I comme Italia -58-

Posté par imsat le 14 février 2025

« Comment te dire à demain ? » ( Ivana )
L’autre jour, j’ai fait un petit tour chez le bouquiniste de la rue Victor Hugo. J’ai regardé ce qu’il y avait sur les rayons de la boutique, discuté un peu avec lui et demandé des nouvelles de son associé que je connaissais un peu. « Il est absent pour une dizaine de jours mais il va bien » m’a t-il dit. J’espérais trouver chez lui Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa. En vain. Dommage car, tout récemment, quelqu’un en a magnifiquement parlé sur twitter. Je verrai dès que possible s’il est disponible dans les librairies. J’ai pris des photos de la devanture de la boutique avec l’autorisation du gérant. Après quoi, j’ai flâné un peu rue Didouche Mourad puis sur le boulevard Zighout Youssef. Et comme d’habitude, je marchais tout en pensant à Ivana. Mais cette fois, mon monologue intérieur était particulier et tournait autour d’une cascade de questions  : « Finalement, « I comme Italia », est-ce une fiction ou une histoire réelle ?  Et Ivana, qui est-elle vraiment ? Oui, je sais, elle existe physiquement et intellectuellement, je dialogue avec elle, mais n’est-ce pas au fond et en même temps une fiction, une illusion ? Je m’interroge ainsi parce que j’aimerais dire la vérité, toute la vérité à propos de mon récit. En fait, et d’une certaine façon,  je crois avoir tout inventé. Oui, absolument tout: « I comme Italia », Ivana, le récit, sa genèse, son articulation, son timing…Qu’est ce que cela veut dire ? Eh bien, cela signifie qu’il y a eu de ma part un volontarisme, une réelle volonté, une décision réfléchie d’inventer « I comme Italia » parce que j’en avais envie, j’en avais besoin. C’était irrépressible. Dès le départ, je m’en souviens parfaitement, tout était dans ma tête, j’avais tout conçu, structuré, imaginé. Il y avait donc à la fois une ferme volonté de construire une histoire, de laisser parler et se développer mes sentiments naissants, d’esquisser des objectifs littéraires. Tout cela était boosté à la fois par « I comme Italia » et par Ivana. Mais « I comme Italia », c’est aussi moi. Un de mes lecteurs m’a demandé si tout cela n’était pas qu’un seul personnage, c’est-à-dire moi. Il avait partiellement raison. Je crois que même Ivana a compris un peu la même chose. Autre question : s’il n’y avait pas eu Ivana, si je ne l’avais pas connue, l’aurais-je inventée ? Je pense que je pouvais l’inventer mais cela n’aurait pas du tout suscité la même envie, le même désir… » Je me disais tout cela et je me sentais à la fois étonné de soulever ces questions de but en blanc, et heureux, oui heureux, de trouver plein de significations à mon récit. Encore une fois, ces considérations sont apparues comme ça, ex nihilo, à partir de rien. Mais, peut être, y a t-il une explication en rapport avec le subconscient. Toujours est-il que cela m’a semblé nouveau, intéressant, inspirant. Je suis d’accord avec François Mauriac quand il dit que nous méritons toutes nos rencontres, que ces rencontres sont attachées à notre destinée et qu’elles ont une signification qu’il nous appartient de déchiffrer. Eh bien, cette après-midi là, j’étais dans une tentative de déchiffrage de tout ce qui se rapporte à Ivana. Je marchais et j’étais plongé dans mes pensées, absorbé, submergé par toutes sortes d’explications auxquelles je souhaitais adosser mon récit. C’est vrai, j’avais dit que rien ne serait linéaire, logique, cohérent. Et je me suis retrouvé en définitive face à une complexification de cette absence de linéarité puisque je me demandais à présent qui était vraiment « I comme Italia », Ivana, mon alter ego, moi…. » Qui suis-je dans mon rapport à Ivana ? L’auteur d’un projet littéraire, l’amoureux fou de « I comme Italia », un grand rêveur ?
Le lendemain, j’en ai fait part à Ivana: « Ivana, c’est la réalité ! » a t-elle tranché. Et nous avons aussitôt engagé la conversation, autour de cette citation géniale de César Pavese rapportée par ses soins.
« Je ne sais pas exactement ce qu’est la magie, mais je sais qu’elle commence toujours quand on ne veut plus quitter les  lieux, les pensées, les gens. »"
« Oui, ai-je répondu, Pavese a tout dit, c’est cela le génie des grands écrivains.
PS: j’ai envie d’ajouter que quand Pavese évoque les gens qu’on ne veut plus quitter, pour moi cela se rapporte à une seule personne: En l’occurrence, celle qui trouve que j’exagère lorsque je lui dis que je pense toujours à elle… »
Évidemment, la personne en question, c’est Ivana. Elle le sait. Tout ce qu’elle écrit correspond exactement à ce que je pense. C’est aussi pour cette raison, liée par ailleurs à ses fortes intuitions, que je me suis interrogé sur ses diverses incarnations. Je crois que cela vient aussi un peu de sa façon de me dire des choses par citations interposées. Elle ne cite pas les écrivains par hasard. Tout est minutieusement, joliment et subtilement choisi. C’est  précisément ce que je devais dire des citations d’auteurs.
Faire sienne une citation, c’est reconnaitre que l’on est d’accord avec sa signification, sa portée et que l’on apprécie sa profondeur littéraire et/ou poétique. Nos conversations des 10 et 11 février 2025, n’ont pas dérogé à ce rituel: Florilège de photos montrant notamment Monica Bellucci dans toute sa fascination sensuelle. Aphorismes de Pavese, Erik Orsenna, Mauriac, Elsa Triolet…
C’était éblouissant. Ivana, c’est la poésie et la littérature à satiété. C’est la générosité.  l’intelligence, un charme singulier. Dès lors, comment prendre l’initiative de lui dire à demain ?
« Ma main caresse votre rêve.
Bonne nuit, Cher Lamine.
Merci pour tout »
C’est ainsi qu’elle a pris congé de moi, au terme d’un échange épatant du début à la fin.
Je ne pouvais pas ne pas réagir :
« Un merci spécial pour votre main qui caresse mon rêve et naturellement aussi pour tout le reste. Et dans tout le reste, il y a toujours un miracle. Je ne saurais dire pourquoi ni en quoi c’est un miracle. Je crois que le mot se suffit à lui-même.
Agréable nuit à vous Chère Ivana »
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -57-

