I comme Italia -25 -

Posté par imsat le 12 juillet 2024

« Quand on aime quelqu’un, on a toujours quelque chose à lui dire ou à lui écrire, jusqu’à la fin des temps » (Christian Bobin)
Je me suis demandé à qui elle ressemblait le plus ? J’avais déja dit qu’on pouvait la comparer à chacune des actrices dont elle poste régulièrement des photos, mais qu’elle conservait pleinement sa personnalité, sa singularité. Il y a donc cette analogie possible mais il y a ce qui la caractérise intrinsèquement. Ce sont deux aspects à la fois complémentaires et distincts. Cela m’intéresse d’en dire quelques mots mais je ne voudrais pas que mon « verdict » soit définitif. Au contraire, tout est susceptible de changer du jour au lendemain justement parce qu’elle m’inspire une multitude de sentiments et d’impressions. C’est d’ailleurs en ce sens qu’elle est exceptionnelle. Hier, par exemple, je me suis dit : « je trouve qu’elle se rapproche le plus d’Anouk Aimée physiquement, intellectuellement et artistiquement. » Mais mon propos n’est-il pas volontariste ? Pourquoi Anouk Aimée ? Parce que j’ai tout récemment regardé un entretien qu’elle avait accordé à une chaine de télé canadienne en 2018. Et dans cette magnifique conversation que j’ai suivie avec délectation, j’ai trouvé Anouk Aimée subtile, pudique, romantique, nuancée, sensible, réceptive, élégante à tous points de vue, humble, charmante, séduisante, extrêmement fluide, impeccable et finalement parfaite. En la regardant, en l’écoutant, je pensais en filigrane à I comme Italia. Le lendemain, je le lui ai fait savoir, elle a beaucoup apprécié. J’ai adoré sa réaction. Elle a accompagné son commentaire d’une belle photo d’Anna Karina, l’index sur la bouche comme pour dire chut….Si je m’appesantis sur ce parallèle avec Anouk Aimée, c’est d’abord parce que dans l’entretien précité, elle se livre avec une sincérité absolue. Une sincérité que je ne retrouve pas chez d’autres actrices. Et lorsqu’elle cherche les mots appropriés pour dire les choses, elle est tout aussi spontanée. Et puis surtout, rien dans ce qu’elle dit n’est sujet à polémique ou contrariant, c’est clair, lisse, transparent. Et quand elle ne dit pas les choses, on les devine et ses silences, souvent brefs, sont éloquents, agréables. Alors est-ce que I comme Italia, c’est définitivement et exclusivement Anouk Aimée ? Aujourd’hui, je dis oui mais c’est transitoire. Je ne crois pas qu’une autre actrice puisse rivaliser avec Anouk Aimée et se substituer à elle dans la comparaison que je tente avec I comme Italia. Enfin, une question reste en suspens: Comment I comme Italia prend-elle mon insistance à la comparer systématiquement à des actrices ? J’aimerais bien le savoir…
Ce qui est extraordinaire et étonnant c’est que le besoin que j’éprouve de la chercher, de la deviner, et finalement de la retrouver dans la plupart des citations que chacun de nous partage me paraît indépassable, insurmontable…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -24-

