I comme Italia-66-

Posté par imsat le 29 mars 2025

« Rien n’est perdu tant que tout n’est pas perdu » (proverbe japonais)
Ivana, c’est aussi souvent une brève histoire du cinéma, et ce qu’elle fait pour qu’il en soit ainsi est éblouissant. Il y a quelque jours, elle a publié des photos montrant respectivement Audrey Hepburn en marge du tournage de Guerre et Paix de King Vidor (1956), Alain Delon et Claudia Cardinale dans une séquence du Guépard de Luchino Visconti (1963) et Omar Sharif lors d’un dîner célébrant le prix d’interprétation qui lui fut décerné pour sa fabuleuse prestation dans Le Docteur Jivago de David Lean (1965). Chacune de ces photos était précédée d’une citation appropriée de Tolstoï pour l’adaptation cinématographique de son oeuvre, Guissepe Tomasi Di Lampedusa pour le Guépard et Boris Pasternak pour Le Docteur Jivago.
Ivana a procédé ainsi à un arrangement magnifique combinant photographies, citations et surtout renvoyant en même temps à trois chefs d’oeuvre littéraires. Cette jolie mixture est géniale parce qu’elle permet à celui qui s’intéresse vraiment au rapport entre le cinéma et la littérature, de relever très vite les convergences de ces trois oeuvres et de leur adaptation à l’écran. Convergences de type historique, réflexion sur les révolutions et les guerres qui emportent tout sur leur passage, remplacement d’un ordre social et culturel que l’on croyait éternel par un ordre politique complètement nouveau, sentiments nostalgiques pour des époques à jamais révolues….
J’ai vu les trois films, je les ai même revus deux ou trois fois pour le plaisir, pour me souvenir, pour les regarder, les apprécier et m’en imprégner autrement. Ivana, à travers la concomitance judicieuse de ses publications, permet de jeter un autre regard, un regard détendu, distancié sur les trois films et d’en découvrir les liens étroits voire intimes au moins quant aux thématiques qui y sont traitées et à la relation de certains bouleversements systémiques dans leurs implications sur des individus, des familles aristocratiques, des dynasties. Mais les événements chaotiques n’empêchent jamais de façon absolue et définitive des rencontres heureuses, amoureuses. Quelquefois ils y contribuent même. Oui, rien n’est perdu quand tout n’est pas perdu. Le Docteur Jivago, Le Guépard, Guerre et Paix, c’est le chaos mais c’est aussi l’espoir, la lumière au bout du tunnel, l’amour. Ivana réussit à faire un montage cohérent et dynamique de photos d’époque et de citations, qui nous permet de découvrir les liens critiques, historiques, politiques, esthétiques, littéraires et cinématographiques entre les oeuvres citées. Pour moi, c’est encore poignant parce que la situation cruciale de ceux qui ont perdu des acquis précieux, des héritages dans des révolutions m’a toujours ému, interpellé, bousculé. J’y repense avec nostalgie même si je n’occulte pas les raisons profondes à l’origine des soulèvements populaires, des changements de régimes. En définitive, avec Ivana, il ne s’agit pas seulement de regarder des photos, de lire des citations et de dire que c’est beau, que c’est merveilleux, qu’on aime beaucoup. Non, c’est vraiment une autre dimension…
Lamine Bey Chikhi
PS:J’ai vu les deux adaptations cinématographiques de Guerre et paix, la version américaine de King Vidor (1956) et la version russe de Sergueï Bondartchouk sortie en 1966 et projetée à Alger, au cinéma El Mougar, à la fin des années 70 en présence de certains interprètes du film.

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I comme Italia-65-

Posté par imsat le 23 mars 2025

« Dans la passion, c’est le rêve qui compte » (Annie Ernaux)

