I comme Italia -15 -

Posté par imsat le 11 avril 2024

« Pour être heureux, il faut essayer de vivre chaque minute au charme que nous lui trouverons lorsqu’elle ne sera plus qu’un souvenir. » (Henri Troyat)
Ses centres d’intéret ne se limitent pas au cinéma et à la littérature, elle aime plein d’autres choses et elle les évoque toujours agréablement. Il lui arrive aussi de partager à sa façon certaines de mes réflexions sur l’Algérie. j’en suis toujours ravi. Cela paraît banal mais pour moi, ça ne l’est pas. C’est aussi cela son ouverture d’esprit, son universalisme. Alors, est-ce que je le souligne parce que c’est le contexte qui le requiert en vertu d’une sorte de pacte implicite de courtoisie, de convivialité ? Ou bien parce que tout simplement, ça me plaît ? Il y a un peu de tout dans mon appréciation. Et puis, c’est agréable parce que je sais qu’elle est très sollicitée et courtisée au quotidien. Je veux dire qu’elle prend le temps de diversifier ses réactions, ses remerciements et salutations. Il y a autre chose qui me plaît encore plus: c’est sa façon toujours judicieuse, suggestive et percutante de choisir, de rapporter les citations d’auteur. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai déjà parlé non pas d’un langage codé à cet égard mais d’une conversation quasi directe et subtile qui permet de dire des choses toujours adaptées aux circonstances. Mon inclination au cartésianisme me conduit à relativiser mes impressions, à ne pas rester tributaire de ma subjectivité et à admettre que cela puisse s’adresser aussi à une multitude…
J’essaie de gérer des sentiments contradictoires. J’en suis conscient. Et c’est pourquoi, je suis constamment en train de faire la part des choses, entre l’idéalisation, la raison, la pondération, le relatif et l’absolu…
Au fond,  l’harmonie intellectuelle se fait autour des citations, de leur portée, de leur qualité littéraire, de leur puissance évocatrice. Celles auxquelles je songe, je les ressens, je les vis, je m’en imprégne corps et âme. Ce que dit Henry Troyat du charme de la métamorphose de l’instant présent en souvenir est fabuleux. Il y a là une interaction tres proustienne, et c’est aussi ce que je pense de mes convergences avec I comme Italia.
Ce constat n’est pas établi ex nihilo, c’est le résultat d’une série de questionnements sur ce qui distingue les écrivains à partir de leurs citations les plus remarquables. Je me souviens d’une époque où l’on citait un auteur un peu pour étayer une appréciation, une opinion sur tel ou tel sujet, mais aussi pour frimer, pour épater.
Avec le temps, je me suis rendu compte que le fait de rapporter un aphorisme pouvait transcender sa portée originelle, celle qui venait expliquer, conforter un propos.
Ressentir, vivre une citation ce n’est pas seulement être en phase sémantiquement avec son articulation, c’est prendre quasi immédiatement conscience de l’osmose qu’elle déclenche au triple plan intellectuel, culturel et littéraire. C’est s’étonner de sa magie, de son « opérationnalité » concrète, sentimentale.
C’est tout cela que j’ai redécouvert et réactualisé en échangeant avec I comme Italia. Et grâce à elle, à ses intuitions, à son intelligence, je perçois plus globalement, par exemple, la dynamique qui relie la littérature au cinéma ou à la photographie. Ce n’est pas quelque chose de courant. C’est même plutôt rare voire rarissime.
Le philosophe Michel Serres évoque joliment ce type de rencontre en le connectant à la culture, à la civilisation. Il considère que c’est miraculeux. Je suis totalement de son avis.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -14 -

