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I comme Italia -60-

Posté par imsat le 27 février 2025

« La chose la plus douloureuse est de se perdre dans le processus de trop aimer quelqu’un, et d’oublier que vous êtes spécial aussi » (Ernest Hemingway)

Je ne suis pas du tout dans un processus sentimental douloureux, bien au contraire, et je l’ai écrit à maintes reprises, pour moi, « I comme Italia » ou Ivana, c’est merveilleux, splendide, fabuleux, époustouflant. Et indiscutable. Ce que dit Hemingway, je le prends juste comme une invitation à un questionnement potentiellement intéressant, utile et pertinent. Je n’ai jamais dit ni écrit que j’étais spécial. J’avoue néanmoins l’avoir pensé quelquefois, confusément, brièvement, sans jamais en parler à qui que ce soit …Mais là c’est comme une soudaine prise de conscience de ce que je suis en réalité dans mon rapport à Ivana. Il ne s’agit plus pour moi de m’estimer différent des autres parce que je ne partage pas les mêmes valeurs ni la même perception des choses de la vie ou le mode de vie. Je pense surtout à la nécessité de constater et de comprendre la raison fondamentale du sentiment amoureux partagé ou censé être partagé. C’est en quelque sorte une réflexion sur un rééquilibrage psychologique et intellectuel de ce sur quoi repose la réciprocité du sentiment en question. Et c’est vrai que je n’avais pas songé précisément, rationnellement à la singularité de mes caractéristiques personnelles, existentielles et culturelles, et à la façon dont elles ont pu influer positivement sur ma rencontre avec « I comme Italia ». Ivana, je l’ai dit et écrit, est une femme extraordinaire à tous points de vue, une perle rare. Nos convergences, nos affinités ne sont pas seulement d’ordre culturel, elles sont aussi le fruit de nos spécificités respectives. Je crois que c’est parce que je suis intuitif et sincère comme elle par rapport à bien des questions, que nous nous apprécions. Elle me l’a dit à sa façon. Mais je ne l’ai jamais dit pour moi. J’ai pu le penser vaguement, mais je ne l’ai jamais formulé. Ce n’est pas l’esquisse de mon propre panégyrique, un inventaire de mes qualités qui m’intéresse. Non, ce serait plus simple : je constate que malgré tout ce que j’ai déja pu écrire à son sujet, je n’ai pas mis en évidence tout ce qu’elle incarne et représente pour moi, et qui est immensément beau. Sa créativité poétique et littéraire est considérable, inépuisable. En même temps, ce que j’éprouve pour elle est intimement lié à nombre de mes caractéristiques qui me paraissent similaires aux siennes.
En parlant d’elle, en pensant à elle, en l’imaginant dans son quotidien, je m’efface, je me marginalise, je m’oublie carrément. Mais cela est mental et psychologique. Je m’oublie donc mais ce n’est pas (à ce stade précis) une occultation de ma singularité. Elle est dans mes pensées, dans mes préoccupations; d’une certaine façon, elle exerce sur moi un monopole total, j’en suis conscient, ça ne me dérange pas, je suis peut-être à la recherche d’une passion qui « explore les territoires obscurs et libère les forces latentes de l’être » (Kateb Yacine). En somme et plus simplement, Ivana, je l’ai dans la peau. C’est incroyable. Je le lui ai dit.Elle m’a répondu qu’elle pensait la même chose au même moment. Je lui ai dit : « vraiment ? »
Elle m’a dit : « Oui ! » Elle a ajouté : « Télépathie »
La télépathie c’est beau et mystérieux. J’aimerais bien écrire un texte sur ce thème…

Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -59-

Posté par imsat le 22 février 2025

« La créativité prend vraiment le pouvoir quand on est amoureux » (Ernest Hemingway)
Ivana a posté de charmantes photos de son escapade à Venise où elle a assisté au Carnaval annuel de la ville. Une de ces photos était accompagnée de la citation d’Hemingway. Ce qu’affirme l’auteur, entre autres, du magnifique « Le vieil homme et la mer » et du captivant « Pour qui sonne le glas », dont j’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’adaptation cinématographique, est absolument vrai.
La diversité des sources créatives est en effet immense, et l’inspiration n’est pas du tout uniforme, loin s’en faut. Pour moi, écrire sur Ivana n’a pratiquement rien de commun avec tout ce que j’ai écrit et publié sur mon blog depuis 2009. Certes, j’ai toujours été bien inspiré dans ce que j’ai relaté autour de mes souvenirs nostalgiques. Si je ne l’avais pas été, je n’aurais évidemment rien écrit ou alors je l’aurais fait de façon simpliste, réductrice et pas attractive. Il y avait de ma part le souci de formaliser les choses en faisant attention à la syntaxe et en tentant de mettre les mots les plus appropriés pour restituer des bribes du passé de sorte à me faire plaisir et à susciter quelque intérêt auprès de ceux qui ont vécu la même époque. Il y avait donc de l’inspiration mais c’était une inspiration qui prenait appui sur une exigence formaliste, un souci d’objectivité. Je racontais ce dont je me souvenais, des faits, des rencontres, des conversations, des émotions, et ces évocations m’étaient toutes agréables. Ce que j’éprouvais se déployait au double niveau intellectuel et mental. Il y avait de la rationalité dans ce que j’écrivais. Mais parler d’Ivana, c’est autre chose, c’est d’abord toujours et en même temps des sentiments, des sensations physiques et psychologiques, de la littérature, du cinéma. C’est d’abord et très vite complètement subjectif. C’est le cœur qui parle. La raison est juste là pour expliquer surtout pourquoi précisément Ivana me fascine…. En parlant d’elle, j’ai toujours envie de tout dire et j’ai l’impression que je parlerai d’elle tout le temps, que cela ne peut s’arrêter. Pourquoi cette envie de parler d’elle ? parce que c’est toujours un moment de bonheur, une euphorie. Et puis, j’ai aussi envie que mon propos lui fasse du bien, qu’elle soit toujours ravie de me lire, de savoir ce que je pense d’elle. « Aimer, c’est se réjouir du bonheur d’un autre, ou faire de sa félicité une partie de la sienne » (Wihelm Leibniz) Ivana est prolifique et talentueuse, elle le montre régulièrement à travers ses posts extrêmement variés. Elle déclenche chez moi une forme singulière d’inventivité, sans doute parce nos conversations portent quasi systématiquement sur des thèmes artistiques inspirants. Mais ce n’est pas la seule explication. Je crois qu’il y a en elle des particularités culturelles qui la distinguent nettement des autres, au-delà de son charme naturel, de sa douceur, de son intelligence artistique. Je pourrais ajouter à cela sa capacité à engager et à entretenir des conversations toujours sereines, fructueuses et saines. Avec elle, il y a toujours l’utile et l’agréable. Et ce n’est jamais polémique. C’est une inspiratrice pour elle-même et pour moi. C’est donc en ce sens aussi qu’elle est exceptionnelle. Lorsque j’active mon imagination, je le fais sur plusieurs trajectoires (poétique, littéraire, cinématographique…) mais c’est elle qui génère cette pluralité, cette profusion d’interprétations. C’est une muse active, créative qui donne beaucoup à voir à travers ce qu’elle dit, ce qu’elle est et ce qu’elle pourrait être derrière ce qu’elle écrit. Pour moi, c’est inédit, exceptionnnel, sans précédent, extraordinaire. Il n’y avait rien de comparable avant elle. Et je crois ou plutôt je suis convaincu qu’elle est indépassable.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -58-