Posté par imsat le 7 juillet 2024

“Tu écriras un roman sur moi. Tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous il faut que quelque chose reste…” (Nadja à André Breton)
2 juillet 2024, journée caniculaire, ciel couvert, stress multiforme, atmosphère anxiogène…et surtout aucune nouvelle de I comme Italia. Habituellement, elle se manifeste tous les deux ou trois jours. Cette fois, aucun signe de sa part depuis près d’une semaine. On aurait dit une éternité. Je me suis un peu inquiété. Peut-être un break de sa part. Du reste parfaitement mérité. Peut-être, est-elle souffrante. J’espère que non. J’avais l’impression de revivre la  même situation que celle générée par ma brève mais magnifique rencontre à Paris, avec Gilda, au début des années 90. Gilda était allée visiter le tombeau de Napoléon aux Invalides. J’ai préféré l’attendre dehors. Au bout de trois quarts d’heure, je commençais à m’impatienter, et comme il faisait chaud, je me suis demandé si elle n’avait pas eu un malaise, j’ai aussi pensé à une disparition, un rapt ou quelque chose comme ça; en quelques minutes, j’avais envisagé les hypothèses les plus pessimistes, sans raison. J’avais le sentiment qu’un être très proche venait de me quitter, subitement. J’étais fébrile et pris de panique. Il n’y avait rien de rationnel dans ma réaction. C’était à la fois physique, psychologique et émotionnel…
Ces impressions étranges et a priori totalement dénuées de fondement, je les ai un peu ressenties tout récemment à propos de I comme Italia du fait de son silence prolongé. Sensations il est vrai exacerbées par le climat ambiant, délétère à tous points de vue, outre certaines considérations liées à des problématiques bureaucratiques usantes. En fait, j’avais besoin d’elle, de la lire, besoin impérieux, presque vital. Sa présence, c’est son écriture. Elle seule pouvait venir tempérer mon spleen, éclaircir les perspectives, me redonner le moral….j’avais besoin de la lire ou la relire, de lire ses mots, ses phrases, ses exclamations (Oh ! Vraiment !), de continuer à l’imaginer à travers sa façon toujours entraînante et plaisante de dérouler citations, commentaires, photographies, etc. Oui, je suis devenu dépendant de ce qu’elle donne à lire, à regarder, à se souvenir, toutes circonstances confondues. Ses mots, ses phrases, sa délicatesse, sa subtilité convergent pour devenir des lumières, pour donner des raisons d’espérer, et enjoliver la vie….Je suis évidemment complètement d’accord avec Alphonse de Lamartine: « Un être vous manque et tout est dépeuplé ». Elle le sait, je le lui ai dit. Et je m’empresse de préciser que je ne suis pas du tout enlisé dans ce qui pourrait apparaître encore une fois comme un éloge renouvelé de I comme Italia. C’est l’inspiration qui me guide, elle n’est pas toujours la même, il y a des moments où l’envie d’écrire est à la fois extrêmement puissante, dynamique et pleine de ramifications. Ce sont des moments privilégiés, exceptionnels. Ils sont féconds, induisent d’époustouflantes idées d’écriture et ravivent des myriades de souvenirs.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -23-

Posté par imsat le 29 juin 2024

« Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. » (Albert Camus)
Tout ce que j’ai écrit à ce jour nécessite des correctifs, des précisions. J’y procéderai en temps opportun. En attendant, je continuerai à mettre en exergue ce qu’elle m’inspire. Je ne dis pas tout. Je n’exprime pas tous mes souhaits, loin s’en faut. Et je ne voudrais pas la gêner de quelque façon que ce soit ni banaliser mon propos à son égard. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours inventive, épatante, étonnante, précieuse. D’ailleurs, j’aimerais m’intéresser à quelque chose d’extraordinaire la concernant à partir d’une question centrale : comment expliquer qu’elle transcende toutes les stars de cinéma dont elle poste des photos ? je l’ai déjà dit, elle est toujours chaque actrice qu’elle met en avant tout en restant elle-même ? Je ne la vois pas autrement qu’à travers cette diversité-unicité qu’elle représente merveilleusement. C’est une facette singulière que j’ai perçue assez vite et que je m’étais promis de développer. Je le ferai ultérieurement. Pour l’heure, j’ignore ce qu’elle pense de mes textes. Je me demande même si elle a le temps de s’y intéresser, sollicitée, courtisée qu’elle est par des  dizaines ou des centaines d’admirateurs ou d’amoureux. Je me permets un parallèle avec Nedjma de Kateb Yacine. Les protagonistes Lakhdar, Rachid, Mourad et Mustapha fantasment sur Nedjma, chacun y va de sa prose. Et c’est le narrateur qui arrange le tout à sa manière parce que c’est lui qui raconte et qui scénarise. Eh bien, c’est un peu la même chose pour I comme Italia. Peut-être, certains de mes « rivaux » lui écrivent-ils directement. Peut-être même, l’ont-ils déjà rencontrée. Tout est possible. J’en parle simplement parce que lorsque je pense à elle, je le fais pleinement. Au départ, mes considérations étaient globales, générales. Et puis, peu à peu, je me suis intéressé à des détails. Quoi qu’il en soit, ce qui est constant, c’est qu’elle reste pour moi une formidable inspiratrice. Et un peu plus que cela après certaines décantations. C’est vrai, ce n’est pas constant, ce n’est pas toujours la même verve de ma part. Écrire, c’est important et (dans certaines circonstances) vital, et heureusement que cela existe, mais l’écriture a ses limites. Il y a des choses qu’elle ne prend pas en charge. C’est ce que je ressens à propos de I comme Italia. L’écriture est toujours déficiente face à des situations particulières  même si l’on a pour objectif de construire un récit. Avant-hier, 27 juin 2024, nous avons échangé autour de quelques citations de Camus dans le sillage d’une photo de la plage de Bordj El Kiffan que j’avais prise en avril dernier. Très bel échange au terme duquel je lui ai dit que je la considérais comme une muse au même titre que Milena Jesenska, Nusch, Elsa Triolet, Maria Callas, Nadja d’André Breton, Léa Massari, Anna Karina, Monica Vitti…, que je le pensais vraiment et que je n’étais pas du tout en train de divaguer…
 
