I comme Italia -93-

Posté par imsat le 30 juin 2025

Il y a
des brassées d’étoiles dans nos bras,
des poignées de rêves dans nos poings,
de la poussière d’ange à tes paupières,
du rouge d’amante à tes joues,
de l’imprévu toujours,
de l’inconnu n’importe où ,
des rendez-vous partout,
et puis encore le souffle au large,
et puis encore la fièvre au front,
et puis encore l’amour sans fin.
(André Velter)
Le 30 juin 2025,
Bonjour Lamine,
Ici il fait beau, le ciel est bleu et il fait chaud.
Je vais faire vérifier les freins de mon vélo par un professionnel, parce que le freinage n’est plus efficace.
Allez-vous à vélo ?
… Il pédale sur un vélo vintage, vêtu d’une chemise blanche et d’un pantalon clair.
Elle porte une robe légère.
Assise sur le cadre avant, ses jambes gracieusement levées, chaussée d’escarpins élégantes, elle l’enlace et leurs lèvres se rencontrent dans un long baiser.
L’atmosphère est intime et intemporelle.
Comme une lettre d’amour figée dans l’instant…
Ivana
PS : J’adore vos souvenirs et j’adore vos mots.
Oui, d’accord pour la chronologie des lettres.
Si vous me lisez ce soir, bonne nuit, mon Prince.

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I comme Italia-92-

Posté par imsat le 28 juin 2025

« Je n’ai jamais imaginé qu’on pût être à ce point hanté par une voix, par des épaules, par un cou, par des mains. Ce que je veux dire, c’est qu’elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n’ai jamais su où aller depuis. » (Romain Gary)

Le 28 juin 2025

Ivana,
Ma camarade, mon amie, ma partenaire, ma confidente, ma divine inspiratrice, ma dulcinée, ma pensée quotidienne, mon rêve, ma raison d’être, mon paradis sur terre, ma princesse, ma reine, mon ciel bleu…
Et maintenant que vais-je faire ?
J’ai l’impression de me perdre.
Vraiment.
Sauvez-moi !
C’est ce que je vous ai écrit tout récemment. Et je ne plaisantais pas.
Et puis, il y a eu votre lettre-poème d’il y a trois jours. Elle s’est incrustée dans ma tête, dans ma peau. C’est à la fois un excellent remède contre le pessimisme, et une neutralisation anticipée de l’ennui et des interrogations inutiles.
Vous avez souhaité que « La brise de vos mots m’enveloppe comme une caresse fraîche… »
Eh bien, c’est ce que j’ai pleinement ressenti en vous lisant. Merci Ivana.
Oscar aussi vous remercie pour vos salutations.
J’ai aimé les tweets et les belles photos que vous avez postés en hommage à notre chère Léa Massari qui nous a quittés le 23 juin, paix à son âme.
C’était l’une de mes actrices européennes préférées. Vous le savez. Nous l’avons souvent cité dans nos échanges. Elle était singulière dans son jeu, dans sa façon de parler et dans ce qui, en elle, captait l’attention, parfois beaucoup plus que ses partenaires. Et c’était le cas y compris quand elle n’interprétait pas le rôle principal.
Sa discrétion était particulière, attirante. Bien sûr, ses prestations s’inscrivaient dans des histoires, des scénarios précis et encadrés. Mais je percevais toujours en elle des potentialités qui la plaçaient au-dessus de ce qu’elle donnait à voir. Elle a tourné dans nombre de films (L’Avventura, L’Insoumis, Les Choses de la vie, Le Souffle au coeur, Le Professeur, Peur sur la ville, La 7 ème cible, et une trentaine d’autres…) J’ai vu la plupart d’entre eux avec enchantement. Et à chaque fois, je trouvais l’actrice captivante, magnétique.
Les réalisateurs (Michelangelo Antonioni, Claude Sautet, Alain Cavalier, Louis Malle, Zurlini..) sous la direction desquels elle a joué ont su mettre en lumière sa sensibilité, sa réserve, son charme discret, sa pudique élégance. Ils nous l’ont montrée telle que nous voulions la voir, naturelle, sincère, authentique, parce qu’elle l’était effectivement.
Dans Les Choses de la vie, tout tourne autour de Michel Piccoli et Romy Schneider, et cependant la talentueuse Léa Massari, bien que spatialement distanciée ou plutôt en arrière-plan et toute en nuances, prenait progressivement et paradoxalement une place importante, presque centrale, en tout cas incontournable, essentielle dans l’appréciation globale de l’oeuvre.
L’actrice avait aussi un discours remarquable sur le cinéma.
Sa réflexion sur le 7ème art est dense, qualitative et intéressante. Dans un entretien avec  le très professionnel Christian Defaye de la RTS (Radio télévision Suisse) en 1977, elle nous dit l’essentiel sur son parcours cinématographique, agrémenté de belles anecdotes. J’ai écouté cette sympathique  conversation à deux reprises avec beaucoup d’attention et de plaisir.