Pour moi, penser à Ivana ne passe pas nécessairement ni toujours par l’écriture. Je le dis ainsi pour qu’elle le sache, et c’est important parce que j’ai parfois l’impression que certains de nos silences pourraient prêter à interprétation. En même temps, ce « risque » s’explique aisément par sa connexité avec l’habitude et par conséquent avec ce qui viendrait rompre ce rituel. On converse, on s’écrit, on prend des nouvelles de l’autre selon une fréquence plus ou moins constante. Et soudain, un silence s’installe et au bout de quelques jours à peine, on commence à s’interroger. En vérité, je parle surtout de moi, j’ignore si elle est dans le même questionnement. Avant de connaître Ivana, je n’avais pas du tout ce genre de préoccupation. J’étais totalement libre. Aujourd’hui, c’est autre chose. Et je suis souvent tenté, peut être à tort, de la rassurer, de lui dire que, de mon côté, entre le silence et l’écriture (l’écriture directe ou par citations interposées), c’est souvent une affaire d’inspiration. Mais l’inspiration, ce n’est pas seulement ce qui pousse à écrire à un moment précis, c’est aussi une intuition qui implique l’autre, qui permet de l’imaginer, de deviner ses humeurs. Dans les silences qui ne génèrent pas une écriture immédiate, je pense à elle, à ce que je pourrais lui dire et que je n’aurais pas déjà dit ou que j’aurais à peine effleuré. En définitive, elle est toujours dans ma tête. Oui, c’est vrai, il m’arrive de penser que j’ai tout écrit ou presque sur elle. Je dis bien : sur elle spécifiquement et pas du tout sur les choses de la vie. D’ailleurs, on ne parle jamais des choses de la vie, de leur dimension matérielle ni de ce qui se passe dans le monde, des guerres, des catastrophes humanitaires, des bouleversements géopolitiques en cours. Est-il justement nécessaire de contextualiser notre relation ? Il m’arrive de penser que ce serait bien de mettre en évidence certains détails de notre vie de tous les jours. Les rues que chacun emprunte le plus souvent. Nos balades préférées. Des scènes de rue insolites. La rencontre de quelqu’un qu’on avait perdu de vue. Un évènement culturel digne d’intérêt. Des circonstances qui déclenchent un souvenir. Une ou deux associations d’idées. L’enfance. Les grandes vacances d’autrefois. Des regrets. Une confidence. Deux ou trois rêves récurrents… Hier, j’ai pensé à Anna Karina et Marcello Mastroianni, photographiés sur la jetée d’Alger en marge du tournage de L’Étranger de Visconti. Une belle photo en couleurs sous un magnifique ciel bleu. Ivana connait bien cette photo. Elle l’avait postée via twitter il y a quelques mois. Nous l’avions commentée. Anna Karina portait une splendide robe blanche á rayures rouges. Sur cette photo, Anna, c’est un peu Ivana, radieuse, charmante, svelte, sereine, heureuse. A partir de là, c’est toute une ambiance que l’on imagine, que l’on tente de reconstituer autour d’un film, d’une époque, d’une ville, Alger, les années 60.
Les souvenirs, les rêves, c’est tout cela. La passion aussi. Mais la passion, c’est également quelquefois l’audace dans le choix d’une photo ou d’une citation percutante, singulière pour exprimer ce que l’on ressent profondément. Ivana alterne beaucoup plus que moi poésie, photographie et littérature pour dire les choses.

Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -64-

Posté par imsat le 18 mars 2025

« Partout dans la vie, il se présentera à un moment donné une manifestation de beauté qui éveillera chez l’homme un sentiment jamais vécu jusqu’alors. » (Nicolas Gogol)

Mardi 18 mars 2025

Bonsoir Ivana,
Je savais que vous tiendriez votre promesse. J’ai lu et relu votre lettre du 13 mars. Je crois même l’avoir apprise presque par coeur. C’est très bien de continuer à citer des auteurs. Pourquoi ? parce que j’ai souvent l’impression que nos échanges se déroulent dans des atmosphères semblables à celles que nos écrivains préférés décrivent. Je pense notamment à Kafka, Proust, Patrick Modiano ou encore Anna Akhmatova. Mais ces atmosphères, je m’en imprègne aussi pleinement grâce aux photos que vous choisissez pour accompagner les citations. Au demeurant, j’aime beaucoup votre réactivité et la rapidité avec laquelle vous mettez en exergue ce qui rapproche l’image et la citation. J’en profite justement pour vous remercier de m’avoir envoyé les belles photos que vous avez prises à Florence, et fait découvrir de superbes peintures du portraitiste Tiziano Vecellio, dit Titien (1488–1576), j’ai appris ainsi qu’il fut l’un des plus grands noms de l’école vénitienne.
Et puis merci pour la magnifique photo du très chic café Rivoire.
Avec vous, je voyage toujours agréablement dans le temps et dans l’espace. Après le café Pouchkine de Moscou que j’aime particulièrement pour tout ce qu’il évoque pour moi (Tolstoï, Guerre et Paix, Audrey Hepburn, Docteur Jivago, Omar Sharif, Julie Christie…) et la chanson de Bécaud sur son guide Nathalie, je me suis retrouvé à Florence avec mon guide Ivana.
Mais auparavant, il y a eu nos rêves de voyages en train. Sensationnels, Époustouflants ! Au fait, combien de fois avons-nous pris le train pour aller à Vienne, Budapest, Rome, Saint Petersbourg ou encore Berlin ? Oui, nous étions sur un nuage, mais avec vous, chère Ivana, le rêve s’apparente à la réalité, devient la réalité. Pour Proust, la littérature est la vraie vie. Avec vous, la vraie vie, c’est le cinéma, la photographie, la poésie, le rêve, la métamorphose des citations d’auteurs….et cette métamorphose vous la réussissez prodigieusement. Quand vous citez Hemingway, Sagan, Marguerite Duras, Pablo Neruda, je sais, je sens que c’est vous qui parlez. Quand vous montrez Romy Schneider dans La passante du sans-souci, Sophia Loren dans Une journée particuliére, Anna Karina en marge de l’Étranger de Visconti ou Eva Green avec ses décolletés ensorcelants, c’est vous que je vois…
Je vous embrasse fort.
Lamine