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -22-

Posté par imsat le 23 juin 2024

“Tu es comme une pierre précieuse que l’on brise violemment en mille éclats pour qu’elle puisse ensuite être restituée dans une matière plus durable que celle de la vie, c’est à dire la matière de la poésie.” (Lettre de Pier Paolo Pasolini à Maria Callas)
 Je pourrais ne jamais arrêter d’écrire sur elle. Je suis souvent tenté de le faire. J’en ai envie, j’en ai besoin. Et ce ne serait pas du tout pour dire n’importe quoi. Non, j’ai plein, plein de choses à dire. Encore une fois, mon propos la concerne directement telle que je la vois, telle que je la devine et l’imagine. Et il s’agit toujours d’une évocation fragmentée du cinéma, de ceux qui font le cinéma (artistes, réalisateurs, scénaristes, photographes…) appréciés à travers les yeux d’I comme Italia. Cette envie d’écrire en continu, c’est aussi une volonté de ma part de ne rien oublier. Il m’arrive de me dire : il faut que je rappelle qu’elle aime Jane Birkin, Anouk Aimée, Françoise Hardy, Monica Vitti, Sophia Loren, Romy Schneider, Françoise Dorléac, Anna Karina, Claudia Cardinale, Frederico Fellini, Pier Paolo Pasolini, Michelangelo Antonioni. Qu’elle apprécie aussi Patrick Modiano, Kafka, Bukowski, Rainer Rilke, Proust. J’espère aussi ne pas oublier de parler de son joli prénom. Comment évoquer son prénom ? Je ne le sais pas encore, je trouverai. J’aurais pu terminer ce chapitre hier, j’avais des idées plein la tête, je me disais : « oui, c’est comme ça que je devrais écrire, dire sur le champ, sans tergiverser, ce que je pense, ce que je ressens ! » J’ai interrompu la dynamique que j’avais engagée en pensant la retrouver le lendemain. En vain. Ce n’est pas, ce n’est plus la même inspiration. Certaines phrases, certaines pensées sont magiques, percutantes, époustouflantes mais elles ne le sont vraiment que si elles sont immédiatement formalisées, même partiellement, imparfaitement. Il faudra que je parle de sa façon de marcher à partir de deux ou trois images fugaces, de son sourire également.
Tout cela passe par des flash-back dont certains remontent à près de deux ans. Y aurait-il eu des atomes crochus avec elle sur des centres d’intérêt autres que le cinéma, les questions artistiques et littéraires ? Je ne le crois pas. Le cinéma, la photographie, la chanson classique, l’écriture etc, rien de cela ne m’est étranger.
En vérité, I comme Italia est venue rééquilibrer les choses au moment où tout ce que je continuais à penser, à aimer, restait en moi-même. Et je n’en parlais à personne parce que cela n’intéressait personne. C’est une affaire de milieu, de mode de réflexion. Je le dis comme ça en ayant une pensée pour ma chère mère qui expliquait beaucoup de choses en référence au milieu (social, culturel, familial) de chacun. Avec le recul du temps, je m’aperçois qu’elle avait parfaitement raison de mettre en avant cet argument que j’interprète d’ailleurs à mon profit, de façon restrictive. Et il n’y a rien de péjoratif ou de discriminatoire dans ce renvoi au parcours de chacun. Ce que j’aime chez I comme Italia découle précisément de cette vision de l’histoire. Mon intérêt particulier pour le cinéma et pour tout ce qui s’y rapporte directement ou indirectement s’inscrit lui aussi dans cette optique.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -21-