Oui, Léa Massari avait des yeux où il faisait si bon vivre…
Lamine

PS: Je pense à l’automne, je l’attends avec impatience pour renouer avec mes flâneries apaisantes et inspirantes sur le magnifique boulevard du Télemly.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -91-

Posté par imsat le 25 juin 2025

« Chaque personne qui passe dans notre vie est unique. Elle laisse toujours un peu d’elle-même, et s’en va avec un peu de nous. »  (Jorge Luis Borges)
Le 25 juin 2025
 
Lamine…
Cher Lamine, 
à Alger il fait très chaud, vous m’écrivez.
Je vous imagine, allongé sur le canapé blanc de cuir, dans un salon avec des tapis berbères et du bois sculpté et, sur la table en verre, une citronnade et des madeleines délicieuses de Chez Oscar.
Saluez bien Oscar de ma part.
Je voudrais que la brise de mes mots vous enveloppe comme une caresse fraîche. 
Voilà… un souffle doux glissant sur votre peau, chassant la chaleur. 
Reposez-vous, et laissez mes pensées vous rafraîchir comme une source claire.
Bonne nuit, mon ange 
 
Ivana 
 
P.S.: « Ici, c’est comme être là-bas, sauf que je ne peux pas te toucher. »
(La Correspondance, Giuseppe Tornatore, 2016)

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I comme Italia -90-

Posté par imsat le 22 juin 2025

« Tu es une femme des jours heureux, ton nom et ton prénom, en tout cas, le proclament…Puisse ta présence et ton patronyme, qui sonne comme un poème d’Apollinaire, faire rejaillir sur nous un peu de la joie qu’ils augurent ! »  (Kateb Yacine à Tassâadite Aït- Sâada, septembre 1987)
Le 22 juin 2025,
Ma chère Ivana,
Suis-je à court d’inspiration ? Faut-il être toujours inspiré pour écrire ? Je me suis quelquefois posé la question. Je crois qu’il est plus facile d’écrire quand ce que l’on ressent est à portée de main, présent, immédiat. En même temps, je pense qu’il faut parfois faire preuve de volontarisme et se mettre à écrire ce que l’on veut, tout ce qui passe par la tête, pour ne pas rester en panne. Ce serait une sorte d’inspiration forcée, organisée, une « stratégie ». Par moments, il s’agit de réactiver des souvenirs. Pas nécessairement des images lointaines. Cela peut porter sur des moments récents, des conversations d’il y a quelques jours. Écrire, c’est aussi rebondir sur du résiduel, de l’inachevé, sur ce que l’on a promis de dire mais que l’on a différé pour diverses raisons.
Ivana, Je voulais dire quelques mots sur notre correspondance privée, sur la difficulté de tout dire avec les mots premiers, pas ceux que l’on prend le temps de choisir après les avoirs triés, pesés. Non, je pense à ce que l’on écrit de but en blanc, quand on se lâche…
On se dit beaucoup de choses mais on ne se dit pas tout. C’est mon impression. Il y a pas mal de nuances dans nos propos. C’est bien parce que les mots, c’est capital, c’est primordial. Il y a aussi des phrases, des émotions, des désirs qui enjolivent notre correspondance mais que je n’ose pas publier. Je vous l’ai dit. Peut-être le ferais-je pour parachever le récit ou d’une moins une partie du récit.
Pourquoi ne le ferais-je pas maintenant ? Ce n’est plus une affaire d’inspiration mais une exigence qui serait liée à l’audace ou tout simplement à la volonté de tout écrire, de ne rien escamoter, et puis advienne que pourra. Ou alors ce serait une question de timing. Quel  est justement le bon moment de dire ce qui paraît non pas indicible mais non susceptible de sortir de la sphère intime, du jardin secret  ? Les questions subsidiaires ne manquent pas. Je me suis dejà amusé à les passer en revue.
Écrire à l’aube ? Ce n’est pas ma tasse de thé.
La nuit, c’est mieux.
Écrire tous les jours ? Oui, mais à doses homéopathiques.
Écrire d’abord des mots, deux ou trois phrases.
L’inspiration est-elle plutôt hivernale, automnale ou printanière ?
L’été, c’est pour les coups de gueule, les contrariétés.
Je dis cela parce qu’il fait chaud en ce moment.
Hier après-midi, je suis passé chez Oscar, je lui ai dit que je vous avais envoyé des photos de sa pâtisserie, et que vous les aviez trouvées sympathiques et chouette. Il m’a chargé de vous transmettre ses salutations. Il m’a servi une tarte aux fraises et une citronnade. C’était délicieux.
Ivana, merci pour votre lettre modianesque du 18 juin. Écrivez-moi longuement. J’aime vous lire.
Je vous embrasse intégralement, comme je vous l’ai dit en aparté…
Lamine
PS: la citation de K.Yacine est rapportée par Benamar Mediene dans sa fabuleuse biographie « Kateb Yacine, le coeur entre les dents. » (Casbah Éditions 2007)
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -89-