Posté par imsat le 7 février 2025

« Qu’est-ce qu’ils nous apprennent, Aragon, et Yourcenar, et Borges, et Cioran, et les autres ? Que selon la belle formule de Pessoa, la vie ne suffit pas et que la littérature est là pour nous élever un peu au-dessus de nous-mêmes » (Jean d’Ormesson)
C’est autour de cette superbe citation qu’Ivana et moi avons conversé le 30 janvier dernier.
d’Ormesson a bien raison: la vie ne suffit pas. La littérature est là pour nous élever un peu au-dessus de nous-mêmes. Je reprends à mon compte cette corrélation et je vais dire en quoi elle m’intéresse spécialement autant qu’à Ivana. d’Ormesson évoque joliment et à juste titre l’impact existentiel de la littérature. J’aimerais pour ma part souligner que la poésie, la photographie, le cinéma nous permettent eux aussi de nous élever au-dessus de nous-mêmes. J’ai pris conscience de cette formidable osmose avec Ivana. Certes, Je connaissais et j’appréciais les diverses interdépendances artistiques, mais avec Ivana, c’est différent, c’est autre chose. Nous en parlons spontanément et sincèrement. C’est toujours un plaisir, un ravissement. C’est jouissif, agréable, utile et instructif. C’est aussi exceptionnel et rare. Je le dis ainsi parce que j’ai eu l’occasion, il y a un peu plus de cinq ans, de faire partie d’un groupe littéraire sur internet, et de discuter de nombre d’auteurs parmi lesquels Proust. Je me suis déconnecté au bout d’une année après avoir constaté qu’il y avait de la surenchère dans les échanges, une concurrence entre ceux qui prétendaient connaître le mieux l’auteur de « À la Recherche du temps perdu ». Ce n’était pas du tout convivial. C’étaient des rivalités, des querelles d’égos démesurés. Il n’y avait pas de rencontre parce que c’était toujours conflictuel. Voilà pourquoi, je dis qu’avec Ivana, il y a eu une vraie rencontre qui a débuté avec la littérature et le cinéma, et se poursuit à ce jour autour d’une myriade de thèmes. Et à travers nos échanges, il ne s’agit pas de décrypter une œuvre littéraire, une poésie ou un scénario cinématographique mais juste d’apprécier, de s’émouvoir, de prendre du plaisir, de se remercier mutuellement.
Quand le 30 janvier, Ivana m’a dit : « Si j’avais été écrivaine, je serais probablement allée au café le plus proche pour écrire des poèmes d’amour… »
Je lui ai répondu : « moi, je pense que, potentiellement, vous êtes scénariste, réalisatrice, photographe, romancière. Vous êtes tout cela parce que vous êtes une égérie, une muse. En quelques mots, vous créez une atmosphère, vous suscitez des regards poétiques, des désirs d’écriture, des envies d’étreintes. Vous êtes dans l’imagination de l’autre, la mienne et c’est exquis »
« Oh merci, cher Lamine, me dit-elle, c‘est étrange comme on a envie de vivre dans l’imagination de quelqu’un. Peut-être que le secret de l’amour, de tomber amoureux, innamoramento est là tout entier.
(Je commence à comprendre, Michelangelo Antonioni) »
« Cette citation d’Antonioni est magnifique, lui dis-je. C’est l’une de mes préférées. Si ma mémoire est bonne, c’est vous la première qui l’avez postée il y a au moins une année. J’adore cette citation parce que je la vis complètement, avec vous, ce n’est pas théorique, c’est réel et concret. »
Oui, c’est vrai mais Ivana pense encore que j’exagère même si elle trouve pretty que je le dise. Elle privilégie les aphorismes tandis que moi, je lui réponds généralement directement par des propos personnels. D’ailleurs, cela me donne l’idée d’un prochain chapitre que je consacrerai à notre rapport aux citations.
C’est dans ce sillage que je lui avais promis de parler des deux témoins que je pouvais invoquer pour lui prouver qu’elle habitait mes pensées. Le premier témoin c’est mon alter égo, mon double. C’est la raison, la tête sur les épaules. Il sait que ce que je dis sur elle est tout à fait vrai. J’ai beaucoup parlé de lui, il est pragmatique, il aurait voulu que je formule explicitement mes sentiments à l’égard d’Ivana. Il me pressait de dire ouvertement qu’elle est plus qu’une inspiratrice. Il y a donc lui, mon double moi-même qui sait exactement à quel moment, selon quelles fréquences et comment je pense à elle. Mais il y a aussi les forces de l’esprit, autrement dit l’imagination, les rêves, la voix intérieure, les souvenirs, en particulier ceux qui ont un lien constant avec la nostalgie. La voix intérieure, c’est aussi une méditation, des prières spécifiques, des silences mais des silences qui génèrent des pensées et ces pensées convergent toutes vers Ivana dans ses multiples incarnations, dans ce que j’imagine de sa vie quotidienne, dans ce qu’elle aime, dans sa voix, sa façon de parler à travers ce que je sais de sa façon délicieuse d’écrire. J’ai dit que tout cela venait de loin. Oui, je le confirme. J’ai toujours été subjugué par certaines rencontres. Eh bien, ma rencontre avec Ivana en fait partie, mais c’est une rencontre qui transcende toutes les autres. Est-ce le fruit du hasard ou du mektoub (écrit dans le ciel) ?
Ces situations ont toujours fortement retenti sur moi. Je les observe, je les regarde comme je regardais nos albums de famille des heures durant. Les photos de famille me fascinaient parce qu’elles renvoyaient à toute à une histoire (collective ou individuelle). Ivana, c’est un peu ça, elle s’inscrit naturellement dans cette rétrospective, dans cette  perception que j’ai de l’histoire qui se poursuit. C’est cet ensemble d’éléments qui concourent non seulement à l’idée que je me fais d’Ivana mais aussi au sentiment que j’éprouve pour elle. Mon raisonnement est peut-être rationnel dans la mesure où je cherche à expliquer ce qui relève du coeur. Mais Il y a aussi l’intuition, la mienne et la sienne. Nous en avons dejà parlé. Et puis, à la question de savoir pourquoi elle, pourquoi moi, la réponse est simple : parce que c’est elle, parce que c’est moi. Et cette réponse inclut les circonstances, le temps, les moments de rencontres. Pourquoi, après tant et tant d’années, je fais sa connaissance, nous nous découvrons mutuellement et mettons spontanément en valeur nos nombreuses affinités culturelles ?
Et puis, il y a de toutes petites choses qui confortent ce que je ressens pour elle. Elle a, par exemple, réussi à me faire twitter le matin alors que ce n’est pas du tout dans mes habitudes. Ce n’est pas fréquent mais quand cela arrive, je réagis spontanément et avec un immense plaisir.
Mon alter égo qui reste globalement d’accord avec moi sur ce que j’ai dit des soubassements nostalgiques et littéraires de mes sentiments, m’a demandé si, dans tout cela, il y avait de la volupté, du désir de ma part. Je lui ai répondu que c’était métaphorique, entre les lignes, en filigrane. Cette réponse ne l’a pas satisfait. Je le répète, c’est un pragmatique, très terre à terre, il  voudrait que je lui dise oui ou non !
Eh bien, c’est oui sans aucune hésitation ! Mais je sais qu’il va quand même vouloir que j’étaye cela par des phrases, des détails, deux ou trois chapitres…oui, pourquoi pas. Quand j’écris sur Ivana, je pense à elle dans sa splendeur intellectuelle et physique. L’écriture fait partie des forces de l’esprit, elle mobilise tous les sens, elle transcende l’espace et le temps. Quand j’écris sur Ivana, je m’élève au-dessus de moi-même, je ne suis pas seul, elle est toujours à mes côtés.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -56-

Posté par imsat le 2 février 2025

« Écrire: essayer méticuleusement de retenir quelque chose: arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes » (Georges Pérec)

