I comme Italia-50-
Posté par imsat le 6 janvier 2025
« Je voudrais bien l’an prochain réduire ma vie à l’essentiel, autant que possible, et vous êtes dans cet essentiel. » (Albert Camus)
Notre soirée du 31 décembre 2024 fut magnifique. Nous avons conversé délicieusement autour des belles choses de la vie sous le prisme d’une myriade d’écrits de Rainer Maria Rilke, Alda Merini, Rûmi, Pasolini, Kafka…
Je ne le dirais jamais assez, « I comme Italia » est brillante, percutante et inventive, elle assure toujours merveilleusement la jonction entre le rêve et la réalité.
Ce soir-là, elle était très en verve et même un peu plus que d’habitude. Elle était à Rome d’où elle a posté de jolies photos. Une de ces photos était accompagnée d’une belle citation de Pier Paolo Pasolini sur Rome: « Je dis toujours à tout le monde que Rome est la plus belle ville du monde. Les pires cauchemars sont ceux dans lesquels je rêve de devoir quitter Rome. »
La photo en question a particulièrement attiré mon attention: mon égérie est assise sur une des marches d’escaliers menant à une église. Je lui demanderai de me dire le nom de l’église. En tout cas et malgré la foule, je l’ai tout de suite reconnue, emmitouflée, un bonnet blanc sur la tête, des lunettes noires. Elle est souriante, le ciel est bleu mais elle donne l’impression d’avoir un peu froid. J’aurais bien aimé être avec elle, la serrer contre moi, l’embrasser. Elle est charmante, elle regarde l’objectif…
Notre conversation fut menée et conduite tambour battant parce que nous avions beaucoup de choses à dire. C’est elle qui l’a fluidifiée, bonifiée d’abord parce qu’elle est plus imaginative et plus réactive que moi, ensuite parce qu’elle illustre toujours ses commentaires avec des photo appropriées, enfin parce qu’elle sait diversifier, aérer l’échange.
Je ne rate jamais l’occasion de lui poser des questions ordinaires.
Eh bien, ses réponses brèves ou ses non-dits me séduisent systématiquement. Pourquoi ? Parce que j’ai l’impression d’être avec elle, de la lire et en même temps de l’entendre parler. Et puis, cette façon ludique, détendue et heureuse de se dire des choses simples me plaît beaucoup, et elle dit ces choses très vite, sans hésiter, c’est aussi cette façon de partager, de dialoguer spontanément que j’aime au-delà de la littérature, des sentiments C’est une proximité qualitative, épurée….oui c’est ça, une proximité épurée.
« Comment voulez vous que je ne sois pas dépendant de vous ? » Lui ai-je demandé.
Elle a aimé cette question mais elle ne m’a pas répondu. Du reste, je lui ai rappelé lui avoir déjà posé trois questions comparables il y a quelques mois, restées elles aussi sans réponse. Je lui avais notamment demandé de m’expliquer pourquoi j’adore ses bribes de phrases, ses mots comme « Moi aussi ! » « Ah, non je viens juste de lire votre message » « je ne sais pas », « peut-être » ou encore « hahaha ! ». Pour dire directement les choses et sans fioritures, pourquoi me fascine t-elle à ce point ? Comment expliquer qu’elle me fascine ? J’aurais aimé avoir deux ou trois éléments de réponse de sa part. Je n’en ai pas eu. Des citations, oui, elle en connait beaucoup, elles sont toutes sublimes, mais je ne connais pas la réponse de la femme qu’elle est. Mystère ou pudeur ou encore réserve fondée sur quelque appréhension de sa part, je n’en sais rien. Toujours est-il que cela aussi me fascine et fait qu’elle n’est pas seulement dans l’essentiel tel que défini par Camus. Pour moi, elle est L’essentiel à elle seule. Dans mon esprit, elle ne cohabite avec personne, elle n’a pas de rivale. Elle ne m’est pas seulement absolument nécessaire ou la plus importante personne pour moi. Elle est plus que cela. Elle est exclusive, indispensable, vitale. Et cela depuis plus de deux ans.
« J’aime les gens qui choisissent les mots à ne pas dire » (Alda Merini)
Je lui ai dit que je partageais cette citation.
Elle m’a répondu « Moi aussi ! ». C’est aussi sûrement pour ça (parce qu’elle choisit implicitement les mots à ne pas dire) qu’elle m’éblouit sans cesse. Elle exerce carrément un monopole sur mes pensées. Voilà, c’est clair net et précis ! Et tout ça via la poésie, la littérature, le cinéma, la photographie ! Il y a les mots mais il y a aussi, consubstantiellement aux mots, le désir, la volupté, les sens, ce qu’elle suscite en tant que femme. Tout cela est intimement lié à sa façon d’être, de converser, de dire ou de ne pas dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent.
« Pour une raison que j’ignore, je t’aime profondément. Suffisamment pour que, la nuit, dans la solitude de l’obscurité, ton image vienne me réveiller. Et alors, incapable de retrouver le sommeil, je me perds à rêver de toi, éveillé. » (Franz Kafka à Milena Jesenska).
Cette citation a été rapportée par ses soins, juste avant le passage à la nouvelle année. C’était d’autant plus sensationnel qu’elle était illustrée d’une photo montrant une femme d’une sensualité flamboyante.
Lamine Bey Chikhi
Post-Scriptum: tout est parfaitement synchronisé entre ses photos, ses commentaires et les citations qu’elle rapporte. Elle est géniale et toujours inspirée.
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