Posté par imsat le 18 juin 2025

« L’écriture n’est pas une fin en soi, elle est la nostalgie d’un ravissement » (Yasmina Reza)
Le 18 juin 2025
Merci, Cher Lamine,
Votre lettre est très belle…
Sous le soupir du soir, je vous écris…
“Il y a les mots.
Ceux qui promettent un doux réveil. 
Ceux qui font briller le soleil. 
Il y a les mots. 
Ceux que l’on entend certains soirs. 
Ceux qui colorent un jour. 
Oui, il y a ces mots qui sont des vers et des chansons. 
Qui sont teintés de doux frissons. 
Qui sont nos cœurs à l’unisson.”
(Victor Hugo)
Il y a vos mots…
Et moi, je me demande : étais-je vraiment là, dans ces ruelles où l’on entend le clapotis des vagues, où l’on regarde les passants, espérant, sans oser l’avouer, qu’un inconnu, vous, viendrait me troubler ?
Étais-je cette silhouette que vous cherchiez, dans un café aux stores baissés, des lunettes de soleil blanches et un livre de Modiano sur la table ?
Alors, venez, prenons une voiture, roulons jusqu’à la mer, laissons le vent emmêler nos cheveux et nos désirs…
Je vous embrasse, je vous embrasse longuement…
 
Ivana
 
P.S. J’ai acheté une tarte aux fruits et, ajouté au son de votre voix et à vos longs baisers, cela me rend toute heureuse 

