Bribes d’histoire-72-
Posté par imsat le 19 septembre 2022
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Posté par imsat le 19 septembre 2022
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Posté par imsat le 23 août 2022
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Posté par imsat le 31 juillet 2022
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Posté par imsat le 30 juin 2022
Hier après-midi, j’ai pensé à Touhami D qui travaillait au service de l’état civil de la mairie de Batna dans les années 60-70. Je me suis remémoré le jour où j’étais allé le voir pour refaire notre livret de famille parce qu’il était un peu abîmé. Je le lui avais remis en lui indiquant qu’il pouvait prendre le temps qu’il fallait pour l’établir. Cela ne me dérangeait pas, je n’étais pas pressé, j’étais à Batna pour une bonne dizaine de jours, c’était le printemps, il faisait beau, je retrouvais deux ou trois anciens camarades du lycée. Et surtout, c’était l’occasion pour moi de renouer avec l’orchestre Essaada et ses répétitions de 18 h à 21 h dans le petit local jouxtant le garage de la société de transports Bekhouche. Mustapha Bej, le batteur, était toujours heureux de me revoir. Il me demandait de prendre l’accordéon rouge et de jouer « nos » musiques habituelles (Solenzara, Tombe la neige, La Playa, Que je t’aime…). Il était ravi de m’accompagner à la batterie. Nous revivions dans la bonne humeur l’ambiance d’autrefois. Cette évocation est juste une digression pour dire quelques mots de Touhami qui faisait lui aussi partie du groupe Essaada où il était violoniste. Je voulais surtout préciser qu’il m’avait refait le livret de famille très rapidement, renseignant chaque page impeccablement. Son écriture était magnifique. J’ai repensé à tout cela et je me suis demandé si je l’ai remercié suffisamment. Il avait fait de l’excellent travail en un temps record. Il n’y était pas tenu. Il avait accompli sa tâche de façon minutieuse. Si, aujourd’hui, je crois avoir été parcimonieux et banal dans mes remerciements, c’est sans doute par analogie et parce que tout, dans le fonctionnement et la gestion de l’état civil a été complètement bouleversé, surtout depuis sa numérisation à partir des années 2000…
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 29 mai 2022
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Posté par imsat le 30 avril 2022
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 31 mars 2022
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Posté par imsat le 28 février 2022
On dit de certains auteurs qu’ils écrivent toujours le même roman. On pourrait aussi dire que leur style est constant, ce qui ne veut pas dire linéaire, de même que leurs tournures de phrases. Leurs citations sont retentissantes, saisissantes et suscitent une adhésion généralement immédiate, collective voire quasi universelle. C’est également le cas de nombre d’artistes (cinéastes, acteurs, actrices, photographes, peintres…) Si je devais illuster ce à quoi je songe précisément, je le ferais en rapportant les citations suivantes que je fais naturellement miennes :
« Pourquoi certaines choses du passé surgissent-elles avec une précision photographique? »(Patrick Modiano).