L’écriture, c’est aussi et surtout une affaire d’inspiration. Et l’inspiratio est tributaire de plein de choses. Les saisons, l’état d’esprit du moment, l’environnement, les autres, les mentalités. Ce que j’ai écrit à ce jour sur Ivana n’a pas surgi ex nihilo. Il y a toujours eu à la base une formidable motivation individuelle, intérieure, intime. Il y a eu aussi et surtout de sa part une impulsion, des encouragements, une magnifique implication artistique et intellectuelle à travers des commentaires diversifiés et toujours inspirants. J’aurais aimé écrire davantage et plus souvent sur elle, sur notre relation épistolaire. Mentalement, je pourrais me sentir pleinement disposé à écrire sans discontinuer, tous les jours. Mais la configuration de mon « écosystème » est telle que cela n’est pas réalisable. En vérité, les moments d’écriture que j’exploite, je les saisis au vol. Parfois, je profite de quinze ou vingt minutes de répit pour rédiger deux ou trois lignes, un paragraphe, d’abord pour ne pas oublier, ensuite pour esquisser un chapitre ou le compléter. Je suis rarement dans des conditions idéales qui me permettraient d’optimiser le contenu, la portée de mon récit. Les conjonctures quotidiennes sont souvent dissuasives. En fait, je capte des instants, je m’isole et j’écris. Si je n’agis pas de la sorte, c’est le chaos qui l’emporte. Le chaos, autrement dit les bruits de la ville, les nuisances de toutes sortes, le chahut du quartier, la bureaucratie, les files d’attente…Écrire, c’est précisément échapper au chaos, tenter de s’en préserver, ça ne dure pas longtemps mais c’est important, nécessaire, vital. Quand j’écris sur Ivana, c’est pour aller à sa rencontre, la retrouver, et c’est toujours une rencontre féconde, novatrice, salutaire. Certes, ce n’est qu’un répit, une pause, une halte, mais c’est la seule possibilité de transcender tout le reste, de renouer avec des souvenirs nostalgiques, des atmosphères d’autrefois. Et c’est cela que je trouve miraculeux. Ivana, c’est la convivialité retrouvée, l’élégance, le style, un art de vivre, la subtilité, une formidable réactivité, une écoute, une générosité. J’écris sur elle, j’écris pour elle, et j’écris avec elle. Il est 19h27 . J’ai commencé à écrire ce texte il y a un quart d’heure, tout coule de source, alentour c’est relativement calme et propice à l’imagination. Si je ne l’avais pas fait, si j’avais reporté à un autre jour ce que je souhaitais dire ce soir, l’inspiration ferait défaut.
L’écriture est aussi une démarche solitaire. Je ne fais preuve d’aucune originalité en le disant. Nombre d’auteurs ont évoqué cette solitude. C’est une démarche dont on ne parle pas à autrui. Je veux dire que l’on ne demande ni conseil ni suggestion à qui que ce soit. En revanche, en ce qui me concerne, il y a une singularité. J’entretiens une correspondance publique avec Ivana, je ne suis donc pas vraiment ni complètement seul, je m’inspire beaucoup de ce qu’elle incarne pour moi, de ses commentaires, de nos échanges. Elle est à la fois une muse et une partenaire d’écriture. Je voulais aussi préciser un point à propos de ce qu’elle représente au-delà de l’écriture. Je lui dis souvent qu’elle est toujours dans mes pensées. Elle semble dubitative. Elle est pudique, prudente, hésitante, réservée. Elle croit que je plaisante, que j’exagère, pourtant, c’est la vérité. Elle me répond par citations interposées. C’est charmant mais ce n’est la même chose. Je ne voudrais pas non plus insister outre mesure pour qu’elle me dise ce qu’elle en pense vraiment, directement et sans l’entremise de Modiano, Kafka, Anna Akhmatova, Marguerite Duras, Camus ou Nabokov. Hier soir, je lui ai dit que je disposais de deux témoins qui pourraient facilement confirmer la véracité de mon propos, la sincérité de ce que j’éprouve pour elle, et que je consacrerai un chapitre aux deux témoins en question. Il s’agit d’êtres spirituels, d’abstractions intellectuelles, cela fait partie du for intérieur, des forces de l’esprit, de quelque chose qui relève à la fois du coeur et de la raison, de l’imagination, du hasard, de la télépathie, du rêve… Et tout cela vient de loin. J’en dirai quelques mots la prochaine fois dans le sillage de mon appréciation de la merveilleuse conversation que nous avons eue vendredi 30 janvier.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia -55-