Posté par imsat le 25 mars 2024

« C’est quand il y a quelque chose au-dessus de la vie que la vie devient belle » (Jean d’Ormesson)
Parmi les nombreux moments conviviaux d’autrefois, je me souviens de certaines après-midi printanières, en particulier du temps que nous prenions non seulement à déguster le café ou le thé et les délicieux gâteaux (makrouds, brajs, rfisse,…) qui étaient toujours disponibles, mais également et bien naturellement à converser dans la détente et la sérénité.
Nous ne parlions pas de façon expéditive, nous mettions en exergue des détails qui nous paraissaient intéressants ; parfois, nous  épuisions les sujets que nous abordions, en tout cas, nous en disions l’essentiel, nous n’étions pas pressés, nous ne regardions pas l’heure…il nous arrivait aussi de survoler à peine certaines questions, de les laisser en suspens, parce que leur énoncé se suffisait à lui-même;  moi, je regardais, j’écoutais, j’appréciais, j’aimais bien m’étendre sur des mots ou des expressions que je trouvais rarissimes.
Aujourd’hui, la reconduction d’une telle atmosphère me semble impossible, je le dis ainsi parce que, hélas, c’est bien ce que j’observe depuis de nombreuses années. Il y a un vide sidéral. Et ce vide, j’ai l’impression de le combler au moins partiellement en « discutant » avec I comme Italia. Et je le fais, comme je l’ai déjà souligné, dans un contexte poético-littéraire extrêmement inspirant, tantôt directement tantôt en m’imaginant dialoguer avec elle. D’une certaine façon, elle ressemble aux femmes d’autrefois par son inclination à relancer, à dynamiser la conversation, à être créative et intellectuellement très réceptive. Je suis toujours agréablement surpris par sa façon de dire les choses, de montrer de l’intérêt à ce que je dis. Avec elle, il y a toujours des choses à raconter, une continuité, une inventivité.
Mon double m’a demandé si au moins elle comprenait ma façon de penser. Je lui ai repondu par l’affirmative. « Par moments, elle lit même dans mes pensées » lui ai-je précisé. Il n’a pas réagi. Peut-être attend-il que je me réveille, que je sorte de mon rêve parce qu’il croit en effet que je me fais des illusions. Pour lui, c’est une question de temps. Il ne me l’a pas dit mais il me l’a laissé entendre à sa façon. Il attend le jour où je lui dirai: « voilà, je ne rêve plus, tu avais raison, tout cela n’était que le fruit de mon imagination… »
Sur ce point précis, je ne suis pas vraiment en désaccord avec lui sauf que ma conception du rêve n’a rien à voir avec la sienne. Rêver c’est aussi se souvenir, rêver pour se souvenir, rêver ce n’est pas du tout se couper du réel: I comme Italia, c’est une réalité. C’est une conversation quasi continue, tranquille, heureuse autour de plein de choses de la vie, des arts et des lettres. Le rêve, c’est la nostalgie: nostalgie du cinéma des années 60-70-80, des écrivains d’une époque révolue, des photos en noir et blanc prises par des artistes subtils, intelligents, sensibles et passionnés par leur art. I comme Italia est indissociable de ma perception du temps qui passe et qui me semble converger avec la sienne. Et c’est justement à partir de cette approche éclectique du temps qui nous permet de passer en revue de façon ludique les faits marquants du cinéma, de la littérature et de la photographie d’hier et d’aujourd’hui, qu’émerge quelque chose qui se situe au-dessus de la vie et qui transforme la vie…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -13-

Posté par imsat le 3 mars 2024

« Les idées peuvent nous faire vivre, c’est vrai…Mais nous vivons de sentiments que nous gardons bien secrets » (Pier Paolo Pasolini)
Ne serais-je pas tenté de me répéter à son sujet ?
Je me pose la question parce que  les pensées qui me traversent l’esprit tournent presque toutes autour de ce que j’ai écrit tout à fait au début.
Je disais qu’elle était lumineuse et je continue de le penser. Je disais que son évocation quasi quotidienne, toutes formes confondues,  m’était devenue nécessaire, indispensable, incontournable et je le pense toujours.
Pourquoi ? Je l’ai dejà dit. Mais ai-je tout dit ? Non. Qu’est-ce que je n’ai pas dit ? Plein de choses, peut-être l’essentiel ou le plus important. Je n’aimerais pas banaliser mon propos à son égard, je suis naturellement soucieux d’être précis, de choisir les mots qu’il faut pour expliquer ce à quoi je pense en parlant d’elle. Est-ce que le cinéma, la littérature, la photographie interfèrent dans ma démarche ? Oui et constamment ? Est-ce que c’est moi qui parle, qui écris ou alors tel ou tel personnage incarné par tel ou tel acteur, tel ou tel metteur en scène? Et qu’en est-il du contexte ? Justement, où cela se passe t- il ? À Alger, à  Rome, Florence ou Bologne. Je ne le sais pas vraiment. Quand je pense à Bologne, c’est elle que je vois tout en songeant à Pier Paolo Pasolini le cinéaste, l’écrivain-poète dont c’est la ville natale.
Quand je pense à Rome, c’est aussi elle que je vois tout en me remémorant La Dolce Vita de Frédérico Fellini. I comme Italia c’est tout cela et en même temps autre chose de plus important et qui  transcende ces références. Au fond, je ne saurais  définir cette transcendance. Cela prendrait beaucoup de temps, de longues phrases, et passerait par des nuances, des interrogations, des flash-black, des comparaisons. Il y a aussi des incertitudes à son égard mais aussi des convictions. Je le dis ainsi en considération de sa singularité, de ses aspirations réelles ou supposées, de son mode de vie tel que je l’imagine et naturellement aussi de ce qu’elle donne à voir à travers ses idées, ses photos, ses citations.
Réagirais-je de la même façon s’il y avait entre nous un échange épistolaire, un dialogue direct, périodique sur les choses de la vie ?
Je ne le pense pas. Pourquoi ? eh bien parce que c’est une affaire de liberté, et je crois qu’il y a aussi cette envie de ne pas s’enfermer dans un cadre qui pourrait se révéler contraignant.
Au lieu de s’écrire, il me paraît donc plus convenable de poursuivre la conversation la plus adaptée à ce que nous ressentons, à ce que nous aimons. Et puis, s’il en est encore ainsi c’est bien parce que cela nous plaît, nous arrange et n’est pas du tout figé, culturellement et intellectuellement parlant. Cela dit et tout compte fait, Pasolini a raison…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -12-

