I comme Italia -87-
Posté par imsat le 11 juin 2025
« Ecrire à quelqu’un est la seule manière de l’attendre sans se faire de mal.” (Alessandro Baricco)
Le 11 juin 2025
Lamine…
Cher Lamine,
comment allez-vous ?
Votre lettre du 8 juin est une lettre porte-bonheur.
J’ai eu une semaine lourde, j’ai été busy et vous m’avez manqué.
Merci pour votre P.S sur ma voix : j’aime.
Et votre voix…?
Votre voix est une mer sous le vent de juin, un murmure qui roule comme les vagues, doux et brisé contre les rochers d’Alger.
Elle porte l’écho d’un port lointain, d’une nuit méditerranéenne.
Elle est grave et tremble légèrement.
On y entend le craquement du bois d’un bateau, le froissement d’une voile et parfois, un rire bref, clair, qui éclate comme l’écume et que j’adore…
C’est une voix qui raconte des histoires, qui caresse l’âme comme une marée montante, et qui, même dans le silence, laisse un sillage de lumière.
Votre voix, c’est un chant qu’on suit jusqu’à perdre la terre de vue.
Je l’ai cherchée partout.
Je vous ai cherché partout.
Je vous embrasse, je vous serre contre moi.
Ivana
P.S. : Sans doute l’avez-vous remarqué : notre attente d’un amour, d’un printemps, d’un repos, est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré, comme si la vraie formule d’attendre était celle-ci : Ne rien prévoir, sinon l’imprévisible. Ne rien attendre, sinon l’inattendu. Ce savoir là me vient de loin. Ce savoir qui n’est pas un savoir, mais une confiance, un murmure, une chanson…
(Christian Bobin)
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