Posté par imsat le 28 janvier 2025

« En amour, ce qui restera éternel, c’est le souvenir des échanges et des partages. Alors je t’écris, pour garder une trace vivante de toutes nos rencontres. »  (Jacques Salomé)
Je crois avoir abondamment expliqué pourquoi j’ai choisi de titrer provisoirement mon récit « I comme Italia » en mettant en avant le rapport de mon inspiratrice à la culture, aux beaux arts, au cinéma. Mais je n’ai pas suffisamment insisté sur le fait que son lien notamment avec le cinéma ne se limite pas seulement à l’intérêt qu’elle porte aux photos de stars, aux aspects formels, apparents du 7ème art. Ivana est aussi une spectatrice avertie, critique et créative du cinéma. Converser avec elle autour des films les plus marquants (italiens, français, américains ou autres), c’est joindre l’utile à l’agréable. Le dialogue avec elle est instructif, sympathique, lisse, jamais polémique.
Le 20 janvier, sur France TV, j’ai regardé Une histoire d’amour et de désir de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid sorti en 2021, avec Sami Outalbali et Zbeida Belhajhamor. Voici ce que j’ai dit du film:
La poésie amoureuse à l’épreuve du réel. Lire, aimer, céder à la tentation….Tout est lié. Ce film est une pépite cinématographique. J’ai beaucoup aimé. Sami Outalbali est un acteur talentueux. Parfaitement en phase avec sa partenaire Zbeida Belhajamor. La réalisatrice Leyla Bouzid a joliment mis en exergue (en images) les éléments saillants de l’histoire.
Un film plein de poésie, de rêves, de désirs.
Le lendemain, Ivana a réagi :J’ai acheté le film et je le verrai ce soir. Merci, Cher Lamine, pour le conseil.
Moi: Bonjour Chère Ivana ! Ravi de vous lire. Ce film, jonction entre la poésie et le réel, vous plaira. Je suis tombé dessus par hasard. Là aussi, le hasard a bien fait les choses. Une belle découverte.
Nous en parlerons ce soir si vous êtes disponible. En attendant bonne journée.
Ivana, faites-moi signe quand vous aurez vu le film. Merci.
Elle : Oui, je vous ferai signe. À plus tard.
Moi: Ok. J’aimerais connaitre le point de vue de la scénariste ou de la réalisatrice que vous auriez pu être.  Et en même temps votre avis de cinéphile. Merci
Elle : Merci, Cher Lamine, c’est un film précieux, intelligent et raffiné ! J’ai adoré découvrir le poème de Majnûn. Laylâ, une femme unique au nom de la nuit.
Moi: Chère Ivana, vous avez parfaitement résumé le film.
Précieux, intelligent et raffiné. Ces trois mots sont merveilleux.
Merci
Elle poste une photo de Keira Knightley (un charme fou) suivi de ces vers:
“Je promène mes yeux vers le ciel, dans l’espoir que ses yeux, fixés là, croiseront mon regard.” (Majnoun Le fou de Leyla)
Puis : « Des gouttes d’eau sur une paroi de douche et sur le dos d’un jeune homme et, puis, ses yeux apeurés qui, dans sa première journée à la fac, aperçoivent un rayon de soleil: une  jeune fille aux cheveux roux, pleine de lumière et de sourire. »
Et toujours de sa part, une photo de Romy Schneider pensive et sur le point de s’endormir.
Moi: J’aimerais vous poser une ou deux autres questions sur le film. Sur sa portée poétique, son apothéose.
Peut-être, ce soir…
« Les poètes travaillent la nuit quand le temps ne les presse plus, quand se tait la rumeur de la foule et que cesse le lynchage des heures » (Alda Merini)
Elle : Avec plaisir 
Moi: La séquence finale du film (la scène d’amour) est comme une consécration pour l’étudiant. Le passage de la dimension romantique de la poésie à une extrapolation physique. (Les sens)
Avez-vous remarqué son sourire, son regard ? Le bonheur et comme un remerciement à la poésie…
Elle : Oui, je l’ai remarqué
Moi: Si vous étiez réalisatrice, vous tourneriez autrement « Une histoire d’amour et de désir » ?
Qu’est-ce vous changeriez de fondamental ?
Elle : non parce que le film est lié à un ancrage référentiel 
Moi: Oui, c’est vrai vous avez raison 
Moi : La fin heureuse du film est à contre-courant de l’histoire de Qays Majnoun Leyla.La réalisatrice l’a fait à dessein pour répondre à ce que nous souhaitions dans notre for intérieur ? Ou alors est-ce une touche personnelle de sa part pour éviter la linéarité du récit ?
Elle : « Je souhaitais filmer un jeune homme qui ne parvient pas à vivre pleinement son sentiment amoureux, un homme de culture arabe, parce que c’est la culture que je connais le mieux, qui doute, qui a des fragilités, qui n’assume pas ses élans de vie. » (Leyla Bouzid)
Moi :Excellente explication. Un homme de culture arabe et qui ne connait que la langue française. Comment concilier cela ? Par un investissement graduel mais total, intellectuel et physique, dans la poésie. Oui, c’est le message.
Moi: Les interprètes du film ont bien joué. Il ne s’agit pas pour moi de les départager. Chacun a porté et assumé son rôle. Mais je trouve que Sami Outalbali, que je ne connaissais pas, est l’élément moteur, catalyseur de l’histoire. Enfin, c’est juste un avis préliminaire.
Moi: La fin heureuse de l’histoire ressemble un peu à celle du film « Les Jeunes amants » avec Fanny Ardant, dont nous avons parlé la semaine dernière.
Vous vous attendiez à cet épilogue ?
Elle : Non, parce que Ahmed est timide et conservateur. Mais la poésie et la présence de Farah qui est la joie de vivre ont fait le miracle.
Moi: Le miracle de la poésie et la dulcinée oui !!!
Elle : La poésie arabe… Il y a “Le fou de Laylâ” et l’amour pur, mais il  y a aussi Le jardin parfumé et “L’Interprète des désirs ardents”, la poésie érotique arabe que Ahmed découvre et qui le guide vers la concrétisation du désir.
Moi: D’ailleurs, à propos de Majnoun Leyla, les spécialistes ont évoqué le passage de cette histoire de son espace oriental à une dimension universelle qui a inspiré bien des poètes et écrivains. La poésie fédératrice, unificatrice.
Elle : « Je suis à toi. Aussi loin que tu sois, aucun vent ne souffle sans m’apporter ton parfum, aucun oiseau ne chante sans m’appeler par ton nom. Chaque souvenir qui a laissé sa trace en moi persiste à jamais comme une partie de moi. » (Eric Clapton, inspiré de Majnoun)
Et Louis Aragon reprend la légende dans son récit-poème Le fou d’Elsa.
Moi : inspiration universelle 
Elle: “Donne-moi ta main, je la mettrai sur mon cœur et ensuite je m’en irai.”
Moi: je viens juste de poster des extraits d’un poème d’Aragon spécialement pour vous
  »Que serais-je sans toi qui
Vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un
Cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au
Cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement… »
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia- 54-

Posté par imsat le 23 janvier 2025

« Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil » (Christian Bobin)
David Chavalarias, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des réseaux sociaux, a récemment exhorté les internautes à quitter twitter parce que c’est devenu une machine à manipuler l’opinion.
Voici ce que j’ai écrit immédiatement après avoir pris connaissance de son message: « Moi, je reste sur twitter pour une seule personne et cette personne c’est « I comme Italia ! » C’est philosophique, culturel, litteraire, poétique, physique…Je ne suis pas addict à twitter, je suis addict à « I comme Italia » et ce n’est pas du tout la même chose. » Elle m’a remercié. J’ai ajouté que mon premier réflexe en me connectant était de voir si elle même était en ligne, si elle avait posté des commentaires ou des photos. Aujourd’hui, Twitter n’aurait aucun intérêt pour moi s’il n’y avait pas « I comme Italia ». Si elle venait à quitter ce réseau social, j’en ferais de même sans aucune hésitation. Au surplus, je ne communique qu’avec elle, et comme elle est irremplaçable, je ne regretterais pas de m’éloigner de ce réseau si elle décidait de le quitter.  Donc, oui, je le confirme : je suis totalement addict à Ivana mais pas du tout à twitter. Serais- je amené à m’éloigner de ce réseau pour des raisons indépendantes de ma volonté ? Oui, s’il s’agit d’une force majeure. Pour l’heure, j’y suis, j’y reste sans pour autant exclure l’hypothèse d’une sorte de période sabbatique.
Les perspectives sont aussi un peu liées à la poursuite de mon récit dans la mesure où j’écris ce que m’inspirent à la fois les commentaires, les citations d’Ivana et nos conversations. Pourrais-je continuer à écrire en faisant abstraction de ses réflexions, de ses exclamations, de certains silences ? Oui, mais cela n’aurait pas la même saveur ni la même puissance évocatrice. En revanche, je me suis demandé ce que deviendrait notre relation une fois que j’aurais finalisé mon récit ? J’ai besoin d’écrire encore un certain nombre de chapitres pour parvenir à quelque chose de consistant, peut-être dans le courant de cette année. Mais aprés, que faire ? Je n’en sais strictement rien. Là, je parle tout seul et je ne sais pas du tout ce qu’elle pense. Je m’étais promis en août 2023 d’écrire un récit sur elle, je le lui avais dit, elle m’avait encouragé à le faire, j’étais motivé et archi sûr d’engager et de mener à bien cette démarche à partir d’un sentiment naissant, parcellaire, confus, par moments évanescent, mais extrêmement motivant. Et au départ, ce sentiment était juste connecté à ses mots, ses bribes de phrases, ses formules de politesse. J’étais amoureux de ses mots, de ses phrases, de sa superbe posture sur une photo en noir et blanc. Les choses ont évolué, écrire sur elle est devenu un rituel, il y avait certes du volontarisme de ma part parce qu’il me fallait tenir parole, relever le challenge, mais je devais aussi faire en sorte qu’il y ait toujours de l’inspiration. Et l’inspiration, c’est Ivana avec ses qualités, sa culture, son amour du cinéma, de la poésie, ses silences, ses non-dits. Qu’en sera t-il une fois le récit achevé ? J’ai dit à maintes reprises que ce serait une histoire sans fin parce que Ivana est une inépuisable source d’inspiration. Et au fond, ce que je sais d’elle, c’est son rapport à la culture dans sa globalité. Ce n’est pas elle dans la vie réelle (ou si peu), dans ses souvenirs. Elle n’en parle pas. Je ne lui ai jamais demandé de m’en parler, sans doute parce que je ne suis pas dans ce genre de questionnement. C’est ma conception de la liberté et du jardin secret de chacun. Ce que je crois, c’est qu’elle en sait beaucoup sur moi, sur mes souvenirs à travers ce que j’ai publié sur mon blog et dont elle m’a dit avoir lu des extraits. En définitive, nous sommes dans un échange de type épistolaire sur deux espaces différents. Sur twitter, nous conversons périodiquement, et moi, dans l’écriture du récit, je rends compte de nos conversations en les commentant à ma façon, en considérant au plus près ce qu’elle suggère, ce qu’elle m’inspire. Je n’oublie pas de rappeler que c’est sur twitter que je l’ai connue, dans une ambiance que j’ai très vite trouvée magnifique et à laquelle je me suis aisément adapté. Je ne vois pas en quoi notre relation est ou serait impactée ou menacée par la manipulation médiatique dénoncée par de plus en plus d’internautes. J’espère pouvoir continuer à parler avec elle de cinéma et de poésie tout en poursuivant l’écriture automatique, instinctive du récit. Récit dont je sais parfaitement qu’il comporte des maladresses, des incohérences, des lacunes stylistiques auxquelles je remédierai le moment venu.
Lamine Bey Chikhi