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I comme Italia -88-

Posté par imsat le 16 juin 2025

« Je ne sais pas si le bonheur existe ou s’il disparaît aussitôt apparu. Je ne sais pas comment il surgit et de quoi il est composé. Je ne sais pas s’il se gagne, se mérite, se transmet. Je ne sais pas si nous avons conscience du bonheur une fois perdu ou si nous parvenons à le reconnaître quand nous nous baignons dans sa source » (Nina Bouraoui)
Le 16 juin 2025
Ivana, ma raison d’être,
Boire les paroles de quelqu’un. C’est ce que l’on dit. Moi, je bois vos paroles, vos phrases écrites, vos mots, vos silences, votre ponctuation, vos métaphores, vos nuances…
Ce que vous écrivez sur ma voix est splendide. Je m’y retrouve complètement.
Vous en parlez tellement bien que j’ai envie d’embrasser la vôtre, je veux dire votre voix.
Mieux encore, j’ai envie de boire votre voix.
Oui, la boire parce que j’ai soif de votre voix.
Me permettriez-vous de la boire à satiété ? J’aimerais bien. Vraiment
Suis-je en train de délirer ? Vous avez le droit de le penser. Mais moi, je sais que je ne délire pas. Oui, je donne souvent l’impression d’exagérer quand je parle de vous. Vous m’en avez fait la remarque quelquefois. Et vous aviez raison. Ne m’en voulez pas. Je ne sais pas être pondéré. J’aimerais écrire comme vous, modérément, par petites touches.
Vous, vous êtes naturellement modérée. Et puis votre style est saisissant. Votre description poétique de ma voix, sa contextualisation géographique, l’évocation des rochers d’Alger, tout cela m’enivre, m’émeut vraiment.
Ivana, j’aime votre signe astrologique.
J’aime votre mois de naissance. Le mien, je vous l’ai dejà indiqué. J’aime votre date de naissance. Je l’ai mémorisée. Vous êtes née à la belle saison. Ce n’est pas l’été. C’est mieux que l’été. Une saison transitoire porteuse d’espérance et quelquefois d’une belle mélancolie.
J’aime donc votre signe comme j’aime le signe balance.
Balance, c’est bien, je crois même que c’est le meilleur des signes.
Je vous l’ai dit. C’est celui d’une personne qui m’était extrêmement chère .
Vous avez toutes les qualités de cette personne qui n’est plus parmi nous, mais qui est dans mes pensées quotidiennes, comme vous. Pourquoi j’évoque ce point qui relève de l’histoire de chacun ?
Parce que jadis, je me suis beaucoup intéressé à l’astrologie. Et ces derniers jours, je me suis demandé s’il existait un lien entre les astres et le fait que je vous ai toujours cherchée ?
Une cartomancienne d’Alger m’a parlé de vous. Je ne suis pas en train d’inventer. Je dis la vérité. Elle s’appelait Mme M. Elle habitait face à la mer. Oui, elle m’a parlé de vous. Je l’ai crue immédiatement, enfin plus ou moins.
Madame M, une française restée en Algérie après l’indépendance, tirait les cartes et proposait bien d’autres prestations astrologiques. C’est un ancien camarade de lycée lui-même briefé par une de ses cousines qui m’avait suggéré d’aller la consulter.
J’étais curieux de savoir …
Pour la modique somme de 50 dinars, elle pouvait esquisser les lignes saillantes de nos aspirations sentimentales, professionnelles et matérielles.
Elle avait parlé d’une européenne avec laquelle « je m’entendrais parfaitement »
« Une européenne du Nord. Une scandinave… » Puis, elle a réfléchi avant de préciser: « non une européenne du sud, une artiste ». J’ai souri, en moi-même j’étais étonné qu’elle me dise cela parce que tout en l’écoutant, le mot cinéma m’est venu à l’esprit. On aurait dit qu’elle avait lu dans mes pensées, qu’elle avait deviné que j’aimais le cinéma et par ricochet les actrices, enfin les stars de cinéma..
Elle a insisté parce qu’elle voyait que j’étais sceptique « En ce moment, vous pensez à elle, enfin à une femme qui vit à l’étranger. je vous vois avec elle ». J’étais impressionné parce que je pensais effectivement à une femme, mais pas à une femme ordinaire, non, je pensais précisément à Jennifer O’Neill dans Un Été 42 de Robert Mulligan que j’avais vu quelques mois auparavant.
Je lui ai dit : « Comment ? »
Elle m’a répondu : « je ne sais pas mais je vous vois avec elle. c’est un peu complexe mais c’est ce que je vois. »
Elle parlait d’un ton affirmatif. Je lui ai dit : « comment ça, complexe ? »
Elle a de nouveau étalé et regardé attentivement les cartes avant de me dire :
« Je ne sais pas. En tout cas, ce ne sera pas un long fleuve tranquille… »
Cela m’a t-il influencé dans ma façon d’appréhender les perspectives ?  Chère Ivana, lorsque je vous ai dit que vous étiez dans ma trajectoire, cela avait en effet un lien avec le cinéma. Or, ma passion pour le cinéma est bien antérieure à mon entretien avec Madame M. J’allais souvent au cinéma et je rêvais systématiquement avant, pendant et après chaque film. J’en discutais superficiellement avec deux ou trois de mes compères, mais la vraie conversation, je l’avais avec moi-même, à la maison. Et c’est à travers mes rétrospectives périodiques, mes souvenirs et nombre de visages d’actrices que je vous imaginais déjà… 
Bons baisers d’Alger.
Lamine
PS : j’espère ne pas oublier de recenser les belles petites choses que l’on se dit en privé. Pour en faire un ou deux textes. Je compte sur vous pour me le rappeler.
Lamine Bey Chikhi
 