Posté par imsat le 18 juin 2024

« Il est encore temps d’imaginer n’importe quoi, de croire que tu vas apparaître à tout moment. Croire même que tu me cherches. » (Julio Cortázar)
Ce qu’imagine Cortázar, je le pense fréquemment. C’est toujours une affaire d’imagination. Tantôt, c’est volontaire, délibéré et intellectuellement arrangé, construit. Tantôt, il s’agit d’images furtives qui me traversent l’esprit. Au début, ce que j’imaginais se passait, se déroulait à Alger mais au fur et à mesure que j’avançais dans mon récit, je me suis aperçu que mes projections s’établissaient quasi exclusivement en Europe, à Paris, Rome, Bologne. Lorsque je dis projections, je pense à des rencontres fortuites ou organisées, des conversations, des dîners, des balades…
Tout cela passe donc par l’imagination mais dans bien des moments, c’est le rêve qui prend le relais. Imaginer puis rêver ou les deux en même temps, cela ne me dérange pas vraiment. Je crois que cette situation m’aurait mis mal à l’aise si je ne l’avais pas encore intégrée dans un projet d’écriture. Cette écriture, je l’ai voulue dès le départ directement et intimement liée à I comme Italia, tout en lui conférant une autonomie propre. Cette autonomie potentielle est une précaution, une espèce d’assurance tous risques, actionnable à tout moment et d’abord dès l’apparition des signes avant-coureurs d’un tarissement du rêve ou de l’imagination eux-mêmes dépendants des sentiments multivariés que j’éprouve pour I comme Italia. Et puis, ce qu’il me faut préciser, c’est que je suis parfaitement conscient des limites de l’imagination dans sa confrontation avec le réel. Il n’est pas rare que le réel réduise à néant ce à quoi j’aspire et qui finit par ressembler à de l’utopie pure. Le réel, c’est la géographie, l’histoire (collective et individuelle), la politique, les frontières. Ah ! Les frontières… Voici ce qu’en pense Jorge Luis Borges: « Cette idée de frontières et de nations me paraît absurde. La seule chose qui peut nous sauver est d’être des citoyens du monde ». Ce propos est magnifique mais  pour les milliards de personnes qui vivent en général dans les pays du Sud, c’est une utopie. Les frontières contiennent le rêve dans ce qu’il est, c’est-à-dire généralement une vision, un souhait impossible à transformer, à traduire dans le réel. C’est pourquoi, je suis naturellement contraint de tout relativiser à cause de cette question des frontières qui parasite l’inspiration ou du moins qui maintient le sentiment dans un champ théorique, littéraire, platonique.
En même temps, l’écriture, dans un tel contexte, permet de pallier un manque, tout en anticipant une possible absence de relais lorsque tout ou presque aura été dit. Sans l’écriture, est-ce l’inachevé qui finit par prévaloir ? Pas forcément. Je le dis ainsi car je pense au formidable retentissement des multiples facettes du bonheur esquissées par I comme Italia à travers ses évocations artistiques toujours belles, créatives et émulatives. J’aimerais en dire plus une autre fois.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -20 -

Posté par imsat le 7 juin 2024

« Rien n’unit aussi complètement deux êtres, surtout si, comme vous et moi, ils n’ont que des mots » (Franz Kafka, lettres à Milena Jesenska)