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I comme Italia-53-

Posté par imsat le 19 janvier 2025

« La féminité est comme un poème : elle ne s’arrête pas à ce que vous voyez, mais à ce qu’elle vous laisse imaginer. » (Alda Merini)

Nombre d’actrices italiennes parlent couramment le français. Je pense en particulier à Sophia Loren, Léa Massari, Gina Lollobrigida, Monica Vitti. « I comme Italia » n’est certes pas une actrice. Elle aurait pu l’être. Elle est un peu plus que cela. Elle fait partie des italiennes les plus françaises, non seulement parce qu’elle maîtrise et aime la langue française, la culture française, mais parce qu’elle est aussi un peu (beaucoup ?) parisienne. Si j’introduis ce texte par cette observation, ce n’est pas uniquement au regard de l’histoire, c’est aussi et surtout pour souligner que c’est parce que « I comme Italia », donc Ivana dont j’ai déjà dit qu’elle était polyglotte, parle et écrit parfaitement et, ajouterais-je, délicieusement la langue de Molière que nos conversations sont fécondes et fluides. Il n’y a pas de barrière linguistique. C’est donc d’abord compte tenu de cet élément que je me suis senti très vite à l’aise dans nos premiers échanges. La qualité, l’inventivité, les rebondissements souvent surprenants de notre correspondance, tout cela a été facilité par notre partage, notre appréciation de la langue française. Dire qu’Ivana est une artiste complète, c’est mettre en exergue tout le reste, l’ouverture aux cultures du monde, l’amour du cinéma italien, français, américain, de la poésie, de la littérature mondiale…elle transcende les frontières. Elle fait preuve d’une créativité systématique. On pourrait évoquer à son sujet le principe de Lavoisier selon lequel « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Et en effet, rien n’est figé avec elle. C’est spontané et quasi immédiat de sa part. Lorsque je poste une citation, sa réponse est multiforme et variée, elle réagit par une autre citation tout en illustrant le propos par une photo, et nous approfondissons ainsi cet échange croisé qui devient en moins d’une heure une relation épistolaire dense et inspirante. Et cette relation, Ivana la dynamise, la réinvente, lui donne des couleurs inattendues, positionnant sa façon de communiquer dans un champ ouvert à tous les rêves. Si j’ai choisi une citation d’Alda Merini pour titrer ce chapitre, c’est parce que Ivana, tout en jetant la lumière sur les artistes, nous donne à imaginer tout ce qu’il peut y avoir au-delà de l’apparence. Elle exprime sa féminité via tout ce qui se rapporte à l’art, à la culture. Sa plus value, sa valeur ajoutée est précisément là. Il ne s’agit pas pour elle de se contenter de répercuter images, citations et commentaires mais de créer une interactivité elle-même génératrice d’émotions, de souvenirs nostalgiques, d’instants de bonheur. En ce sens, elle intervient comme une scénariste, elle plante le décor, crée une ambiance, une atmosphère et nous propose des flash-back cinématographiques et photographiques qu’elle commente agréablement. La conversation est toujours détendue, conviviale. Je ne suis pas uniquement dans la subjectivité en le disant. J’ai pris la peine et le temps de voir ailleurs, de comparer, et je me suis rendu compte qu’elle était unique, exceptionnelle, que sa démarche était singulière. Ivana, c’est aussi l’élégance, l’appréciation de la mode toutes époques confondues, la délicatesse du propos, le sens du partage. Quand je lui dis qu’elle est tour à tour Anouk Aimée, Monica Vitti, Anna Karina, Fanny Ardant, ce n’est pas une plaisanterie. C’est une vérité. C’est du reste en ce sens que j’ai intitulé le récit « I comme Italia ». Qui est « I comme Italia » ? On m’a posé la question plusieurs fois. J’ai répondu simplement: « c’est plein d’actrices, de stars de cinéma mais c’est aussi elle dans sa liberté, sa plénitude poétique, physique, sensuelle ». Je ne souhaitais pas en dire plus. Au-delà de ce qu’elle incarne et dont j’ai abondamment parlé, c’est toujours elle qui est importante, primordiale, essentielle. Je n’ai rien inventé. J’ai juste tenté de comprendre pourquoi elle me fascinait. Elle vit dans mon imagination (pour paraphraser la belle citation de Michelangelo Antonioni sur ce qu’est le secret de l’amour). C’est elle qui alimente, entretient, nourrit mon imagination….Mais moi, est-ce que je vis dans son imagination ?

Lamine Bey Chikhi

 