Posté par imsat le 23 février 2024

« Écrire, c’est dire quelque chose à quelqu’un qui n’est pas là. Qui ne sera jamais là. » (Georges Perros)
En découvrant cette citation, j’ai immédiatement pensé à I comme Italia. Pourquoi ? Eh bien, parce que justement elle est là sans être là, littérairement et intellectuellement. C’est une alternance absence-présence. Dans les deux cas, je ne suis pas indifférent, je réagis. Elle est dans mes pensées.
Et puis, j’ai fini par nuancer mon appréciation en me rappelant tout simplement avoir beaucoup écrit précisément pour dire des choses à nombre de personnes qui n’étaient pas là ou dont je savais qu’elles avaient disparu, je veux dire physiquement. Cela concernait aussi celles qui avaient quitté l’Algérie pour diverses raisons
Je crois l’avoir déjà dit: la littérature, c’est ça. Pas besoin d’inventer des histoires, une fiction, un scénario pour dire ce que l’on a envie de dire, ce que l’on pense. Il faut juste écrire au bon moment sans chercher la complexité ou la rationalité. Oui, j’ai en effet d’abord spontanément pensé à Elle parce que je le redis, elle n’est pas là tout en étant là. Je me suis interrogé sur certaines perspectives. Enfin, confusément. J’ai alors pensé à la correspondance que des auteurs ont entretenu durant de longues années. Je suis tombé récemment sur des extraits de celle de Marina Tsvetaeva et Boris Pasternak qui a duré de 1922 à 1936. Je trouve cela admirable, épatant, inspirant. Cette façon d’écrire et d’échanger m’a toujours intéressé. Elle transcende le temps, les frontières, les entraves, les évènements, et permet d’exprimer librement, totalement et sincèrement bien des sentiments et des pensées. C’est de la poésie, de la littérature et c’est le réel.
Au fond, c’est ce à quoi je songe à propos de I comme Italia: une correspondance singulière par citations et commentaires interposés. Il y a encore, c’est vrai, des choses qui restent abstraites, mitigées et à géométrie variable. L’écriture permet d’ailleurs s’il y a lieu de tout relativiser, peut-être pour ne pas trop rêver ni se faire d’illusion (?). En fin de compte et quelles que soient les évolutions éventuelles de cette écriture, de ce qui la sous-tend, je continuerai de considérer comme Proust que la vraie vie, c’est la littérature.
Et cela me plaît beaucoup car grâce à cette corrélation magique, tout est possible. Et tout est possible parce que tout passe par les mots, y compris les miracles. Demain est un autre jour…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -11-