« Finalement, ne serais tu pas fasciné davantage par l’idée que tu te fais d’elle que par ce qu’elle est réellement et dont tu ne sais pas grand chose ? » me demande t-il.
Yeb m’avait déjà posé cette question et je crois bien lui avoir répondu en mettant en évidence le fait essentiel que ce que je disais d’elle passait par l’imagination.
Les choses ont-elles évolué depuis ? Au fond la question de Yeb est constante, je me la pose de différentes façons. I comme Italia, je la vois telle que je l’imagine mais aussi telle qu’elle transparaît à travers ses tendances artistiques.
Par moments, j’ai comme la certitude qu’elle est exactement comme je le pense, au moins intellectuellement et physiquement. Pour le reste, je ne sais pas. Et puis, j’ai délibérément choisi d’en faire une muse mais toujours à travers l’image multiple ou démultipliée qu’elle donne à voir en exposant régulièrement celle d’une dizaine ou d’une quinzaine d’actrices de cinéma.
L’écriture, la puissance évocatrice de l’écriture, c’est aussi cela, une myriade de possibilités créatives autour de diverses personnalités, cinématographiques en l’occurrence.
I comme Italia est toujours parmi ces personnages, elle les incarne, leur ressemble tout en gardant sa spécificité….
Mais au-delà, il y a ce que je pense savoir d’elle même si cela relève de la supposition. Les supputations permettent de belles extrapolations littéraires. Ce qui me séduit profondément chez elle, ce n’est pas seulement ce que j’en ai dit à ce jour, c’est aussi, c’est surtout ce que je crois qu’elle pense de notre façon de converser non pas uniquement comme un échange culturel plaisant, instructif, agréable qui permet d’oublier un peu ou de contrebalancer les nouvelles catastrophiques des quatre coins du monde et dont nous sommes inondés au quotidien, mais très exactement au sens où l’entend Kafka dans sa citation précitée. Tout passe par les mots et il s’établit ainsi entre nous une communion protéiforme, poétique, littéraire, philosophique, artistique magique.
Je me demande si Yeb ne va pas croire que j’utilise encore des artifices pour que je continue à faire du surplace. Libre à lui de penser ce qu’il veut. De toute manière, je ne lui livrerai pas le fond de ma pensée. Pourquoi devrais-je le faire ? C’est moi qui sens, qui rêve, qui me projette, et surtout qui ressens, pas lui !
Soudain, une citation de Proust me vient à l’esprit : « On n’aime plus personne dès qu’on aime. » Je me rends compte que je suis exactement dans cet état d’esprit lorsque je pense à I comme Italia. Entre le propos de Kafka et celui de Proust, il y a continuité, complémentarité, harmonie, interdépendance. Je suis dans cette exclusivité du sentiment éprouvé, corollaire de la fascination dont j’ai déjà parlé, et je m’interroge sur cette situation pour moi inédite, sans précédent et d’une certaine façon désarmante…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -19 -

