I comme Italia -5-
Posté par imsat le 15 janvier 2024
« C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. » (Paulo Coelho)
En guise de réponse à sa critique légitime sur ma façon d’écrire, j’ai proposé à mon interlocuteur privilégié de me relayer et de dire autour de quoi il articulerait le récit et comment il s’y prendrait pour que tout soit fluide, ordonné, cohérent, lisible, attractif… Je lui cède donc la parole.
« Eh bien, moi, dit- il, je commencerais déjà par changer le titre du récit parce que « I comme Italia » ce n’est pas clair. J’ai cru comprendre que cela signifiait plusieurs femmes, pour la plupart actrices voire stars de cinéma, essentiellement italiennes et françaises. Pour toi ( je le sais ) c’est une sorte de détour pour parler à la fois du cinéma et des artistes que tu aimes, et peut-être aussi d’une femme en particulier… Mais cette femme existe t-elle vraiment ? Ne fait- elle pas plutôt partie de tes souvenirs nostalgiques, de ces passantes au charme singulier que l’on ne croise qu’une fois dans sa vie et dont tu me parles souvent ? En tout cas, la femme en question, moi je la nommerais. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi tu ne le ferais pas. Aragon, Eluard, Breton, Neruda et bien d’autres auteurs (écrivains, poètes…) ne sont pas allés par quatre chemins pour livrer dés le départ le nom de leur muse, leur compagne…Nedjma de Kateb Yacine que tu as cité, c’est Nedjma ! Kateb n’a pas titré son récit « A comme Algeria » .Après, c’est vrai, il en a fait un levier pour embrasser nombre de thèmes sur le pays, son histoire, etc. C’est donc le premier point que je changerais. Je te dirais ultérieurement, peut-être lorsque tu auras fini d’écrire, le prénom de mon choix. Ensuite, et contrairement à toi, je ne suis pas dans le romantisme ou ce qui y ressemble. Tu reconnais toi-même ne pas pouvoir ou vouloir faire preuve d’audace dans ce que tu souhaites vraiment dire. Tu privilégies la nuance et tu prends à mon avis trop de précautions langagières pour exprimer quelque chose qui relève du sentiment, de l’intime. Tu aimes bien citer Breton, Jean Genet, Paulo Coelho….mais eux, disent les choses frontalement, joliment certes, mais frontalement et sans zigzag. Toi, tu serais plutôt du côté de Modiano et un peu de D’Ormesson ou François Mauriac dont le style correspond à ta façon de définir et d’apprécier les choses de la vie. Tu vois, je connais parfaitement tes lignes de démarcation littéraires. Pour ma part, je suis tendance Garcia Marquez, Nabokov ou Philippe Sollers. Ils sortent des sentiers battus pour parvenir à leurs fins. Et j’aime ça. Pourquoi perdre du temps en préalables, incipits et autres dispositifs transitoires superfétatoires ? Une transition pour faire durer le plaisir ?…Oui, je te le concède. Et puisque j’évoque ce qui se rapporte au temps, j’en profite pour souligner que, là aussi, on diverge complètement. Moi je suis pour une perception dynamique, active du temps tandis que toi tu te complais dans une sorte de temps immobile, le contraire de la projection, de l’anticipation… Je suis sûr que celle que tu appelles « I comme Italia » abonderait dans mon sens parce que je l’imagine réaliste, en phase avec le présent, avec la dolce vita, un certain art de vivre… »
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