Posté par imsat le 12 février 2024

« La valeur des choses n’est pas dans la durée, mais dans l’intensité où elles arrivent. C’est pour cela qu’il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables. »
(Fernando Pessoa)
Cette citation résume à peu près tout ce que j’ai pensé et écrit à ce jour au sujet de I comme Italia
Je le lui ai d’ailleurs dit hier dans le sillage d’un de mes commentaires mais j’ai ajouté qu’en ce qui me concernait, je ne pouvais pas me contenter du minimum pour exprimer ce que je ressens.
Moments inoubliables, choses inexplicables, personnes incomparables…tout cela me renvoie immédiatement et très précisément à elle, à ce qu’elle m’inspire, à ce qu’elle représente pour moi.
Je n’ai pas eu besoin de réfléchir pour relier le propos de Pessoa à I comme Italia, spécialement, exclusivement en ce qu’elle incarne justement à la fois l’inoubliable, l’inexplicable et l’incomparable.
Mon appréciation est-elle exagérée ? On pourrait se le demander, à juste titre.
Pourtant, ce que je dis, ce que je pense est vrai, et d’une certaine façon inexplicable même si j’ai dejà eu à avancer quelques éléments de nature à éclaircir mon sentiment.
Il y a donc l’explicable et j’en ai dejà parlé. Et il y a l’inexplicable qui relève de ces choses magiques et mystérieuses sur lesquelles on se contente de dire : « c’est comme ça et il n’y a rien d’autre à ajouter. »
L’inexplicable, c’est l’ineffable, l’inédit, l’extraordinaire, c’est ce qui est sans précédent, indépassable. Est-ce à sens unique ? Je l’ignore. Et d’ailleurs, cela n’aurait aucun impact sur mes pensées dans la mesure où, à l’origine, je n’ai émis aucune supposition ni hypothèse. Il n’y avait rien de rationnel. Pas de calcul donc, mais une puissante attractivité par rapport à ses publications. Et progressivement, elle devenait incontournable, centrale, nécessaire, irremplaçable y compris lorsqu’il lui arrivait de s’absenter quelques jours…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -10 -

Posté par imsat le 24 janvier 2024

« Il y a des êtres qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence. » (Albert Camus)
Il y a pas mal d’imperfections dans ce que j’écris à son sujet.
Je le sais.
J’aurais donc à m’en occuper le moment venu.
Au début, ce qui m’importait, c’était d’abord de dire spontanément des choses, des impressions, des sensations premières.
Il fallait que je le fasse sans me focaliser sur la manière. Pourquoi ? Pour ne pas oublier, pour ne pas avoir à arranger des propos qui n’auraient pas la même fraîcheur, ni la même conformité avec le temps.
Quand je parle d’imperfections, je pense principalement au style. Le fond reste globalement le même.
Si j’avais fait trop attention au style, je me serais retrouvé sans doute à altérer l’essentiel.
Lorsque, par exemple, je dis d’elle qu’elle est fascinante et irrésistible, je serais tenté d’expliquer en quoi et pourquoi je la trouve fascinante et irrésistible.
Je pourrais aussi laisser les choses en l’état et ne rien expliquer du tout.
Mais je sais parfaitement et précisément pourquoi je la trouve fascinante et irrésistible, et cela ne passe pas nécessairement ni uniquement par une succession de mots, de phrases…
Là, en ce moment, j’écris sans me soucier de la façon dont on pourrait lire et comprendre mon propos.
Je ne sais plus qui a dit qu’il faut écrire d’abord pour soi ou en pensant à soi. Il n’a pas complètement tort.
En verité, on écrit aussi en pensant en même temps (un peu? beaucoup ?) à autrui.
En l’occurrence à elle…
C’est ce que je fais en ce moment et c’est ce que j’ai fait dès le début de ma « chronique » (le mot chronique n’est pas approprié, j’en trouverai un autre ultérieurement)
Yeb m’a demandé si j’étais vraiment sincère dans mon écriture.
Il a émis des doutes sur ce point parce que j’ai fait part de mon souhait d’inscrire ma démarche dans une fiction littéraire.
Ses questions sont souvent complexes.
Est-ce que tout ce que je dis est dicté par cette seule préoccupation intellectuelle, une démarche donnant libre court à une sorte de rêverie volontaire et continue ?
Est-ce qu’il y a une hiérarchie à l’intérieur de cette motivation ?
Non, il n’y a pas de hiérarchie. Il s’agit encore une fois de pensées, de réflexions, d’émotions sur le vif.
Imprévisibilité, fulgurance, silences, flash-backs, photos, citations, commentaires rarissimes mais précieux, apparitions furtives…incursions, expressions, signes suggérés et joliment incarnés….
Tels sont les ingrédients qui nourrissent mon propos.
Parfois, c’est plus simple. Je pense à son rapport au noir et blanc, à ses photos en noir et blanc, à ce que je pourrais en dire même sommairement…
Oui, plus tard. J’espère ne pas oublier. Au fond tout ce que j’ai noté à son égard, je l’ai fait pour mémoire.
Une autre idée me traverse l’esprit: son accent, oui son accent, lorsqu’elle s’exprime tantôt en italien, tantôt en français. Je ne l’ai pas dit à Yeb, il ne comprendrait pas que je veuille sauvegarder autant d’indications alors que je pourrais tout simplifier.
Eh bien, non, c’est tout le contraire de la simplification que je cherche.
J’ai évoqué sa voix telle que je l’imagine mais la voix, c’est aussi un accent.
Tandis que j’écris ces mots, je pense à l’accent de Monica Bellucci, précisément lorsqu’elle parle indifféremment en italien ou en français.
Yeb me reproche de me référer systématiquement au cinéma, aux artistes et finalement de toujours associer « I comme Italia » à mes souvenirs cinématographiques.
Il croit que je ne suis pas capable de parler d’elle en toute autonomie. D’abord il se trompe s’il pense vraiment ce qu’il dit. Ensuite, je constate qu’il n’a pas bien compris pourquoi je parle d’elle en ayant toujours en tête quelque chose qui se rapporte au cinéma (une séquence de film, le visage d’une actrice, des bribes de dialogue, une mise en scène…)
Yeb ne peut pas se mettre à ma place. Il n’est pas vraiment cinéphile. Moi, je le suis mais pas seulement parce que j’aime le cinéma. Non, je le suis aussi parce que je cherche toujours une jonction entre le cinéma et la réalité. Et cette jonction, en tout cas pour ce que j’essaie d’écrire depuis quelques mois, c’est « I comme Italia » qui l’assure, qui le permet bien que mentalement et silencieusement cela remonte à loin…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -9-