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I comme Italia-52-

Posté par imsat le 14 janvier 2025

Cela fait cent ans
que je n’ai pas vu ton visage
que je n’ai pas passé mon bras autour de ta taille
que je ne vois plus mon visage dans tes yeux
cela fait cent ans que je ne pose plus de question à la lumière de ton esprit
que je n’ai pas touché à la chaleur de ton ventre… (Nazim Hikmet, Nostalgie)
Une semaine auparavant, je lui avais demandé de me dire ce qu’elle pensait vraiment de mon récit. Je souhaitais une approche critique de sa part, une approche sincère et sans complaisance. Certes, elle m’avait délivré pas mal de brefs satisfecits depuis le début. Bien sûr, cela me faisait plaisir même si je savais que sa gentillesse finirait toujours par prévaloir et influerait sur l’appréciation globale incluant le style, l’articulation, l’intérêt, la cohérence mais aussi le cas échéant les déficiences de mes soliloques. J’attendais sa réponse avec impatience. Et c’est par elle que nous avons entamé notre conversation du 11 janvier dont voici quelques délicieuses bribes.
Elle : Cher Lamine, votre récit se présente comme une démarche souple et soyeuse.
Il y a de l’inattendu, une beauté qui surprend, une tonalité qu’on goûte.
C’est exquis. Et je vous remercie, infiniment
Moi: Chère Ivana, comment vous remercier pour cette  magnifique appréciation ? Une appréciation qui vaut son pesant d’or. Je vais l’encadrer ! J’en ferai un ou deux textes, ou davantage. Pour moi, c’est une distinction extraordinaire ! Elle est dejà mémorable. Mille fois Merci !
Moi: Ici, il vente, il fait froid, le ciel est nuageux, il va pleuvoir, j’ai pensé à « I comme Italia ». Sait-elle que je ne cesse de  penser à elle. Quel temps fait-il là où elle est ? 
Soudain, une éclaircie !
Ciel bleu, soleil! Des  mots magiques, sublimes, merveilleux!
Signés Ivana !
Une photo d’Anna Karina rayonnante.
Elle: Merci
Aujourd’hui, ici, il y avait le soleil.
Et, maintenant, il y a le rayon de soleil : Lamine !
Moi: Ivana, il ne faut pas que j’oublie d’évoquer le New York Café de Budapest, le wagon rose et ses coussins bleus, le chocolat chez Pouchkine, la Place rouge, Nathalie le guide de Bécaud et tous les endroits merveilleux que vous m’avez fait découvrir, en particulier Roma !
Elle poste une photo de la charmante Anouk Aimée.
Moi: Ah ! Anouk Aimée !
Je ne sais quoi dire.
Comment ne pas céder à la tentation de la comparaison ?
C’est elle et c’est vous.
Je ne fais que confirmer mon propos d’il y a deux mois je crois.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je suis fasciné par « I comme Italia »
Elle: Vous faites naître dans le coeur le désir.
Moi: Faire naître dans le coeur le désir… J’ai effleuré ce qui se rapporte au désir, je ne l’ai fait qu’implicitement. En vérité, pour moi, penser à I comme Italia, c’est indissociable du désir.
Le désir même.
Désir et volupté.
Désir dans sa plénitude…
Moi: Je t’aime pour toutes les femmes
Que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tout le temps
Où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large
Et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Je t’aime pour aimer…
 (Paul Eluard)
Elle: Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Moi: Aujourd’hui avec vous c’est soleil à volonté
Une photo Sami Frey enlaçant Romy Schneider nue
Moi: « Etreindre un corps de femme, c’est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. »
(Albert Camus)
PS: j’adore cette citation.
Je vous l’offre spécialement ce soir en m’imprégnant de chacun de ses mots et en pensant à vous complètement.
Elle:  J’adore !
Elle poste une autre photo
Moi: Sami Frey et Romy ou je me trompe ?
 Elle: Mais non, vous ne vous trompez pas.
César et Rosalie de Sautet.
« La rêverie… une jeune femme merveilleuse, imprévisible, tendre, énigmatique, provocante, à qui je ne demande jamais compte de ses fugues. »
(André Breton)
Moi: j’aime la poésie surréaliste
Ivana, vous êtes une surréaliste. Moi aussi.
Une photo de Romy Schneider sentant ses mains
Elle : Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D’une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d’inconnu
(Louis Aragon, Les mains d’Elsa)
 Moi: Éblouissant !
En même temps Superbe intuition de votre part !
J’ai souvent pensé à vos mains…
Et C’est vrai.
Pourquoi ? Je l’ignore.
Une belle focalisation
Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point…
Moi: Ivana, au fait, je voulais vous poser une question depuis pas mal de temps.
SVP, répondez-moi quand vous aurez le temps de le faire.
Je suis souvent tenté de nommer « I comme Italia », de mettre son prénom.
Je  me disais que je le ferais le moment venu.
Qu’en pensez-vous ?
Elle : “Encore aujourd’hui, il m’arrive d’entendre, le soir, une voix qui m’appelle par mon prénom, dans la rue.”
(Patrick Modiano)
Touchée
Moi: Et moi ému comme jamais
Elle: Votre récit est sublime, je vous en remercie
Photo d’une femme en short, sensuelle et joyeuse, dégustant des spaghetti.
Elle: Alors, pizza ou spaghetti ?
Moi: Non je ne suis pas sorti je n’ai pas fait de courses. Il me reste deux escalopes de poulet, un morceau de fromage  une orange et un yaourt.
Le reste est dans ma tête, c’est I comme Italia et c’est fabuleux !
Elle poste une photo d’une femme marchant sous la pluie
Moi: la femme sur cette photo, ce n’est pas vous et c’est vous…
Elle: Et vous, vous êtes “ma plus belle étoile filante.”
Moi : Une étoile filante ! waouh !
Quelle fréquence dans ses apparitions?
Elle: temporaire et pourtant permanente
Moi: Alternance du jour et de la nuit.
Mais toujours le verre à moitié plein.
L’espérance ! L’optimisme !
Le rêve mais le rêve que vous savez toujours relier pertinemment au réel
Moi: Hier, en pensant à vous, je me suis dit : c’est une artiste totale ! J’en dirais un peu plus dans un texte.
Une artiste au sens plein, englobant tous les arts, pas seulement du point de vue de la connaissance mais aussi par rapport à la vie. C’est ce que je ressens.
Elle: merci
Une photo de Claudia cardinale
Elle : Cher Lamine, demain il y aura du soleil à Alger.
Merci pour vos mots merveilleux..
Je vous embrasse. 
Moi: j’espère qu’il y aura aussi du soleil là où vous êtes.
Chère Ivana, ma madeleine de Proust est dans vos mots délicats, doux, légers.
Je me retrouve ainsi sur une trajectoire lumineuse pour rattraper le temps perdu.
Vos mots sont les leviers d’une nostalgie poétique, inspirante et magnifiquement évocatrice.
Merci pour cette inoubliable conversation et pour votre gentille appréciation du récit. Moi aussi, je vous embrasse.
Lamine Bey Chikhi

Post-Scriptum: mon égérie est une artiste éclectique. Je dirai ultérieurement en quoi je la trouve singulière, captivante et charismatique par rapport à tout ce qui touche à l’art.

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I comme Italia -51-

Posté par imsat le 11 janvier 2025

« Ah ! Ma chérie, qu’est-ce que le style ? Vous savez, je ne sais même plus ce que j’écris, je ne sais plus rien, je ne me relis même pas, je ne me corrige pas, j’écris seulement pour écrire, pour m’entretenir avec vous un peu plus longtemps… » ( Fiodor Dostoïevski )

Ai-je dit tout le bien que je pensais d’elle ? non et je n’en ai pas fini ! Hier, je me suis demandé si, en parlant de miracle à propos d’elle et de notre relation, je n’avais pas mis en exergue le plus important, l’essentiel. Que pourrais-je ajouter après ça, après le miracle qu’elle incarne ? Eh bien, plein de choses. Je me suis posé des questions sur ce qui pouvait expliquer la fascination qu’elle exerce sur moi. Et ces questions, je les ai formulées à maintes reprises à son attention. Elle n’a pas répondu. Mais ça ne fait rien parce que, justement en tentant d’y répondre moi-même, je trouverais bien des raisons à l’origine de ce que je ressens pour elle. Tout est relatif ? Oui, mais dans ce cas, c’est surtout pour dire qu’elle émerge complètement du lot, qu’elle est unique. Chacun individu pourrait bien entendu être enclin à se trouver globalement bon, généreux, compréhensif, objectif, etc, et j’ai naturellement songé à toutes sortes de comparaisons entre elle et les autres, eh bien, j’affirme qu’il n’y a pas photo ! Converser avec elle, c’est un bonheur immense, c’est agréable, utile, instructif, superbe, inspirant, rassurant… J’arrive à retrouver des points de convergence avec quelques rares personnes d’autrefois. La rareté, c’est aussi ce qui la caractérise. Elle est rarissime, donc extrêmement précieuse. Elle est discrète, respectueuse. En ai je fini avec les éloges ? Non, la liste n’est pas exhaustive et reste donc ouverte. J’ai l’impression, la certitude qu’elle a bien d’autres qualités dont je ne trouve pas encore le nom. Sur elle-même, elle ne dit pas grand chose. Elle fait parler les autres (stars de cinéma, romanciers, photographes ). Je me suis demandé si je ne faisais pas tout simplement d’amalgame et si finalement, je n’étais pas en train de parler non pas d’elle mais de nos artistes préférés. Non, je ne fais pas de confusion. Ce qui est sûr, c’est que sa convivialité n’est pas feinte, calculée ou fictive. Sa façon de communiquer est naturelle, spontanée et expurgée de tout ce qui risque de la fausser, de la frelater. C’est une personne raffinée, détendue, égale à elle-même. Il n’y a rien d’artificiel dans son comportement. C’est tout cela que je perçois et que je qualifierais de quintessence du savoir-vivre. En somme, c’est un ensemble de qualités supérieures.