 

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I comme Italia -87-

Posté par imsat le 11 juin 2025

« Ecrire à quelqu’un est la seule manière de l’attendre sans se faire de mal.” (Alessandro Baricco)
Le 11 juin 2025
Lamine…
Cher Lamine,
comment allez-vous ?
Votre lettre du 8 juin est une lettre porte-bonheur.
J’ai eu une semaine lourde, j’ai été busy et vous m’avez manqué.
Merci pour votre P.S sur ma voix : j’aime.
Et votre voix…?
Votre voix est une mer sous le vent de juin, un murmure qui roule comme les vagues, doux et brisé contre les rochers d’Alger.
Elle porte l’écho d’un port lointain, d’une nuit  méditerranéenne.
Elle est grave et tremble légèrement.
On y entend le craquement du bois d’un bateau, le froissement d’une voile et parfois, un rire bref, clair, qui éclate comme l’écume et que j’adore…
C’est une voix qui raconte des histoires, qui caresse l’âme comme une marée montante, et qui, même dans le silence, laisse un sillage de lumière.
Votre voix, c’est un chant qu’on suit jusqu’à perdre la terre de vue.
Je l’ai cherchée partout.
Je vous ai cherché partout.
Je vous embrasse, je vous serre contre moi.
Ivana
P.S. : Sans doute l’avez-vous remarqué : notre attente d’un amour, d’un printemps, d’un repos, est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré, comme si la vraie formule d’attendre était celle-ci : Ne rien prévoir, sinon l’imprévisible. Ne rien attendre, sinon l’inattendu. Ce savoir là me vient de loin. Ce savoir qui n’est pas un savoir, mais une confiance, un murmure, une chanson…
(Christian Bobin)