Posté par imsat le 23 janvier 2024

« J’entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde » (Paul Eluard)
Ai-je évoqué sa constance, ses intuitions, ses apparitions toujours opportunes ?
Depuis quelque temps, il m’arrive de penser à elle de façon particulière, dans un contexte plutôt déprimant du fait du chaos dans lequel se trouvent nombre de pays. Habituellement, je note un certain nombre de choses la concernant pour les intégrer dans mon récit. Mais l’inspiration est contrariée parce qu’il y a de la colère, une indignation, une incapacité à agir sur les événements.
Combien de temps cela va t-il durer, je parle de l’Etat actuel du monde ?
Est-ce indécent de continuer de dire en quoi elle est exceptionnelle, respectueuse, rayonnante, toujours à l’écoute, et d’un charme rare, tandis que le monde est en train de se défaire, et qu’un génocide est en cours à Gaza ?
Comment faire la part des choses, et dissocier ce qui est du ressort de l’individu et le reste, ce qui dépasse parfois l’entendement ?
Je me suis retrouvé ainsi enfermé dans une série de questionnements récurrents que je trouvais par ailleurs légitimes et pertinents. Mais cela devait-il me contraindre à surseoir à la poursuite de mon récit, à m’abstenir de dire de diverses façons que je me sens bien en parlant d’elle ?
Yeb me demande de continuer à écrire. « Est- ce que toi aussi tu entends sa voix dans tous les bruits du monde ? » me demande t- il, le sourire en coin.
Ma réponse est immédiate : « si j’ai cité Éluard, c’est parce que j’adhère à ce qu’il dit. Et j’ai choisi cette citation en pensant précisément à « I comme Italia. »
« D’accord, me rétorque t- il, mais comment peux tu parler de sa voix puisque tu ne la connais pas ? »
« Là non plus, je n’ai pas besoin de réfléchir, lui dis- je, sa voix, je l’imagine à ma façon. Et puis, c’est un tout. Sa voix, c’est déjà une sorte de synthèse de ce que j’ai pu écrire à son sujet, je veux dire à propos de ses multiples qualités, ses photos, ses idées…
Sa voix, c’est comme la substantifique moelle de tout le reste. Et  ce reste, c’est son charme singulier, sa convivialité et tout ce qu’elle pense des choses de la vie à travers son appréciation des arts et des lettres »
« Oui, mais en ce moment, croit-il constater, avec tout ce qui se passe en Palestine, j’ai l’impression que tu marques le pas par rapport à ce que tu me racontais au début, et que tu n’es plus dans la même dynamique, la même passion… »
« Pas du tout ! » Lui dis-je.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -8-