Posté par imsat le 25 mai 2024

« Au cas où vous ne le sauriez pas, c’est de cela qu’est faite la vie, seulement de moments ; ne laissez pas le présent vous échapper. »  (Jorge Luis Borges)
 J’ai cité Borges dans notre échange du 22 mai dernier dans le sillage du joli florilège de citations du même auteur qu’elle venait de poster accompagnées de photos de diverses actrices de cinéma. (Catherine Deneuve, Françoise Dorleac, Stefania Sandrelli, Sophia Loren….)
Nous avons mené notre conversation presque au pas de charge, sans temps mort, et comme d’habitude avec, à l’appui, citations et arguments ou précisions appropriés.
C’était à la fois dynamique, agréable, palpitant, réjouissant…
Ce que je trouve formidable, c’est l’interactivité qu’elle sait susciter entre cinéma, photographie et littérature. Il ne s’agit pas pour elle de seulement rapporter des photos de stars et des citations d’auteurs mais bien de faire en sorte que l’on puisse apprécier, se questionner, réfléchir, se souvenir, apprendre, se cultiver, comparer, s’étonner, admirer, imaginer…
C’est beau, c’est instructif et cela permet aussi de redécouvrir des scènes de films, des extraits de romans, des visages d’artistes d’autrefois.
C’est en tout cas la synthèse de ce que je perçois avec un certain recul. Et je le dis pour bien dissocier entre ce qui pourrait paraître comme une sorte de routine dans le fait de rapporter tout ce qui a trait à l’art en général, d’une part, et la réflexion analytique que chacun serait tenté de faire, d’autre part.
Le profit est au moins double: esthétique et intellectuel.
Je crois qu’elle serait d’accord avec moi, même si elle venait à formuler son point de vue autrement si je lui posais la question.
Et ce qu’il y a aussi de remarquable, c’est la continuité dans laquelle elle inscrit ses interventions. Je m’en suis rendu compte au fur et à mesure des échanges que j’ai pu avoir avec elle et des citations que nous avons partagées et commentées.
Il y a également dans ce qu’elle nous propose une grande et magnifique diversité : beauté, fantaisie, nostalgie, séduction, glamour, rêve, sensualité, mode, charme…c’est tout cela et bien plus qu’elle nous offre quasi quotidiennement.
Avec elle, on joint l’utile à l’agréable. En tout cas, pour ma part, c’est ce que je pense profondément et systématiquement.
Oui, comme Borges, je pense que la vie est faite seulement de moments. Mes échanges avec I comme Italia font bel et bien partie de ces moments précieux. Je les vis comme tels.
Naturellement, tout est subjectif dans mon propos. De même que dans ce que je ressens. Mais la subjectivité, c’est la vérité. J’ignore ce qu’elle en pense. Peut-être, transcende t-elle tout cela avec fair play, une certaine distance, en souriant. Le seul élément objectif, c’est mon souci, mon souhait de mener à bien le récit que je lui consacre avec un plaisir sans cesse renouvelé. En fin de compte, subjectivité et objectivité sont intimement liées car sans I comme Italia, sans ce qu’elle m’inspire à différents points de vue, je ne me serais évidemment pas engagé dans cette démarche.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -18 -