Lamine Bey Chikhi

Post-scriptum: Je dis souvent que « I comme Italia » est mon égérie, mon inspiratrice mais je veux préciser qu’elle est aussi ma confidente. Ma seule confidente.

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I comme Italia-50-

Posté par imsat le 6 janvier 2025

« Je voudrais bien l’an prochain réduire ma vie à l’essentiel, autant que possible, et vous êtes dans cet essentiel. » (Albert Camus)

Notre soirée du 31 décembre 2024 fut magnifique. Nous avons conversé délicieusement autour des belles choses de la vie sous le prisme d’une myriade d’écrits de Rainer Maria Rilke, Alda Merini, Rûmi, Pasolini, Kafka…
Je ne le dirais jamais assez, « I comme Italia » est brillante, percutante et inventive, elle assure toujours merveilleusement la jonction entre le rêve et la réalité.
Ce soir-là, elle était très en verve et même un peu plus que d’habitude. Elle était à Rome d’où elle a posté de jolies photos. Une de ces photos était accompagnée d’une belle citation de Pier Paolo Pasolini sur Rome: « Je dis toujours à tout le monde que Rome est la plus belle ville du monde. Les pires cauchemars sont ceux dans lesquels je rêve de devoir quitter Rome. »
La photo en question a particulièrement attiré mon attention: mon égérie est assise sur une des marches d’escaliers menant à une église. Je lui demanderai de me dire le nom de l’église. En tout cas et malgré la foule, je l’ai tout de suite reconnue, emmitouflée, un bonnet blanc sur la tête, des lunettes noires. Elle est souriante, le ciel est bleu mais elle donne l’impression d’avoir un peu froid. J’aurais bien aimé être avec elle, la serrer contre moi, l’embrasser. Elle est charmante, elle regarde l’objectif…
Notre conversation fut menée et conduite tambour battant parce que nous avions beaucoup de choses à dire. C’est elle qui l’a fluidifiée, bonifiée d’abord parce qu’elle est plus imaginative et plus réactive que moi, ensuite parce qu’elle illustre toujours ses commentaires avec des photo appropriées, enfin parce qu’elle sait diversifier, aérer l’échange.
Je ne rate jamais l’occasion de lui poser des questions ordinaires.
Eh bien, ses réponses brèves ou ses non-dits me séduisent systématiquement. Pourquoi ? Parce que j’ai l’impression d’être avec elle, de la lire et en même temps de l’entendre parler. Et puis, cette façon ludique, détendue et heureuse de se dire des choses simples me plaît beaucoup, et elle dit ces choses très vite, sans hésiter, c’est aussi cette façon de partager, de dialoguer spontanément que j’aime au-delà de la littérature, des sentiments C’est une proximité qualitative, épurée….oui c’est ça, une proximité épurée.
« Comment voulez vous que je ne sois pas dépendant de vous ? » Lui ai-je demandé.
Elle a aimé cette question mais elle ne m’a pas répondu. Du reste, je lui ai rappelé lui avoir déjà posé trois questions comparables il y a quelques mois, restées elles aussi sans réponse. Je lui avais notamment demandé de m’expliquer pourquoi j’adore ses bribes de phrases, ses mots comme « Moi aussi ! » « Ah, non je viens juste de lire votre message » « je ne sais pas », « peut-être » ou encore « hahaha ! ». Pour dire directement les choses et sans fioritures, pourquoi me fascine t-elle à ce point ? Comment expliquer qu’elle me fascine ? J’aurais aimé avoir deux ou trois éléments de réponse de sa part. Je n’en ai pas eu. Des citations, oui, elle en connait beaucoup, elles sont toutes sublimes, mais je ne connais pas la réponse de la femme qu’elle est. Mystère ou pudeur ou encore réserve fondée sur quelque appréhension de sa part, je n’en sais rien. Toujours est-il que cela aussi me fascine et fait qu’elle n’est pas seulement dans l’essentiel tel que défini par Camus. Pour moi, elle est L’essentiel à elle seule. Dans mon esprit, elle ne cohabite avec personne, elle n’a pas de rivale. Elle ne m’est pas seulement absolument nécessaire ou la plus importante personne pour moi. Elle est plus que cela. Elle est exclusive, indispensable, vitale. Et cela depuis plus de deux ans.
« J’aime les gens qui choisissent les mots à ne pas dire » (Alda Merini)
Je lui ai dit que je partageais cette citation.
Elle m’a répondu  « Moi aussi ! ». C’est aussi sûrement pour ça (parce qu’elle choisit implicitement les mots à ne pas dire) qu’elle m’éblouit sans cesse. Elle exerce carrément un monopole sur mes pensées. Voilà, c’est clair net et précis ! Et tout ça via la poésie, la littérature, le cinéma, la photographie ! Il y a les mots mais il y a aussi, consubstantiellement aux mots, le désir, la volupté, les sens, ce qu’elle suscite en tant que femme. Tout cela est intimement lié à sa façon d’être, de converser, de dire ou de ne pas dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent.
« Pour une raison que j’ignore, je t’aime profondément. Suffisamment pour que, la nuit, dans la solitude de l’obscurité, ton image vienne me réveiller. Et alors, incapable de retrouver le sommeil, je me perds à rêver de toi, éveillé. » (Franz Kafka à Milena Jesenska).
Cette citation a été rapportée par ses soins, juste avant le passage à la nouvelle année. C’était d’autant plus sensationnel qu’elle était illustrée d’une photo montrant une femme d’une sensualité flamboyante.
Lamine Bey Chikhi
Post-Scriptum: tout est parfaitement synchronisé entre ses photos, ses commentaires et les citations qu’elle rapporte. Elle est géniale et toujours inspirée.