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I comme Italia -86-

Posté par imsat le 8 juin 2025

« Le coeur a ses raisons que la raison ignore » (Blaise Pascal)
Le 8 juin 2025
Ivana, ma passion,
Merci pour le poème sublime et poignant de Mahmoud Darwich.
Merci aussi pour votre belle lettre sur Gaza, terre martyre.
Votre solidarité est parfaitement en phase avec le réel.
C’est une magnifique et sincère expression de votre intelligence, de vos intuitions, de votre sensibilité, de votre humanisme, de votre conscience politique.
Merci également pour votre façon en partie métaphorique de me dire que vous tenez à moi. Je suis ébloui de vous lire. Ce que vous écrivez continue de m’enchanter.
Comment ne pas être émerveillé lorsque, dans notre conversation du 1er juin, vous m’écrivez ceci: “Mon cher, vous êtes comme un vent doux qui caresse mes jours.
Oui, mon cœur est une mer et vous la marée qui le fait danser. 
Peut-être ne le voyez-vous toujours, mais votre souffle fait chanter mes vagues et ça c’est ma façon de tenir à vous.” 
Ou encore : « Je tiens à vous, vous êtes une personne spéciale, unique et votre manière d’interagir crée un lien qui a beaucoup de valeur pour moi. Vraiment. »
Je ne vous l’avais pas dit avant, mais je vous le dis aujourd’hui : ivana, je vous ai toujours cherchée.
Je me suis souvent dit: « elle est quelque part, je ne sais où, pas forcément à Alger, ni ailleurs en Algérie, mais elle est là, elle existe, quelque part dans le monde, pas très loin de l’endroit où je me trouve, peut-être dans une autre ville méditerranéenne, mais elle existe… »
Tantôt, je le pensais consciemment, je l’espérais même, tantôt, c’était comme une idée vague, une photo imprécise, un songe.
Je pensais à vous d’abord intellectuellement, littérairement, par rapport à des qualités humaines, des valeurs morales, des souvenirs de lectures, des extraits de films.
Physiquement, l’image était celle d’une femme ressemblant un peu à Marie France Pisier ou Anouk Aimée, une « synthèse » des deux, une femme plutôt mince, posée, sereine, charmante, discrète, réservée, souriante, agréable.
Oui, Ivana, vous étiez dejà centrale, déterminante dans ma vie de tous les jours, dans mes balades urbaines, dans mes rêves et naturellement aussi dans mon écriture.
Aujourd’hui hui, l’écriture ( la mienne et la vôtre ) rend votre présence encore plus significative.
Vous êtes omniprésente. Je sais que je l’ai déjà dit mais j’aime bien le redire.
Vous l’êtes par vos messages succulents.
Ça se dit « des message succulents » ?
Pour moi, oui.
J’ai un peu tardé à vous répondre.
Mais je n’ai pas cessé de penser à vous.
La constance d’un sentiment amoureux ne se prouve pas seulement par des mots. Elle passe aussi par certains silences qui se substituent à l’écriture en cas de nécessité.
J’ai dit que l’image que j’avais de vous me renvoyait à la fois à Marie France Pisier et à Anouk Aimée.
En réalité, quand je vous ai rencontrée, j’ai découvert avec un bonheur sans précédent, mille fois mieux que ce que j’avais imaginé.
Oui, j’ai rencontré une femme raffinée, sensible, séduisante, créative, indulgente, généreuse, compréhensive, talentueuse, patiente, désirable, ayant beaucoup de tact, conviviale, une vraie artiste. Une inspiratrice exceptionnelle.
En somme, une femme adorable.
Et Dieu seul sait que je dis la vérité.
Ivana, j’ai envie de vous embrasser comme nous l’imaginons habituellement, mais je ne sais plus comment. J’ai un trou de mémoire.
Dès lors, si (comme vous me l’avez dit la semaine dernière) vous m’embrassez comme on embrasse un poème qu’on n’ose pas finir, eh bien je ne peux qu’y souscrire.
Quoi qu’il en soit, il m’arrive de penser que je ne pourrai plus trouver les mots pour vous dire l’essentiel.
C’est la vérité.
Je ne sais même pas si les mots que je cherche sont dans le dictionnaire.
J’ai l’impression d’avoir gagné au loto (le plus gros gain de l’histoire du loto)  mais je ne sais pas quoi faire. La comparaison ne me paraît pas pertinente.
Peut-être même, est-elle maladroite. En fait, je pense à quelque chose de supérieur, de transcendantal.
Je m’en expliquerai ultérieurement. Enfin, je l’espère.
Voilà où j’en suis chère Ivana.
Lamine
PS: je m’étais promis de parler de votre voix.
Est-ce suffisant que je dise qu’elle est douce, calme, caressante, pure…?
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -85-

Posté par imsat le 3 juin 2025

Quand tu prépares ton petit-déjeuner, 
Pense aux autres (n’oublie pas le grain des
colombes)
Quand tu mènes tes guerres, Pense aux autres (n’oublie pas ceux qui réclament la paix)
Quand tu règles ta facture d’eau, Pense aux autres (qui têtent les nuages)
Quand tu rentres à la maison, ta maison, Pense aux autres (n’oublie pas le peuple des tentes)
Quand tu comptes les étoiles pour dormir, Pense aux autres (certains n’ont pas le loisir de rêver)
Quand tu te libères par la métaphore, Pense aux autres (qui ont perdu le droit à la parole)
Quand tu penses aux autres lointains, Pense à toi (dis-toi : que ne suis-je une bougie dans le noir ?)
(Mahmoud Darwich)
Le 3 juin 2025
Lamine,
Cher Lamine,
Comment allez-vous ?
Sous le ciel vide de Gaza il y a  la poussière et le sang.
Qui ose nommer cette boucherie ?
Les téléviseurs crachent des images, fragments d’une vérité mutilée,
et les puissants, dans leurs palais de verre, tissent des discours sans chair.
Gaza, ô cri étouffé sous les décombres !
Tes enfants, nus sous les bombes,
ne sont pas des statistiques, mais des visages, des mains qui cherchaient le pain,
des rires brisés par le fer.
Le monde capitaliste, ce monstre froid, observe, calcule et détourne les yeux.
La guerre n’est pas un accident, mais un projet, une machine huilée par l’or et le silence complice.
Où sont les poètes ? Où sont les prophètes ?
Ils dorment, peut-être, dans les ruines de leurs propres mots,  ou bien ils crient, mais leur voix s’éteint sous le fracas des drones et des mensonges.
Gaza, tu es le miroir de notre honte, la preuve que l’humanité, cette vieille idole,  s’effrite dans l’indifférence.
Je suis tellement triste…
Je vous embrasse, mon Cher Lamine.
Bonne nuit.
Ivana
P.S. : « Ce que j’embrasse sur ton visage, c’est celle que j’aime bien sûr, mais aussi, et parfois, le visage de la vie telle que je la voudrais pour tous, généreuse et intelligente ».
(Albert Camus à Maria Casarès, 26 avril 1950)