Posté par imsat le 14 février 2025

« Comment te dire à demain ? » ( Ivana )
L’autre jour, j’ai fait un petit tour chez le bouquiniste de la rue Victor Hugo. J’ai regardé ce qu’il y avait sur les rayons de la boutique, discuté un peu avec lui et demandé des nouvelles de son associé que je connaissais un peu. « Il est absent pour une dizaine de jours mais il va bien » m’a t-il dit. J’espérais trouver chez lui Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa. En vain. Dommage car, tout récemment, quelqu’un en a magnifiquement parlé sur twitter. Je verrai dès que possible s’il est disponible dans les librairies. J’ai pris des photos de la devanture de la boutique avec l’autorisation du gérant. Après quoi, j’ai flâné un peu rue Didouche Mourad puis sur le boulevard Zighout Youssef. Et comme d’habitude, je marchais tout en pensant à Ivana. Mais cette fois, mon monologue intérieur était particulier et tournait autour d’une cascade de questions  : « Finalement, « I comme Italia », est-ce une fiction ou une histoire réelle ?  Et Ivana, qui est-elle vraiment ? Oui, je sais, elle existe physiquement et intellectuellement, je dialogue avec elle, mais n’est-ce pas au fond et en même temps une fiction, une illusion ? Je m’interroge ainsi parce que j’aimerais dire la vérité, toute la vérité à propos de mon récit. En fait, et d’une certaine façon,  je crois avoir tout inventé. Oui, absolument tout: « I comme Italia », Ivana, le récit, sa genèse, son articulation, son timing…Qu’est ce que cela veut dire ? Eh bien, cela signifie qu’il y a eu de ma part un volontarisme, une réelle volonté, une décision réfléchie d’inventer « I comme Italia » parce que j’en avais envie, j’en avais besoin. C’était irrépressible. Dès le départ, je m’en souviens parfaitement, tout était dans ma tête, j’avais tout conçu, structuré, imaginé. Il y avait donc à la fois une ferme volonté de construire une histoire, de laisser parler et se développer mes sentiments naissants, d’esquisser des objectifs littéraires. Tout cela était boosté à la fois par « I comme Italia » et par Ivana. Mais « I comme Italia », c’est aussi moi. Un de mes lecteurs m’a demandé si tout cela n’était pas qu’un seul personnage, c’est-à-dire moi. Il avait partiellement raison. Je crois que même Ivana a compris un peu la même chose. Autre question : s’il n’y avait pas eu Ivana, si je ne l’avais pas connue, l’aurais-je inventée ? Je pense que je pouvais l’inventer mais cela n’aurait pas du tout suscité la même envie, le même désir… » Je me disais tout cela et je me sentais à la fois étonné de soulever ces questions de but en blanc, et heureux, oui heureux, de trouver plein de significations à mon récit. Encore une fois, ces considérations sont apparues comme ça, ex nihilo, à partir de rien. Mais, peut être, y a t-il une explication en rapport avec le subconscient. Toujours est-il que cela m’a semblé nouveau, intéressant, inspirant. Je suis d’accord avec François Mauriac quand il dit que nous méritons toutes nos rencontres, que ces rencontres sont attachées à notre destinée et qu’elles ont une signification qu’il nous appartient de déchiffrer. Eh bien, cette après-midi là, j’étais dans une tentative de déchiffrage de tout ce qui se rapporte à Ivana. Je marchais et j’étais plongé dans mes pensées, absorbé, submergé par toutes sortes d’explications auxquelles je souhaitais adosser mon récit. C’est vrai, j’avais dit que rien ne serait linéaire, logique, cohérent. Et je me suis retrouvé en définitive face à une complexification de cette absence de linéarité puisque je me demandais à présent qui était vraiment « I comme Italia », Ivana, mon alter ego, moi…. » Qui suis-je dans mon rapport à Ivana ? L’auteur d’un projet littéraire, l’amoureux fou de « I comme Italia », un grand rêveur ?
Le lendemain, j’en ai fait part à Ivana: « Ivana, c’est la réalité ! » a t-elle tranché. Et nous avons aussitôt engagé la conversation, autour de cette citation géniale de César Pavese rapportée par ses soins.
« Je ne sais pas exactement ce qu’est la magie, mais je sais qu’elle commence toujours quand on ne veut plus quitter les  lieux, les pensées, les gens. »"
« Oui, ai-je répondu, Pavese a tout dit, c’est cela le génie des grands écrivains.
PS: j’ai envie d’ajouter que quand Pavese évoque les gens qu’on ne veut plus quitter, pour moi cela se rapporte à une seule personne: En l’occurrence, celle qui trouve que j’exagère lorsque je lui dis que je pense toujours à elle… »
Évidemment, la personne en question, c’est Ivana. Elle le sait. Tout ce qu’elle écrit correspond exactement à ce que je pense. C’est aussi pour cette raison, liée par ailleurs à ses fortes intuitions, que je me suis interrogé sur ses diverses incarnations. Je crois que cela vient aussi un peu de sa façon de me dire des choses par citations interposées. Elle ne cite pas les écrivains par hasard. Tout est minutieusement, joliment et subtilement choisi. C’est  précisément ce que je devais dire des citations d’auteurs.
Faire sienne une citation, c’est reconnaitre que l’on est d’accord avec sa signification, sa portée et que l’on apprécie sa profondeur littéraire et/ou poétique. Nos conversations des 10 et 11 février 2025, n’ont pas dérogé à ce rituel: Florilège de photos montrant notamment Monica Bellucci dans toute sa fascination sensuelle. Aphorismes de Pavese, Erik Orsenna, Mauriac, Elsa Triolet…
C’était éblouissant. Ivana, c’est la poésie et la littérature à satiété. C’est la générosité.  l’intelligence, un charme singulier. Dès lors, comment prendre l’initiative de lui dire à demain ?
« Ma main caresse votre rêve.
Bonne nuit, Cher Lamine.
Merci pour tout »
C’est ainsi qu’elle a pris congé de moi, au terme d’un échange épatant du début à la fin.
Je ne pouvais pas ne pas réagir :
« Un merci spécial pour votre main qui caresse mon rêve et naturellement aussi pour tout le reste. Et dans tout le reste, il y a toujours un miracle. Je ne saurais dire pourquoi ni en quoi c’est un miracle. Je crois que le mot se suffit à lui-même.
Agréable nuit à vous Chère Ivana »
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -57-