Posté par imsat le 21 janvier 2024

« C’est tellement rare, c’est tellement improbable, c’est tellement miraculeux que c’est peut-être ça la civilisation et la culture. Rencontrer quelqu’un qui écoute. »  (Michel Serres)
Où en étais-je à propos  de « I comme Italia ? »
Je me suis posé la question hier, au milieu de la nuit. Et je me suis dit qu’il ne me paraissait pas important d’y répondre précisément.
Ce qui est sûr, c’est qu’elle est dans mes pensées, peut-être même plus souvent que lorsque je dis par écrit ce qu’elle continue de m’inspirer.
Ce qui me plaît, ce que je trouve agréable, c’est l’inventivité ou la créativité quasi illimitée qu’elle suscite en moi.
Elle est, je crois l’avoir déjà dit, omniprésente, dans chaque citation qu’elle rapporte, chaque photo qu’elle publie. Dans chacune de ses escapades …
Le sait- elle ?
Sait-elle qu’elle est tout cela à la fois ?
Chaque citation qu’elle rapporte lui va à merveille, convient parfaitement à ce qu’elle est, du moins à ce que je crois qu’elle est.
Moi, lorsque je choisis une citation, je le fais certes parce que je la trouve retentissante  mais également en considération du lien qu’elle me paraît avoir avec « I comme Italia. »
Je suis triplement ravi de me retrouver dans cette appréciation. D’abord parce que je connais un peu l’auteur de l’aphorisme, son oeuvre, sa vie, ensuite parce que son propos me séduit quasi immédiatement, enfin parce qu’il y a toujours en arrière-plan « I comme Italia »
Oui, elle est là dans sa plénitude physique, intellectuelle, artistique.
Et elle exerce comme ça, par petites touches, une fascination protéiforme, multidimensionnelle.
Je crois que c’est cela que j’ai très vite perçu, ressenti, tout à fait au début, sans pouvoir le dire clairement.
Oui, c’était ce que je ressentais spontanément. Je pouvais sans doute en parler (verbalement) mais je n’aurais pas su trouver les mots appropriés. Et puis, en parler à qui ? A mon alter ego ? Il aurait certainement été réceptif à certains aspects mais je suis convaincu qu’il se serait focalisé sur des détails physiques. C’est d’ailleurs ce qu’il m’a dit après avoir fait mine de m’écouter lorsque j’essayais de lui expliquer ce que j’entendais par fascination.
Il m’a interrompu et m’a demandé comment je trouvais la démarche, la silhouette, le corps de « I comme Italia ».
Je lui avais en effet vaguement parlé d’une de ses courtes vidéos.
« Elle est superbe ! Quelle classe, quelle sensualité, et cette délicatesse dans les  gestes…   » ! Lui dis-je.
En vérité, il aurait aimé que nous parlions uniquement de cela. Je le savais…moi, j’aurais voulu préciser en quoi les citations que je partage ont, elles aussi, un lien direct avec elle.
Nous n’étions pas tout à fait sur la même longueur d’onde. C’est mon double mais je ne lui dis pas tout. Il me prend souvent au mot. C’est sa spécialité. Je lui ai pourtant indiqué à maintes reprises que je ne pouvais être précis dans mes propos que par écrit. Verbalement, je cherche mes mots, et lorsque j’en lance deux ou trois sans trop réfléchir, il les mémorise et me les rappelle quand ça l’arrange ou pour me prendre en défaut. Je ne tenais pas à m’étaler sur la « photo » de  « I comme Italia » ni à lui dire que c’était la deuxième la concernant. Bien sûr, il aurait été ravi de m’entendre en parler non pas de façon globale, évasive mais directement, sans faux-semblants ni tergiversations. « Quand on écrit, on dit tout ou on fait autre chose ! » M’a t’il dit alors qu’il parcourait le chapitre 6 de mon récit…
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -7-