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I comme Italia -84-

Posté par imsat le 1 juin 2025

« Partout où il n’y aura rien, lisez que je vous aime » (Denis Diderot)
Le 1er juin 2025
Ivana, mon Ivana,
Votre écriture a atteint une vitesse de croisière idéale.
Vous m’emmenez au-delà des nuages.
« Ensemble nous irons au-delà de tout. » Cette phrase géniale est de Jean Ferrat. Je la fais mienne.
Votre lettre du 28 mai est un petit coin de paradis (on a déjà évoqué le paradis). Cette fois, c’est la quintessence du paradis ( j’adore le mot quintessence ).
Le meilleur de ce que vous êtes.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis heureux de vous lire et de vous écrire comme en ce moment.
Avec vous, le bonheur est continu. Je suis heureux en vous lisant, heureux en vous écrivant puis en rêvant après vous avoir lue et écrit.
Lorsque, dans le sillage de ces instants merveilleux, je vous questionne sur des sentiments, sur telle ou telle atmosphère, c’est aussi pour conforter, entretenir, intensifier mon plaisir et le vôtre, et avoir l’impression de perpétuer des sensations heureuses.
Parfois, je me demande si certaines de mes questions ne sont pas inutiles, insistantes  répétitives. De ce point de vue, je suis incorrigible.
Ou alors, je m’interroge parce qu’il y a comme des fragilités, des vulnérabilités dans notre relation. Ou simplement des appréhensions injustifiées. Peut-être. Je ne sais pas.
C’est peut être cela un bonheur incroyable…
Votre lettre est une délicieuse glace. Votre écriture est toujours exceptionnelle, unique, époustouflante
Avec vous, j’oublie le reste parce que, pour moi, l’essentiel, c’est vous. Et c’est vrai. J’espère que vous me croyez.
Je me confie à vous totalement. 
La vérité, c’est que je pense à vous également physiquement comme en ce moment. 
Vos mots, vos phrases suscitent le désir. 
Un désir que je ne saurais passer sous silence. 
Je vous dis toujours le fond de ma pensée. Si cela vous gêne, dites-le moi.
Ma Chère Ivana, Je vous embrasse comme je le désire et j’espère comme vous le désirez.
Vous lirez ma lettre ce matin au petit déjeuner (Café crème et croissant ?)
Ivana, je suis aux anges grâce à votre soleil, à vos croissants, vecteurs d’une immense nostalgie. J’avais écrit un texte court sur le livreur de croissants, mon livreur de croissants. Un type sympathique toujours de bonne humeur. C’était l’adolescence, à Batna, ma ville natale. J’associe toujours ce souvenir au printemps d’autrefois. Au bleu intégral du ciel, un ciel pur. Un jour, je vous enverrai une carte postale de Batna.
Merci pour votre prodigieuse réponse métaphorique à mes questions du 26 mai.
Je suis sûr que vous m’épaterez de la même façon si vous me le dites directement, sans métaphore.
Pardonnez-moi si mes messages en privé sont longs. Je n’y peux rien. C’est vous qui me les inspirez.
L’écriture entretient-elle la passion ?
Je crois qu’il y a quelque chose avant la passion.
Je vous cherchais depuis longtemps, très longtemps…
Je vous raconterai dés que possible comment et dans quelles circonstances je vous cherchais…
Lamine
PS:  l’ineffable ne s’écrit pas. Il se ressent. Je vous en dirai quelques mots via notre MP.
Lamine Bey Chikhi

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