boris 
 
Elle : « Ah, si à l’instant, tu entrais dans la chambre ! Je me précipiterais dans l’armoire (un chapeau !) – mon sac – où sont les clefs ? ne pas oublier les cigarettes ! – À nous la liberté ! Nous irions au Hradcany, je me sentirais voler…
(Marina Tsvetaeva)
Moi: Eh bien voilà le rêve qui se métamorphose et devient réalité.
Elle : elle m’envoie une photo montrant Jean-Louis Trintignant avec Anouk Aimée en marge du film de Claude Lelouch « Les  plus belles années d’une vie. »
Moi: là, vous me portez le coup de grâce ! Littérairement, poétiquement et cinématographiquement s’entend.
Normal : vous connaissez mon talon d’Achille. Évidemment, j’adore !  
Moi: Hier, j’ai pensé à l’absence créatrice, féconde, je veux dire l’absence du fait des conjonctures, des circonstances qui relèvent de la force majeure.
Eh bien, c’est notamment cela qui me subjugue dans l’échange Boris Pasternak-Marina Tsvetaeva.
Moi: En matière de photos, de créativité et d’inspiration photographique, votre leadership est indiscutable. Je l’avais dejà dit mais d’une autre façon.
Elle : merci  pour votre gentillesse
Moi: ma chère inspiratrice, s’il y avait un concours de gentillesse, vous le gagneriez aisément. Vous me battriez à plate couture. Tous les arguments dont je dispose plaident en votre faveur. J’en suis absolument convaincu. Et il n’y aucune exagération dans mon propos.
Elle : Mais, vous écrivez.

L’écriture est la peinture de la voix.
(Voltaire)
Moi: oui mais point d’écriture sans vous
Elle : Merci, Cher Lamine, il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses…
Moi: Avant le rayon de soleil (le votre bien sûr) de ce samedi, j’étais dans une sorte de spleen. Après, le bleu du ciel a tout changé. Je suis passé du spleen à l’idéal. Merci à vous Chère Ivana et à Baudelaire.
Elle : J’adore Baudelaire
« Tes cheveux contiennent tout un rêve. »
(Charles Baudelaire, Le spleen de Paris). Citation accompagnée d’une photo de Nastassja Kinski.
Moi: moi aussi j’aime cette phrase « Tes cheveux contiennent tout un rêve »
Moi: Finalement, nous avons rattrapé le temps perdu. J’ai beaucoup aimé notre conversation de ce soir. Pour un tas de raisons (Pasternak, Marina Tsvetaeva, vos photos, votre inspiration, la nostalgie créatrice, de superbes convergences, votre gentillesse, votre délicatesse.
Oui, J’ai aimé notre conversation. Je n’en ai rendu compte que partiellement. Il n’y a d’ailleurs pas que les citations et nos commentaires qui alimentent notre conversation. Il y a aussi l’atmosphère que « I comme Italia » crée instantanément autour de nos échanges. Une atmosphère qui ressemble à un voyage dans le temps et dans l’espace. Dans ce voyage, il y a des accélérations et des ralentissements, des pauses, des bifurcations, toujours plein d’images. C’est une machine à remonter le temps, un monde à part, notre monde à nous, une bulle. J’oublie complètement tout lorsque je la lis et plus encore lorsque je lui réponds. Cette atmosphère, c’est elle qui l’impulse, la façonne, l’ajuste toujours idéalement. Il n’y a pas de temps mort. On jouit du présent, de l’immédiat. Le temps mort, c’est après la conversation, c’est le temps d’une autre appréciation. Je ne la remercierais jamais assez pour les moments de bonheur qu’elle me procure outre les compliments dont elle me gratifie fréquemment.
Lamine Bey Chikhi
Post-Scriptum : “J’ai trouvé le Merveilleux.” (Lettre de Maria Casares à Albert Camus, Noël 1948). Je dis très exactement la même chose de « I comme Italia » qui a rapporté cette belle phrase hier 28 décembre.

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