I comme Italia-53-
Posté par imsat le 19 janvier 2025
Nombre d’actrices italiennes parlent couramment le français. Je pense en particulier à Sophia Loren, Léa Massari, Gina Lollobrigida, Monica Vitti. « I comme Italia » n’est certes pas une actrice. Elle aurait pu l’être. Elle est un peu plus que cela. Elle fait partie des italiennes les plus françaises, non seulement parce qu’elle maîtrise et aime la langue française, la culture française, mais parce qu’elle est aussi un peu (beaucoup ?) parisienne. Si j’introduis ce texte par cette observation, ce n’est pas uniquement au regard de l’histoire, c’est aussi et surtout pour souligner que c’est parce que « I comme Italia », donc Ivana dont j’ai déjà dit qu’elle était polyglotte, parle et écrit parfaitement et, ajouterais-je, délicieusement la langue de Molière que nos conversations sont fécondes et fluides. Il n’y a pas de barrière linguistique. C’est donc d’abord compte tenu de cet élément que je me suis senti très vite à l’aise dans nos premiers échanges. La qualité, l’inventivité, les rebondissements souvent surprenants de notre correspondance, tout cela a été facilité par notre partage, notre appréciation de la langue française. Dire qu’Ivana est une artiste complète, c’est mettre en exergue tout le reste, l’ouverture aux cultures du monde, l’amour du cinéma italien, français, américain, de la poésie, de la littérature mondiale…elle transcende les frontières. Elle fait preuve d’une créativité systématique. On pourrait évoquer à son sujet le principe de Lavoisier selon lequel « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Et en effet, rien n’est figé avec elle. C’est spontané et quasi immédiat de sa part. Lorsque je poste une citation, sa réponse est multiforme et variée, elle réagit par une autre citation tout en illustrant le propos par une photo, et nous approfondissons ainsi cet échange croisé qui devient en moins d’une heure une relation épistolaire dense et inspirante. Et cette relation, Ivana la dynamise, la réinvente, lui donne des couleurs inattendues, positionnant sa façon de communiquer dans un champ ouvert à tous les rêves. Si j’ai choisi une citation d’Alda Merini pour titrer ce chapitre, c’est parce que Ivana, tout en jetant la lumière sur les artistes, nous donne à imaginer tout ce qu’il peut y avoir au-delà de l’apparence. Elle exprime sa féminité via tout ce qui se rapporte à l’art, à la culture. Sa plus value, sa valeur ajoutée est précisément là. Il ne s’agit pas pour elle de se contenter de répercuter images, citations et commentaires mais de créer une interactivité elle-même génératrice d’émotions, de souvenirs nostalgiques, d’instants de bonheur. En ce sens, elle intervient comme une scénariste, elle plante le décor, crée une ambiance, une atmosphère et nous propose des flash-back cinématographiques et photographiques qu’elle commente agréablement. La conversation est toujours détendue, conviviale. Je ne suis pas uniquement dans la subjectivité en le disant. J’ai pris la peine et le temps de voir ailleurs, de comparer, et je me suis rendu compte qu’elle était unique, exceptionnelle, que sa démarche était singulière. Ivana, c’est aussi l’élégance, l’appréciation de la mode toutes époques confondues, la délicatesse du propos, le sens du partage. Quand je lui dis qu’elle est tour à tour Anouk Aimée, Monica Vitti, Anna Karina, Fanny Ardant, ce n’est pas une plaisanterie. C’est une vérité. C’est du reste en ce sens que j’ai intitulé le récit « I comme Italia ». Qui est « I comme Italia » ? On m’a posé la question plusieurs fois. J’ai répondu simplement: « c’est plein d’actrices, de stars de cinéma mais c’est aussi elle dans sa liberté, sa plénitude poétique, physique, sensuelle ». Je ne souhaitais pas en dire plus. Au-delà de ce qu’elle incarne et dont j’ai abondamment parlé, c’est toujours elle qui est importante, primordiale, essentielle. Je n’ai rien inventé. J’ai juste tenté de comprendre pourquoi elle me fascinait. Elle vit dans mon imagination (pour paraphraser la belle citation de Michelangelo Antonioni sur ce qu’est le secret de l’amour). C’est elle qui alimente, entretient, nourrit mon imagination….Mais moi, est-ce que je vis dans son imagination ?
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