Posté par imsat le 14 mai 2024

« Pour Albert Camus, à Lourmarin, la mer était derrière les montagnes et, derrière la mer, il y avait l’Algérie. » (Catherine Camus)
Oui, mon alter ego a peut-être raison. Je crois que je tourne en rond. Il faut absolument que je sorte de l’enlisement. Est-ce que je le souhaite vraiment ? Et d’abord, s’agit-il d’un enlisement ? En vérité, je sais comment sortir des sentiers battus, surprendre et me surprendre. Et pour ce faire, tout ou presque est dans ma tête.
Théoriquement, c’est simple. Pourtant, ce n’est pas cela qui pourrait m’inspirer. Mais alors, pourrais-je innover en continuant à camper sur mes positions. Quelles positions ? Au fond, il est question de rester sur la même trajectoire en exprimant non pas ce que je ressens avec exactitude mais en réagissant à brûle-pourpoint, approximativement par rapport à des situations qui évoluent en dents de scie. Voilà pourquoi, dès le début, j’avais indiqué que je n’étais pas dans la linéarité, les choses organisées, arrangées, planifiées, cohérentes.
Aujourd’hui, par exemple, j’ai envie de dire qu’elle a toujours été prodigieusement épatante.
L’autre jour, elle a posté une photo montrant Anna Karina avec Marcello Mastroianni en marge du tournage de l’Etranger de Luchino Visconti, accompagnée de l’évocation précitée de Catherine Camus, la fille d’Albert Camus.
Je lui ai fait part de ma surprise et de mon énorme émotion. Pourquoi j’étais ému ? Parce qu’elle est restée silencieuse durant trois ou quatre jours, et  sa réapparition que j’avais espérée et attendue, était réconfortante et agréable. J’étais aussi ému parce que la citation évoque Camus, l’Algérie, l’Etranger.
J’ai beaucoup aimé ce rapport à l’Algérie qu’elle a bien voulu rappeler. Au reste, ce n’était pas la première fois de sa part. Elle n’est pas polarisée  sur elle même ni sur ses principaux centres d’intérêt. Elle sait aussi partager des émotions, des points de vue sur toutes sortes de sujets, y compris politiques. J’ai l’impression de l’avoir dit à plusieurs reprises. C’est une muse fascinante à plus d’un titre. Je suis toujours tenté de me servir de ce qu’elle écrit pour dire non pas seulement ce que j’en pense mais pour avancer dans mon récit. Et puisque mon alter ego trouve que ma réflexion stagne, je suis convaincu qu’il commencera à penser le contraire le jour où je lui dirai clairement que je n’ai jamais connu un être aussi totalement séduisant et éblouissant que I comme Italia. Je parle d’une séduction  intellectuelle, culturelle et physique.
Tout est extrêmement attirant en elle. Même les mots ordinaires qu’elle utilise parfois pour réagir à une citation, à une appréciation ont une sonorité agréable, une dimension particulière. Une fois, je l’ai complimentée, elle m’a juste dit : « vraiment ? » Et cette réponse, je l’ai trouvée délicieuse, je ne l’ai pas seulement lue, je l’ai entendue dans le sillage d’une conversation imaginaire entre nous, quelque part, dans un endroit agréable.
Un endroit agréable ? Chez Oscar, mon pâtissier préféré, j’ai croisé une femme dont le charme m’a fait songer à I comme Italia, telle que je l’imagine. Je l’ai regardée, elle m’a regardé; je l’ai regardée, elle m’a regardé; nous nous sommes observés comme ça trois ou quatre fois, un quart d’heure durant, en attendant d’être servis.
J’ai d’abord pensé que c’était une espagnole travaillant à l’Institut culturel espagnol situé à cent mètres de là, ensuite je me suis dit : « c’est une italienne, elle ressemble à I comme Italia, élancée, bien dans sa peau, attirante, délicate, un peu brune, les yeux clairs… » Finalement, ce n’était ni une espagnole ni une italienne mais une algérienne, une belle algérienne, je l’ai entendue passer commande en arabe. Elle semblait bien connaître les serveurs de chez Oscar.
Il y a presque toujours comme une volonté, un souhait récurrent de ma part de voir I comme Italia partout où je me trouve, au gré de mes flâneries.
J’aime ses « interférences », enfin celles que je lui attribue, c’est une autre façon de maintenir toujours ouvert notre dialogue. Elle est donc omniprésente. Et dans les situations chaotiques comme il en existe un peu partout dans le monde, elle est toujours là pour calmer les choses, susciter quelque espérance, apporter de la sérénité, de la beauté, de la joie, de la poésie…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -17 -

Posté par imsat le 29 avril 2024

« J’ai pensé à vous si souvent que j’imagine, je suppose, que par quelque intuition mystique, vous pourriez bien en être conscient » (Sylvia Plath)
Cette  citation a été rapportée par ses soins. Et ce qui est formidable, c’est que cela porte sur l’intuition, un thème qui m’a toujours intéressé et sur lequel je me suis déjà exprimé. I comme Italia a elle aussi déjà eu à partager nombre d’aphorismes ayant trait directement ou indirectement à l’intuition. Cette fois, elle l’a fait au moment précis où j’y pensais fortement. Je pensais à elle comme cela m’arrive plusieurs fois par jour, et en même temps je me demandais si elle était dans la même réflexion, les mêmes questionnements, la même trajectoire psychologique. Je me suis aussi demandé si elle avait pris connaissance de ce que j’écrivais à son sujet, si cela lui plaisait et correspondait à ce qu’elle est en réalité.A cet égard, je ne peux que supputer à partir de certains « indices ». Je n’en suis donc pas sûr. Du reste, je ne suis sûr de rien. Mais souhaiterais-je vraiment savoir si elle aime ce qu’elle m’inspire et que j’essaie de transcrire par écrit tant bien que mal ? Je ne parle pas d’éventuelles réactions brèves et sommaires de sa part. Je pense à quelque chose de consistant, pas forcément académique, plutôt des appréciations ponctuelles, libres, détendues et sincères. En fait, c’est aussi cette incertitude génératrice de questionnements qui me plaît. Est-ce que cela lui plaît aussi ? Je l’ignore. Quoi qu’il en soit, c’est toujours pour moi un moment de bonheur sans cesse renouvelé de faire en sorte qu’elle habite mes pensées et d’être dans une inspiration intarissable. Cependant, tout est en suspens, précisément parce qu’il y a à la fois toujours des aspects à découvrir et des perspectives qui me paraissent improbables. Oui, je sais, je l’ai déjà dit : elle continue de me subjuguer. Par moments, j’ai l’impression d’exagérer, d’hypertrophier ce qu’elle incarne ? Pourtant, aujourd’hui, c’est exactement ce que je ressens tout en sachant que demain je penserai peut être autrement.
J’ai aussi déjà dit qu’elle était une sorte de synthèse des actrices dont elle postait des photos et que la plupart des citations qu’elle rapportait me renvoyaient à elle. Son portrait, c’est tout cela quasi quotidiennement. Mon autre moi-même me fait les mêmes remarques qu’il y a quelques mois. Il estime que je m’enlise complètement dans ce que je lui avais présenté comme un projet de récit autour d’une femme charmante, romantique, un peu mélancolique, très nostalgique et qui sait faire aimer les arts, la littérature et le cinéma. Il trouve que je me répète excessivement, que je manque d’audace dans la formulation de mes sentiments, que je n’ai plus le punch du début et que finalement je donne l’impression de ne pas savoir où je vais. Il m’a même carrément dit ne plus pouvoir me suivre puisque tout ce que j’écris ressemble selon lui à une impasse, une sorte de quadrature du cercle…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -16 -