PS: les petits fours et la crème chantilly de chez Rivoire font partie de mes points faibles. Mais mon vrai talon d’Achille, c’est « I comme Italia »…

Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -63-

Posté par imsat le 13 mars 2025

« Mon émotion quand vous n’êtes pas là, mon bonheur quand vous arrivez. » (Guy de Maupassant)

Bonjour Lamine,

Je vous avais promis de vous écrire, mais par où commencer ? Cela est censé être facile pour moi au moins parce que nous entretenons une correspondance publique depuis près de deux ans. Pourtant, vous écrire une lettre directement sans passer, comme vous me l’avez suggéré, par Kafka, Marguerite Yourcenar, Pasternak ou Camus, me paraît inopiné et quelque peu délicat.

Nous nous sommes dit beaucoup de belles choses par citations interposées. Nos affinités ont très vite émergé autour du partage de magnifiques citations et de l’inspiration qu’elles suscitent dans tous les cas. Citer un auteur, c’est non seulement d’être d’accord avec son propos mais se l’approprier complètement. Faire sienne un aphorisme, c’est se substituer à l’auteur pour dire à l’interlocuteur du moment la même chose. Je crois donc que chacun de nous a exprimé sincèrement des émotions, des sensations en les agrémentant d’une pensée littéraire ou poétique.

Ce qui est nouveau, c’est que vous avez émis le souhait de recevoir une lettre de ma part (une longue lettre avez vous écrit) dans laquelle « je vous parlerais de tout ce qui pourrait me passer par la tête, de mes moments de bonheur lorsque le soleil inonde la ville où je vis, de ma belle mélancolie quand il pleut sans cesse .. »

J’ai lu attentivement votre texte dans lequel vous listez les points sur lesquels vous aimeriez que je vous écrive. J’ai toujours été réceptive à vos questions. Je reconnais en avoir laissé un grand nombre en suspens. Vous m’avez demandé à maintes reprises pourquoi je vous fascinais, pourquoi mes fleurs, mes silences, la brièveté de mes phrases, ma délicatesse, certaines de mes expressions avaient un charme singulier ?

Eh bien, en vérité, je ne sais pas…Je ne peux pas vous voir, mais je sais que vous êtes là. Si loin, si proche.

Je crois même vous l’avoir dit et vous m’avez répondu que vous étiez exactement dans la même configuration.

Vous avez ajouté : « Au fond, Pourquoi suis-je en quête de réponse au sujet de quelque chose qui est évident pour moi ?

L’essentiel, c’est de sentir, de ressentir, de le dire. »

Je vous ai répliqué par cet extrait d’une lettre de Kafka à Milena :

“Pour une raison que j’ignore, je t’aime profondément. Suffisamment pour que, la nuit, dans la solitude de l’obscurité, ton image vienne me réveiller. Et alors, incapable de retrouver le sommeil, je me perds à rêver de toi, éveillé.”

J’avoue ne pas pouvoir me libérer complètement des citations d’auteurs. C’est un réflexe. En même temps, cela me plaît de correspondre avec vous de cette manière parce que je sais que cela vous ravit.

Il y a quelque chose de ludique dans notre échange. J’ai cité Kafka et vous m’avez dit que vous preniez tout dans ce qu’il déclare: la forme, le fond, la ponctuation, chaque mot, l’esprit, la lettre, directement, en filigrane, l’espace, le temps, la nuit…

Vous avez complété votre propos en « passant » par Camus: « Étreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. »

Et moi, spontanément, je vous ai dit : « J’attends que vienne la vague, l’odeur de nuit et de sel de tes cheveux. » (Albert Camus à Maria Casarès)

Suite à quoi, je vous ai fait part de mon souhait d’aller saluer Camus à Lourmarin, oui j’irai me recueillir à sa mémoire et je ne manquerai pas de prendre des photos comme vous me l’avez demandé.