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I comme Italia-49-

Posté par imsat le 29 décembre 2024

« Chacun a ses propres instants de bonheur : il s’agit simplement d’en multiplier la conscience et les occasions. »  (Albert Memmi)
Elle m’a envoyé la photo de la couverture d’un livre auquel je pensais depuis longtemps: la correspondance entre Boris Pasternak et Marina Tsvetaeva 1922-1936. Belle intuition de mon inspiratrice. C’est émouvant parce que j’ai toujours aimé les relations épistolaires non seulement celles des auteurs, poètes, romanciers, artistes en général, mais aussi celles des gens ordinaires.
Comme j’ai déjà eu à le dire, je suis particulièrement admiratif des échanges qui durent et qui d’une certaine manière, transcendent le temps. Ce fut le cas de la correspondance entre Camus et Maria Casarès (1944-1959). La correspondance Pasternak-Marina Tsvetaeva fut aussi singulière. Elle a duré 14 ans, mais il ne se sont rencontrés qu’une ou deux fois. C’était avant tout une grande passion poétique et littéraire…
Bribes de notre conversation du 21 décembre 2024
Moi: merci pour cette belle photo. Mais d’abord, j’espère que vous allez bien. Et qu’il ne pleut pas trop là où vous êtes.
Elle : Je vais bien, merci, mais j’ai trop travaillé…
C’est enfin les vacances de Nöel et j’irai à Rome !
Moi: vacances amplement méritées
Elle : Oh, Cher Lamine, je suis coupable envers vous… le retard avec lequel je vous réponds, pardonnez-moi pour ce péché.
“Mais le téléphone n’a-t-il pas sonné chez vous cette nuit ? Car, oui, c’était moi qui vous téléphonais en rêve.”
Mardi, Mi-septembre 1925, Tsvetaeva à Pasternak
Moi: ma chère muse, vous n’êtes pas du tout fautive. L’essentiel est que vous alliez bien. Le reste se rattrape… 
Par la poésie, l’imagination, une perception détendue du temps qui passe, le rêve
Et au bout de tout ça, Le Temps retrouvé !
Le téléphone ? Oui, ça n’a pas arrêté de sonner. C’est vrai. Et puis une voix, une  image ou plutôt trois photos, une silhouette, une présence, oui, il y avait tout ça. Et puis Rome, Paris, Milan, Bologne…jusqu’à l’aube et le lendemain ça a repris, j’en ai fait un texte…
Elle: magnifique
Moi: « Leur correspondance est celle de deux esprits, mais des esprits vivant d’un désir aussi nécessaire pour eux que celui du pain, celui de la poésie. » (Agnès Passot)
Elle : “Leur correspondance se vit au jour le jour comme des pages d’histoire du monde, de littérature et de passion.”
(Le Monde des livres)
Moi :Oui, c’est tout cela à la fois. Ils n’ont pas eu besoin d’inventer une histoire. Ils ont raconté l’histoire de leur passion dans un contexte souvent chaotique.
C’est merveilleux !
Elle : deux destins d’exception
Moi: Merci pour cette belle évocation de la correspondance Boris Pasternak- Marina Tsvetaeva.
Une fabuleuse relation épistolaire, un joli cadeau de Noël.
Moi: Boris et Marina se sont écrit durant 14 ans (ce qui est extraordinaire) mais je crois qu’ils ont raté nombre d’occasions de se rencontrer.
Corrigez-moi si je me trompe.
Elle : ils se sont vus en 1935, à Paris. Mais j’ai lu sur le site de Babelio que “cette rencontre se révélera comme  » une non-rencontre  » : la fusion dans le réel, rêvée par Marina Tsvetaieva ne fut pas au rendez-vous.”
Moi: Selon d’autres sources, une première rencontre avait eu lieu en 1918 à Moscou.
Moi: Donc, le mektoub (comme on dit chez  moi) ne leur a pas permis d’aller plus loin, c’était écrit dans le ciel. Heureusement, que les deux en ont fait une oeuvre.
Moi: « Marina, mon amie toute d’or, ma merveilleuse, surnaturelle, fraternelle prédestination, mon âme du matin toute fumante, Marina, ma martyre, ma pitié… » (Boris Pasternak à Marina Tsvetaeva)
 
Moi: « Si nous nous étions rencontrés, vous ne m’auriez pas connue, et tout se serait apaisé. (Marina Tsvetaeva à Boris Pasternak)
 
Moi: « Pasternak, prodigieux comme le premier jour de la création. »(Marina Tsvetaeva sur Boris Pasternak)
 
Moi : « je fais plus et mieux que t’aimer » Marina à Boris 
 
Elle : « Ah, si à l’instant, tu entrais dans la chambre ! Je me précipiterais dans l’armoire (un chapeau !) – mon sac – où sont les clefs ? ne pas oublier les cigarettes ! – À nous la liberté ! Nous irions au Hradcany, je me sentirais voler…
(Marina Tsvetaeva)
Moi: Eh bien voilà le rêve qui se métamorphose et devient réalité.
Elle : elle m’envoie une photo montrant Jean-Louis Trintignant avec Anouk Aimée en marge du film de Claude Lelouch « Les  plus belles années d’une vie. »
Moi: là, vous me portez le coup de grâce ! Littérairement, poétiquement et cinématographiquement s’entend.
Normal : vous connaissez mon talon d’Achille. Évidemment, j’adore !  
Moi: Hier, j’ai pensé à l’absence créatrice, féconde, je veux dire l’absence du fait des conjonctures, des circonstances qui relèvent de la force majeure.
Eh bien, c’est notamment cela qui me subjugue dans l’échange Boris Pasternak-Marina Tsvetaeva.
Moi: En matière de photos, de créativité et d’inspiration photographique, votre leadership est indiscutable. Je l’avais dejà dit mais d’une autre façon.
Elle : merci  pour votre gentillesse
Moi: ma chère inspiratrice, s’il y avait un concours de gentillesse, vous le gagneriez aisément. Vous me battriez à plate couture. Tous les arguments dont je dispose plaident en votre faveur. J’en suis absolument convaincu. Et il n’y aucune exagération dans mon propos.
Elle : Mais, vous écrivez.

L’écriture est la peinture de la voix.
(Voltaire)
Moi: oui mais point d’écriture sans vous
Elle : Merci, Cher Lamine, il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses…
Moi: Avant le rayon de soleil (le votre bien sûr) de ce samedi, j’étais dans une sorte de spleen. Après, le bleu du ciel a tout changé. Je suis passé du spleen à l’idéal. Merci à vous Chère Ivana et à Baudelaire.
Elle : J’adore Baudelaire
« Tes cheveux contiennent tout un rêve. »
(Charles Baudelaire, Le spleen de Paris). Citation accompagnée d’une photo de Nastassja Kinski.
Moi: moi aussi j’aime cette phrase « Tes cheveux contiennent tout un rêve »
Moi: Finalement, nous avons rattrapé le temps perdu. J’ai beaucoup aimé notre conversation de ce soir. Pour un tas de raisons (Pasternak, Marina Tsvetaeva, vos photos, votre inspiration, la nostalgie créatrice, de superbes convergences, votre gentillesse, votre délicatesse.
Oui, J’ai aimé notre conversation. Je n’en ai rendu compte que partiellement. Il n’y a d’ailleurs pas que les citations et nos commentaires qui alimentent notre conversation. Il y a aussi l’atmosphère que « I comme Italia » crée instantanément autour de nos échanges. Une atmosphère qui ressemble à un voyage dans le temps et dans l’espace. Dans ce voyage, il y a des accélérations et des ralentissements, des pauses, des bifurcations, toujours plein d’images. C’est une machine à remonter le temps, un monde à part, notre monde à nous, une bulle. J’oublie complètement tout lorsque je la lis et plus encore lorsque je lui réponds. Cette atmosphère, c’est elle qui l’impulse, la façonne, l’ajuste toujours idéalement. Il n’y a pas de temps mort. On jouit du présent, de l’immédiat. Le temps mort, c’est après la conversation, c’est le temps d’une autre appréciation. Je ne la remercierais jamais assez pour les moments de bonheur qu’elle me procure outre les compliments dont elle me gratifie fréquemment.
Lamine Bey Chikhi
Post-Scriptum : “J’ai trouvé le Merveilleux.” (Lettre de Maria Casares à Albert Camus, Noël 1948). Je dis très exactement la même chose de « I comme Italia » qui a rapporté cette belle phrase hier 28 décembre.

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