Posté par imsat le 19 janvier 2024

« Il ne faut jamais sous-estimer l’influence du hasard sur l’existence de tout être. Se trouver à un certain endroit, à une certaine date à une certaine heure peut bouleverser la trajectoire d’un individu. » (Douglas Kennedy)
Yeb monopolise la parole…
« Je n’en ai pas fini avec les constats.
Depuis que tu as commencé à me parler de « I comme Italia » je me suis rendu compte que tu avais pratiquement cessé simultanément de commenter l’actualité nationale et internationale.
Je me suis gardé de te le dire à ce moment-là, croyant que c’était passager, que tu voulais juste faire un break par rapport à des informations ou des situations souvent anxiogènes, contrariantes et sur lesquelles les commentaires devenaient de plus en plus cacophoniques, violents, médiocres…
Tu le laissais d’ailleurs entendre en me disant que la régression un peu partout dans le monde était devenue irréversible et qu’elle  avait atteint un point de non-retour…J’ai assez vite compris que ce que  tu cherchais à travers ton projet d’écriture s’apparentait à une issue salutaire face à un chaos environnemental froid, destructeur, impitoyable…
Je veux dire une issue à la fois  intellectuelle, culturelle, humaine, artistique…
Je crois que c’est cela la genèse de « I comme Italia »
Et ce que j’ai trouvé époustouflant, c’est que tu tentes d’expliquer tout cela par le hasard…
Là, je ne saurais être en désaccord avec toi…
Je comprends aussi un peu mieux pourquoi tu t’appesantis sur des choses dont tu as besoin d’appréhender d’abord l’avènement, la généalogie avant d’aller plus loin…
La genèse, c’est l’histoire. Et l’histoire, c’est aussi le hasard ou plus précisément le mektoub.
Tu veux absolument qu’il y ait des vases communicants entre ces notions.
Je crois résumer correctement ta pensée. N’est-ce pas ?
Tu me répondras la prochaine fois…
Tu en profiteras pour m’expliquer si possible pourquoi tu cherches quand même à me mener en bâteau en semant la confusion autour de « I comme Italia »
Tantôt tu la fais passer pour une multitude de femmes (actrices, photographes, romancières, inspiratrices…), tantôt tu laisses entendre qu’il s’agit d’une seule personne.
Je t’ai entendu plusieurs fois fredonner joyeusement un prénom de femme. Etait-ce le titre d’un film ou celui d’une chanson ?
Ou tout simplement celui de « I comme Italia » ? »
Au fait, comment s’appelle t-elle vraiment ? »
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -6-

Posté par imsat le 17 janvier 2024

« On ne devrait pas s’habituer à vivre, on devrait être étonné tous les jours »  (Michel Piccoli)
 
Yeb poursuit son monologue…
« Je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas tout mettre sur Twitter.
J’ai d’ailleurs bien noté que tes non-dits seraient d’abord écrits à la main avant d’être saisis sur micro.
Les non-dits ? Je vois un peu à quoi cela pourrait ressembler tout en sachant que tu gardes l’essentiel pour la fin.
Mais je sais que si je cite quelques pistes que tu serais tenté d’explorer pour dévoiler les non-dits en question, tu ne me donneras pas raison pour la simple raison que tu voudras rester le maître exclusif de la structure et du contenu du récit, jusqu’au bout.
Je ne serais pas étonné que certaines de tes bifurcations potentielles soient surprenantes, audacieuses et, en tout cas, en rupture avec ce à quoi on s’attendrait au vu de ton long préambule.
Je dis cela parce que tu aimes le mot bifurcation, tu l’utilises souvent dans nos conversations.
Donc, oui, je m’attends à ce que tu t’en serves concrètement d’abord pour montrer que tu en es capable, ensuite pour te surprendre toi-même.
Reste une interrogation importante: y aura t- il des passerelles entre tes idées et tes actes ?
Ou bien, considères-tu que ce qui compte, c’est d’abord et surtout ce que l’on écrit, pas ce que l’on envisage d’en faire… ?
Je me rends compte que je suis en train de parler un peu comme toi et de m’éloigner de nombre de points pratiques, en particulier de ceux impliquant « I comme Italia » non pas abstraitement mais par rapport à ce qu’elle représente pour toi au-delà des considérations artistiques.
Comment la vois-tu indépendamment de certaines de ses photos en noir et blanc et des flash-backs qu’elles déclenchent ?
En quoi cela pourrait-il être relié à la fois au réel et à des films d’autrefois que tu as déjá cités, comme par exemple Divorce à l’Italienne de Pietro Germi avec Stefania Sandrelli habillée en noir, ou encore Hier, aujourd’hui et demain de Vittorio De Sica avec Sophia Loren…? »
Lamine Bey Chikhi

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