Je sais que vous allez me reprocher à nouveau de n’avoir pas répondu à votre question récurrente sur ce que vous dites ressentir pour moi. Vous avez écrit ceci: « J’aimerais qu’elle me dise pourquoi elle me subjugue. Même si elle me dit qu’elle ne sait vraiment pas pourquoi, qu’elle n’y a jamais pensé, eh bien je m’en contenterai. J’aimerais quand même savoir pourquoi…

Juste en quelques mots.

Please »

Avez-vous remarqué que vous parliez à la troisième personne en pensant sans doute à « I comme Italia… » ?

Toujours est-il que je le ferai. Mais je vous le dis tout de suite, je n’écris pas comme vous. Alors, je flânerai autour des mots, comme dans une journée de soleil…

« Quel est votre rêve ?

- Vous embrasser sous la pluie. Et le vôtre ?

- Qu’il pleuve ! »

(Nizar Qabbani)

« Ah oui ! avez vous écrit, Je prends les deux rêves,

Qu’il pleuve et que je vous embrasse sous la pluie. Et c’est moi qui le dis, pas l’immense poète Nizar Qabbani !

Vous me faites dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité…

Merci Chère Ivana, vous êtes plus qu’une inspiratrice, plus qu’une confidente, plus qu’un personnage de roman. Vous êtes « I comme Italia » une et plurielle, et même davantage. Chacun de vos mots est d’une formidable puissance évocatrice. Pour moi, c’est toujours un miracle »

Je sais que vous aimez les post-scriptum. Moi aussi. En voici un pour aujourd’hui. Il y en aura d’autres…

Ivana

PS: Cher Lamine, je vous adore. Vous êtes un merveilleux remède contre la pluie qui tombe sans cesse.

De Florence où je passe le week-end, je vous embrasse délicieusement.

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I comme Italia -62-

Posté par imsat le 7 mars 2025

« L’amour commence à l’instant où une femme s’inscrit par une parole dans notre mémoire poétique. » (Milan Kundera)

J’ai l’impression qu’elle est dans ma mémoire poétique depuis longtemps, très longtemps. Par ses paroles certes mais aussi par tout le reste. Tout le reste, autrement dit tout ce qui concourt à la rendre fascinante. Oui elle est dans ma mémoire poétique depuis très longtemps.
Mais j’aimerais bien recevoir une lettre de sa part. Une longue lettre. Dans laquelle elle me parlerait librement de tout ce qui pourrait lui passer par la tête. Une lettre que je lirais tous les jours et dont je décrypterais chaque mot, chaque allusion.
J’aimerais qu’elle me parle directement sans passer par Baudelaire, Kafka, Marguerite Duras…
J’apprécie les citations qu’elle partage avec moi, et ses choix sont toujours en phase avec ce que j’éprouve pour elle. Mais j’aimerais la lire, elle, avec tout ce qu’elle incarne, tout ce qu’elle représente pour moi. Je lirais attentivement tout ce qu’elle m’écrirait, des bouts de phrases, des points de suspension, des hésitations, des ratures, des interrogations et exclamations…
Elle sait ce que je pense d’elle, ce que je ressens pour elle, comment je rêve d’elle; elle sait qu’elle me fascine, que je la trouve exceptionnelle, créative, nostalgique, rarissime, craquante, artistiquement éclectique…J’aimerais savoir ce qu’elle pense de moi, de ce que je ressens pour elle, j’aimerais qu’elle me le dise à sa façon, avec ses mots à elle, sa sincérité…
J’aimerais qu’elle me parle de ses moments de bonheur quand le soleil inonde la ville où elle vit, de sa belle mélancolie lorsqu’il pleut sans cesse, de ses envies d’escapades en Italie ou ailleurs…
Tout ce qu’elle pouvait souhaiter savoir sur moi, je l’ai écrit, elle l’a lu, elle le sait. J’aimerais pour ma part qu’elle m’adresse une lettre, une longue lettre dans laquelle elle me parlerait des choses de la vie, de sa vie à elle, simplement, sans la médiation d’Eluard, Pasternak, Paul Auster ou Anaïs Nin…
J’aimerais entendre sa voix à travers ses mots, imaginer ce qu’elle fait, la regarder marcher, sourire, prendre des photos, écouter de la musique…J’aimerais la lire en la regardant dans les yeux, en lui prenant la main, en la serrant contre moi…J’aimerais qu’elle me dise pourquoi elle me subjugue. Même si elle me dit : « je ne sais vraiment pas pourquoi, je n’y ai jamais pensé » eh bien je m’en contenterai. Je me demande parfois s’il lui arrive d’être contrariée. Oui, je sais qu’elle l’est lorsque il pleut sans cesse, mais qu’y a t-il d’autre qui l’énerve ? J’aimerais le savoir. Supporte t-elle le bruit ? La foule ?
Je sais qu’elle aime les photos en noir et blanc et qu’elle les préfère aux photos en couleurs. Je trouve que le noir et blanc lui va à merveille. J’aimerais bien qu’elle me dise pourquoi elle privilégie le noir et blanc, pourquoi elle aime particulièrement le style Jane Birkin, qu’elle me dise aussi ce qu’elle apprécie dans la culture française, la langue française. Je serais ravi qu’elle me dise comment elle m’imagine; je me demande si elle ne m’idéalise pas un peu comme moi je l’idéalise, et comment elle me perçoit à travers mes mots, nos conversations, mes textes nostalgiques et ceux inspirés de nos merveilleux échanges. Ivana a promis de m’écrire. Elle le fera. J’espère recevoir sa lettre très prochainement. Elle m’en a dévoilé quelques délicieux extraits au cours de notre passionnante conversation du 5 mars. J’espère aussi qu’elle n’oubliera pas d’ajouter un post-scriptum à la fin de la lettre. Elle sait que j’aime beaucoup ce genre d’épilogue épistolaire.

Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -61-

Posté par imsat le 2 mars 2025

Ô toi que j’aime éperdument
      À qui je pense dès l’aurore
      Et tout le jour je vais t’aimant
      Et quand vient le soir je t’adore 
 (Guillaume Apollinaire, Poèmes à Madeleine)
Dire que je ne suis pas cartésien dans ma relation avec Ivana ne serait pas tout à fait exact. Certes, c’est souvent le cœur qui parle et c’est spontané. Mais il m’arrive quand même de raisonner par rapport ou compte tenu de certaines appréhensions. Pour l’instant, tout me parait fluide mais personne ne sait de quoi sera fait demain. Je pense plus ou moins « maîtriser » le projet littéraire dans lequel j’ai inscrit notre relation mais pour le reste, je n’en sais rien. Cela n’a rien à voir avec le pessimisme. Mais par moments, je me demande jusqu’où pourrait aller le sentiment que j’éprouve pour elle. Il y a une perspective littéraire et c’est important. Je reste donc engagé dans le processus de la formalisation de mon récit. J’espère le finaliser dans le courant de cette année. Au début je pensais au récit et à elle, les deux étant intimement liés. À présent que j’ai atteint une sorte de vitesse de croisière dans l’écriture, je me pose des questions sur la portée réelle, existentielle de nos échanges épistolaires. Je dis bien la portée réelle, extra littéraire. La ligne de démarcation entre la vraie vie et le reste s’impose d’elle même. Qu’est-ce que le réel au sujet d’Ivana ? Plein de choses, des rêves, des sentiments, des moments heureux connectés à la poésie, la littérature, de magnifiques  conversations. Mais la réalité, c’est aussi la distance, les frontières, l’éloignement, une série de forces majeures, des conjonctures qui entravent ou compromettent des projets, etc. Dans ce contexte, la trajectoire littéraire m’apparaît comme une soupape de sécurité. C’est une commodité. Enfin, c’est ainsi que je la percevais au début. Sécurité ? Pourquoi parler de sécurité alors que notre relation se déploie sur un terrain culturel, poétique, artistique ? Je ne le sais pas vraiment. J’ai l’impression d’être dans l’envie ou plutôt le besoin d’anticiper ce qui pourrait rendre nécessaire une résilience au cas où l’échange épistolaire finirait par montrer ses limites, pour un tas de raisons. Qu’est-ce que cela a à voir avec le poème d’Apollinaire ? A priori rien. Pourtant, aujourd’hui, c’est ce qui compte. Je veux dire que le poète résume parfaitement ce que je ressens pour elle tous les jours même si, de temps à autre, l’humeur du moment vient interférer dans ce qui me paraît essentiel. Qu’en pense t-elle ? Je serais ravi de le savoir.
Oui, Ivana, qu’en pensez-vous ?
Lamine Bey Chikhi

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