Posté par imsat le 7 février 2025

« Qu’est-ce qu’ils nous apprennent, Aragon, et Yourcenar, et Borges, et Cioran, et les autres ? Que selon la belle formule de Pessoa, la vie ne suffit pas et que la littérature est là pour nous élever un peu au-dessus de nous-mêmes » (Jean d’Ormesson)
C’est autour de cette superbe citation qu’Ivana et moi avons conversé le 30 janvier dernier.
d’Ormesson a bien raison: la vie ne suffit pas. La littérature est là pour nous élever un peu au-dessus de nous-mêmes. Je reprends à mon compte cette corrélation et je vais dire en quoi elle m’intéresse spécialement autant qu’à Ivana. d’Ormesson évoque joliment et à juste titre l’impact existentiel de la littérature. J’aimerais pour ma part souligner que la poésie, la photographie, le cinéma nous permettent eux aussi de nous élever au-dessus de nous-mêmes. J’ai pris conscience de cette formidable osmose avec Ivana. Certes, Je connaissais et j’appréciais les diverses interdépendances artistiques, mais avec Ivana, c’est différent, c’est autre chose. Nous en parlons spontanément et sincèrement. C’est toujours un plaisir, un ravissement. C’est jouissif, agréable, utile et instructif. C’est aussi exceptionnel et rare. Je le dis ainsi parce que j’ai eu l’occasion, il y a un peu plus de cinq ans, de faire partie d’un groupe littéraire sur internet, et de discuter de nombre d’auteurs parmi lesquels Proust. Je me suis déconnecté au bout d’une année après avoir constaté qu’il y avait de la surenchère dans les échanges, une concurrence entre ceux qui prétendaient connaître le mieux l’auteur de « À la Recherche du temps perdu ». Ce n’était pas du tout convivial. C’étaient des rivalités, des querelles d’égos démesurés. Il n’y avait pas de rencontre parce que c’était toujours conflictuel. Voilà pourquoi, je dis qu’avec Ivana, il y a eu une vraie rencontre qui a débuté avec la littérature et le cinéma, et se poursuit à ce jour autour d’une myriade de thèmes. Et à travers nos échanges, il ne s’agit pas de décrypter une œuvre littéraire, une poésie ou un scénario cinématographique mais juste d’apprécier, de s’émouvoir, de prendre du plaisir, de se remercier mutuellement.
Quand le 30 janvier, Ivana m’a dit : « Si j’avais été écrivaine, je serais probablement allée au café le plus proche pour écrire des poèmes d’amour… »
Je lui ai répondu : « moi, je pense que, potentiellement, vous êtes scénariste, réalisatrice, photographe, romancière. Vous êtes tout cela parce que vous êtes une égérie, une muse. En quelques mots, vous créez une atmosphère, vous suscitez des regards poétiques, des désirs d’écriture, des envies d’étreintes. Vous êtes dans l’imagination de l’autre, la mienne et c’est exquis »
« Oh merci, cher Lamine, me dit-elle, c‘est étrange comme on a envie de vivre dans l’imagination de quelqu’un. Peut-être que le secret de l’amour, de tomber amoureux, innamoramento est là tout entier.
(Je commence à comprendre, Michelangelo Antonioni) »
« Cette citation d’Antonioni est magnifique, lui dis-je. C’est l’une de mes préférées. Si ma mémoire est bonne, c’est vous la première qui l’avez postée il y a au moins une année. J’adore cette citation parce que je la vis complètement, avec vous, ce n’est pas théorique, c’est réel et concret. »
Oui, c’est vrai mais Ivana pense encore que j’exagère même si elle trouve pretty que je le dise. Elle privilégie les aphorismes tandis que moi, je lui réponds généralement directement par des propos personnels. D’ailleurs, cela me donne l’idée d’un prochain chapitre que je consacrerai à notre rapport aux citations.