» La simplicité est la sophistication suprême » (Léonard De Vinci)
» Mon indépendance qui est ma force, induit ma solitude, qui est ma faiblesse » (Pier Paolo Pasolini)
Ces citations n’ont pas de lien entre elles. Elles ne sont pas rivales, concurrrentes ou antagonistes. Elles sont différentes dans leur signification et leur portée. Les trois sont percutantes, belles, attractives. Je ne saurais préférer l’une au détriment de l’autre. Je leur accorde la même importance intellectuelle. Ce sont des aphorismes qui confortent, crédibilisent le statut de leurs auteurs. Je cite Pasolini parce que j’ai toujours apprécié son travail et ses postures atypiques mais également parce que j’aime beaucoup le cinéma à la fois comme divertissement et incitation au questionnement. J’aurais aimé entamer une réflexion autour de ce qui pourrait constituer une sorte de hiérarchie des arts et des lettres, un classement au regard de leur discours, de leur impact littéraire, esthétique, poétique voire politique. Cette thématique m’intéresse de plus en plus d’autant que les données disponibles sur internet permettraient d’en découvrir les multiples facettes et d’en approfonfir l’exploration. Littérature, cinéma, peinture, photographie, tout cela est lié. Je ne le dis pas seulement pour des raisons objectives évidentes. Je le pense aussi pour des considérations subjectives, personnelles, connectées à un parcours historique. A Batna, entre 1964 et 1967, j’allais au cinéma au moins trois fois par semaine, en soirée. Tantôt seul tantôt avec S. Azzedine. Nous avions failli rater notre brevet et abandonner carrément les études à cause de notre fréquentation assidue des salles obscures. Très vite, j’ai aimé l’adaptation cinématographique des grandes oeuvres littéraires (Guerre et paix, Anna Karénine, L’Etranger, Le Rouge et le Noir, Le Guépard…). Ce prolongement, cette jonction cinématographique de romans exceptionnels me paraissait magique. J’étais toujours heureux par anticipation à l’idée de pouvoir suivre la transposition à l’écran d’un recit littéraire que j’avais lu et qui m’avait marqué. Les langage artistiques ou littéraires ont leurs propres spécificités que j’apprécie comme telles, mais leur interaction, leurs synergies permettent de jouir davantage des plaisirs qu’ils procurent. La photographie n’est pas en reste. J’entretiens avec cet art un lien particulier qui renvoie à l’histoire, aux premiers albums de famille que je consultais fréquemment et toujours avec le même émerveillement, la même curiosité, le même étonnement. Je ne m’en lassais pas. Pour tout dire, j’aurais tellement aimé faire de la mise en scène, de la street photography ou encore écrire des scénarios, peut-être les trois en même temps…
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 31 janvier 2022
Je cherchais des feuilles blanches. Je suis tombé sur une feuille pliée en deux sur laquelle j’avais écrit : « Réflexions sur le Coronavirus, 23 mars 2020″ C’était une liste de thèmes divers et variés, et a priori sans lien direct entre eux. Avaient-ils une connexité avec la pandémie. A ce moment-là, je ne le croyais pas. il me semble avoir noté les sujets ou les constats en question, peut-être en pensant confusément que le Covid n’avait pas surgi ex nihilo, n’était pas dissocié du désordre planétaire, des injustices mondiales, des conflits armés, du dérèglement climatique, etc. J’avais aligné des mots: « Mondialisation, interdépendance, individualisme, ultra libéralisme, guerres néocoloniales, déstabilisation-destruction d’une partie du monde arabe, consumérisme sans limite, crise spirituelle, démographie, déplacements de populations, folie des réseaux sociaux, fake news, mimétisme intellectuel, rien ne sera comme avant… » Et au verso de la feuille, j’avais énoncé d’autres mots, des éléments pour une « feuille de route » : « Nécessité de rentrer en soi-même, se recentrer sur autre chose, s’interroger, échelle des valeurs, chacun à sa place, assumer les conséquences de ses choix, restauration de l’autorité de l’Etat, Etat stratège… » J’avais également écrit quelques phrases elles aussi sans lien avec le reste. Je les restitue exactement comme je les ai retrouvées. « Ecrire, oui, mais écrire quoi ? Ecrire, chercher, trouver toujours quelque chose à écrire, quelle que soit la situation. Ecrire, c’est réfléchir, et c’est toujours utile. Il y a dix jours ou un peu plus, j’ai cru apercevoir HI. En fait, c’était elle, elle était sur le point de prendre un taxi, juste devant l’immeuble Le Mauretania. Il était 15 heures, il faisait beau. Elle portait un manteau marron-clair, un pantalon beige. On ne s’était jamais