Posté par imsat le 21 avril 2024

« On aime sur un sourire, sur un regard, sur une épaule. Cela suffit ; alors dans les longues heures d’espérance ou de tristesse, on fabrique une personne, on compose un caractère… » (Marcel Proust)
Il n’y a pas que la littérature, les citations, les photos.
Il y a tout le reste, les choses de la vie quotidienne, la société, les aspirations existentielles, philosophiques, les contrariétés et les entraves de toutes sortes.
En réalité, je ne sais absolument rien de fondamental sur elle, elle n’en a jamais parlé, elle n’en parle jamais même de façon allusive. Cela ne me dérange nullement.
Tout ce que j’ai pu écrire à son sujet, sur ce qu’elle m’inspire, je l’ai fait à partir d’éléments presque fictifs, abstraits, en tout cas qui ne renseignent pas du tout sur sa vie réelle.
Tout passe par l’imagination puisque tout est interprété, visualisé, deviné à partir de renvois au cinéma, à la photographie, à l’écriture. Le regard, le sourire, la fabrication d’une personne dont parle Proust, je les perçois à ma façon et cela est filtré, traité, enjolivé par l’extrapolation que je fais de tel ou tel aphorisme.
Est-ce problématique ? Pas forcément pour la simple raison que je suis respectueux du pré carré, du jardin secret de chacun. C’est d’ailleurs pourquoi je ne l’ai jamais questionnée sur sa vie.
Elle non plus est restée très en retrait, voire carrément silencieuse sur la mienne. En ce sens, notre convergence est quasi parfaite, c’est une forme de liberté, de délicatesse que j’aime beaucoup et que je respecte.
Et de toute manière, j’avais bien souligné dès le début que j’allais inscrire mes réflexions dans une optique littéraire non seulement parce que je souhaitais que nos échanges soient intimement liés à l’intérêt que nous portons à la culture d’une façon générale mais aussi parce que, précisément à cause de cette interaction purement théorique, il me fallait songer à des alternatives susceptibles de me permettre de sortir en quelque sorte indemne d’une situation dont je présumais pour diverses raisons qu’elle ne serait incarnée que par des références artistiques, cinématographiques et poétiques d’autrefois.
Sortir indemne ? Eh bien oui, dans la mesure où la réalité est toujours là à m’interpeller, à me rappeler que le rêve a des limites, qu’il me faut non pas y renoncer (bien que cette issue ne soit pas du tout impossible) mais tenter de le transformer en quelque chose qui viendrait enrichir ma tectonique de la nostalgie. L’ancrage dans le réel passerait par cette métamorphose. La finalisation du récit viendrait illustrer cette métamorphose. Je n’en ai pas encore fini, loin s’en faut, mais je dois songer à quelques garde-fous nécessaires pour ne pas déchanter…
Lamine Bey Chikhi

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