C’est dans ce sillage que je lui avais promis de parler des deux témoins que je pouvais invoquer pour lui prouver qu’elle habitait mes pensées. Le premier témoin c’est mon alter égo, mon double. C’est la raison, la tête sur les épaules. Il sait que ce que je dis sur elle est tout à fait vrai. J’ai beaucoup parlé de lui, il est pragmatique, il aurait voulu que je formule explicitement mes sentiments à l’égard d’Ivana. Il me pressait de dire ouvertement qu’elle est plus qu’une inspiratrice. Il y a donc lui, mon double moi-même qui sait exactement à quel moment, selon quelles fréquences et comment je pense à elle. Mais il y a aussi les forces de l’esprit, autrement dit l’imagination, les rêves, la voix intérieure, les souvenirs, en particulier ceux qui ont un lien constant avec la nostalgie. La voix intérieure, c’est aussi une méditation, des prières spécifiques, des silences mais des silences qui génèrent des pensées et ces pensées convergent toutes vers Ivana dans ses multiples incarnations, dans ce que j’imagine de sa vie quotidienne, dans ce qu’elle aime, dans sa voix, sa façon de parler à travers ce que je sais de sa façon délicieuse d’écrire. J’ai dit que tout cela venait de loin. Oui, je le confirme. J’ai toujours été subjugué par certaines rencontres. Eh bien, ma rencontre avec Ivana en fait partie, mais c’est une rencontre qui transcende toutes les autres. Est-ce le fruit du hasard ou du mektoub (écrit dans le ciel) ?
Ces situations ont toujours fortement retenti sur moi. Je les observe, je les regarde comme je regardais nos albums de famille des heures durant. Les photos de famille me fascinaient parce qu’elles renvoyaient à toute à une histoire (collective ou individuelle). Ivana, c’est un peu ça, elle s’inscrit naturellement dans cette rétrospective, dans cette  perception que j’ai de l’histoire qui se poursuit. C’est cet ensemble d’éléments qui concourent non seulement à l’idée que je me fais d’Ivana mais aussi au sentiment que j’éprouve pour elle. Mon raisonnement est peut-être rationnel dans la mesure où je cherche à expliquer ce qui relève du coeur. Mais Il y a aussi l’intuition, la mienne et la sienne. Nous en avons dejà parlé. Et puis, à la question de savoir pourquoi elle, pourquoi moi, la réponse est simple : parce que c’est elle, parce que c’est moi. Et cette réponse inclut les circonstances, le temps, les moments de rencontres. Pourquoi, après tant et tant d’années, je fais sa connaissance, nous nous découvrons mutuellement et mettons spontanément en valeur nos nombreuses affinités culturelles ?
Et puis, il y a de toutes petites choses qui confortent ce que je ressens pour elle. Elle a, par exemple, réussi à me faire twitter le matin alors que ce n’est pas du tout dans mes habitudes. Ce n’est pas fréquent mais quand cela arrive, je réagis spontanément et avec un immense plaisir.
Mon alter égo qui reste globalement d’accord avec moi sur ce que j’ai dit des soubassements nostalgiques et littéraires de mes sentiments, m’a demandé si, dans tout cela, il y avait de la volupté, du désir de ma part. Je lui ai répondu que c’était métaphorique, entre les lignes, en filigrane. Cette réponse ne l’a pas satisfait. Je le répète, c’est un pragmatique, très terre à terre, il  voudrait que je lui dise oui ou non !
Eh bien, c’est oui sans aucune hésitation ! Mais je sais qu’il va quand même vouloir que j’étaye cela par des phrases, des détails, deux ou trois chapitres…oui, pourquoi pas. Quand j’écris sur Ivana, je pense à elle dans sa splendeur intellectuelle et physique. L’écriture fait partie des forces de l’esprit, elle mobilise tous les sens, elle transcende l’espace et le temps. Quand j’écris sur Ivana, je m’élève au-dessus de moi-même, je ne suis pas seul, elle est toujours à mes côtés.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -56-

Posté par imsat le 2 février 2025

« Écrire: essayer méticuleusement de retenir quelque chose: arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes » (Georges Pérec)