rencontrés. oui, c’était bien elle, j’en étais absolument sûr. Juste avant de traverser la rue, je l’ai regardée, elle m’a regardé. Et tout en la regardant, je pensais à la séquence finale du film Le Petit Lieutenant. Une scène magnifique dans laquelle on voit Nathalie Baye marcher lentement sur la plage, plongée dans une immense tristesse ou plutôt une méditation intérieure. Elle vient d’abattre l’assassin du Petit lieutenant. Mission accomplie. Elle fixe la caméra, elle nous regarde, un regard qui semble s’éterniser, profond, poignant et dont on ne veut pas se détacher. Eh bien, c’est cette impression de profondeur que j’avais ressentie en avançant en direction de HI. Je marchais en songeant à cette scène et surtout en m’imaginant interpréter un rôle sous un double regard, le sien et celui d’un metteur en scène imaginaire. Profondeur du regard mais aussi sensation du temps suspendu, d’une néantisation de l’environnement. Je jouais une scène mais j’étais conscient que cela faisait partie du réel. Et puis, tout en allant vers elle, je me disais que cette « rencontre » ou plutôt cette quasi rencontre avec HI mériterait d’être écrite parce qu’elle illustre assez bien ce que j’ai souvent pensé des convergences entre l’écriture, le cinéma, l’imaginaire, le hasard, le réel…
Lamine Bey Chikhi
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Posté par imsat le 29 décembre 2021
Avec le recul, bien des choses d’autrefois me paraissent ineffables, extraordinaires à tous points de vue. Quand je dis autrefois, je pense à des années, à des périodes spécifiques, référentielles. Les choses en question renvoient à des visions existentielles, des approches humaines, des postures, des conversations, des modes de communication, le tout impliquant certaines personnes exceptionnelles. Aujourd’hui encore, je suis émerveillé lorsque je me remémore l’époque considérée. Mon admiration n’a rien à voir avec le contexte historique. Ce à quoi je songe est indépendant de l’histoire, de la grande histoire. En ce sens, je soutiens que les êtres dont le tempérament, l’éducation, les valeurs morales m’ont marqué, transcendaient l’histoire. En tout cas, c’est ce qui émerge de plus en plus de mes souvenirs cardinaux. Naturellement, cela ne concerne pas de la même façon les membres de ma famille (paternelle et maternelle s’entend). Il y avait des personnages centraux (hommes et femmes) et ils étaient centraux d’abord au regard de leurs valeurs éthiques, de l’attention qu’ils accordaient aux êtres et aux choses. Ils étaient même, d’une certaine façon, charismatiques. Ils imposaient le respect par leur sagesse, la mesure de leurs propos, leur délicatesse systématique. Il y avait de la noblesse dans leur appréciation de la vie, dans leurs rapports aux autres. C’est toujours et d’abord le mot convivialité qui me vient à l’esprit quand je pense à eux. Mais leur convivialité n’était pas feinte, calculée, fictive. Elle était naturelle, spontanée et expurgée de tout ce qui risquait de la fausser, de la frelater. C’était une convivialité épurée, raffinée, détendue, égale à elle-même. Il n’y avait rien d’artificiel dans leur comportement. Et c’est tout cela que je percevais et que je qualifierais aujourd’hui de quintessence du savoir-vivre. En écrivant ces lignes, je pense en particulier à une conversation entre ma mère et sa tante maternelle Khalti Zlikha qui habitait alors rue du Casino. C’était une après-midi printanière. Je dégustais de délicieuses halwette Ettork en les écoutant parler. J’observais déjà qu’elles prenaient le temps de parler, de s’appesantir sur des choses simples, qu’elles prenaient la parole opportunément. L’échange était fluide, détendu, souriant. Il y avait une grande déférence dans leur façon de se regarder, de s’apprécier. Je les regardais, je les écoutais, et je sentais aussi que tout était harmonieux, équilibré, synchrone. Je me réfère précisément et délibérément à cette conversation pour illustrer ce que je pense vraiment des qualités supérieures des êtres que j’ai eu le privilège de côtoyer. Qualités que je ne retrouve pas du tout chez les gens d’aujourd’hui devenus intéressés, matérialistes, outrageusement pragmatiques, incapables de se défaire des scénarios utilitaires et de toutes sortes d’anticipations qui empêchent d’apprécier pleinement, librement, sereinement le moment présent. C’est un peu pour toutes ces raisons que je suis d’accord avec Nina Bouraoui lorsqu’elle écrit : « Tout se défait, tout se sépare, et je ne sais pas si l’on retrouve un jour les choses que l’on a perdues. »
Lamine Bey Chikhi
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