L’écriture, c’est aussi et surtout une affaire d’inspiration. Et l’inspiratio est tributaire de plein de choses. Les saisons, l’état d’esprit du moment, l’environnement, les autres, les mentalités. Ce que j’ai écrit à ce jour sur Ivana n’a pas surgi ex nihilo. Il y a toujours eu à la base une formidable motivation individuelle, intérieure, intime. Il y a eu aussi et surtout de sa part une impulsion, des encouragements, une magnifique implication artistique et intellectuelle à travers des commentaires diversifiés et toujours inspirants. J’aurais aimé écrire davantage et plus souvent sur elle, sur notre relation épistolaire. Mentalement, je pourrais me sentir pleinement disposé à écrire sans discontinuer, tous les jours. Mais la configuration de mon « écosystème » est telle que cela n’est pas réalisable. En vérité, les moments d’écriture que j’exploite, je les saisis au vol. Parfois, je profite de quinze ou vingt minutes de répit pour rédiger deux ou trois lignes, un paragraphe, d’abord pour ne pas oublier, ensuite pour esquisser un chapitre ou le compléter. Je suis rarement dans des conditions idéales qui me permettraient d’optimiser le contenu, la portée de mon récit. Les conjonctures quotidiennes sont souvent dissuasives. En fait, je capte des instants, je m’isole et j’écris. Si je n’agis pas de la sorte, c’est le chaos qui l’emporte. Le chaos, autrement dit les bruits de la ville, les nuisances de toutes sortes, le chahut du quartier, la bureaucratie, les files d’attente…Écrire, c’est précisément échapper au chaos, tenter de s’en préserver, ça ne dure pas longtemps mais c’est important, nécessaire, vital. Quand j’écris sur Ivana, c’est pour aller à sa rencontre, la retrouver, et c’est toujours une rencontre féconde, novatrice, salutaire. Certes, ce n’est qu’un répit, une pause, une halte, mais c’est la seule possibilité de transcender tout le reste, de renouer avec des souvenirs nostalgiques, des atmosphères d’autrefois. Et c’est cela que je trouve miraculeux. Ivana, c’est la convivialité retrouvée, l’élégance, le style, un art de vivre, la subtilité, une formidable réactivité, une écoute, une générosité. J’écris sur elle, j’écris pour elle, et j’écris avec elle. Il est 19h27 . J’ai commencé à écrire ce texte il y a un quart d’heure, tout coule de source, alentour c’est relativement calme et propice à l’imagination. Si je ne l’avais pas fait, si j’avais reporté à un autre jour ce que je souhaitais dire ce soir, l’inspiration ferait défaut.
L’écriture est aussi une démarche solitaire. Je ne fais preuve d’aucune originalité en le disant. Nombre d’auteurs ont évoqué cette solitude. C’est une démarche dont on ne parle pas à autrui. Je veux dire que l’on ne demande ni conseil ni suggestion à qui que ce soit. En revanche, en ce qui me concerne, il y a une singularité. J’entretiens une correspondance publique avec Ivana, je ne suis donc pas vraiment ni complètement seul, je m’inspire beaucoup de ce qu’elle incarne pour moi, de ses commentaires, de nos échanges. Elle est à la fois une muse et une partenaire d’écriture. Je voulais aussi préciser un point à propos de ce qu’elle représente au-delà de l’écriture. Je lui dis souvent qu’elle est toujours dans mes pensées. Elle semble dubitative. Elle est pudique, prudente, hésitante, réservée. Elle croit que je plaisante, que j’exagère, pourtant, c’est la vérité. Elle me répond par citations interposées. C’est charmant mais ce n’est la même chose. Je ne voudrais pas non plus insister outre mesure pour qu’elle me dise ce qu’elle en pense vraiment, directement et sans l’entremise de Modiano, Kafka, Anna Akhmatova, Marguerite Duras, Camus ou Nabokov. Hier soir, je lui ai dit que je disposais de deux témoins qui pourraient facilement confirmer la véracité de mon propos, la sincérité de ce que j’éprouve pour elle, et que je consacrerai un chapitre aux deux témoins en question. Il s’agit d’êtres spirituels, d’abstractions intellectuelles, cela fait partie du for intérieur, des forces de l’esprit, de quelque chose qui relève à la fois du coeur et de la raison, de l’imagination, du hasard, de la télépathie, du rêve… Et tout cela vient de loin. J’en dirai quelques mots la prochaine fois dans le sillage de mon appréciation de la merveilleuse conversation que nous avons eue vendredi 30 janvier.
Lamine Bey Chikhi

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