Un peu plus que cela…

Posté par imsat le 12 juin 2010

Non pas qu’il n’y ait plus rien à dire du passé, mais c’est une impression qui fait que l’on croit avoir tout évoqué, enfin l’essentiel, alors qu’au fond bien des choses restent à raconter, des détails, tous ces petits riens qui concouraient à notre bonheur. Certes, les images mémorables restent liées à l’enfance; à l’adolescence aussi. Pourtant, il y avait un peu plus que cela.

Je ne suis pas toujours dans une introspection favorisée par le temps qui passe; je ne suis pas seulement dans cette réflexion dont on dit qu’elle commence à émerger en général à partir du moment où l’on n’est plus dans l’enfance et où l’on se retrouve dans une sorte de recherche de l’enfance perdue. Ce n’est pas cette étape qui m’intéresse exclusivement ni en tant que telle avec les sensations, les émotions qu’elle est susceptible de déclencher. Au-delà, ce qui retient mon attention demeure fortement connecté à l’époque considérée, aux gens d’autrefois, à leurs spécificités, au tracé impeccable des rues, à la mode vestimentaire qui prévalait à ce moment-là…

Notre insouciance reposait très largement sur l’équilibre et le tempérament de ceux qui constituaient notre entourage immédiat. Certes, indépendamment de cet entourage et selon les périodes, nombre d’éléments tangibles me permettaient de me sentir bien: ma panoplie de Zorro achetée au monoprix de Constantine en 1962, les solides et confortables pataugas que je chaussais en hiver, le défilé des scouts le 5 juillet 1964, la tranquillité et la propreté  du quartier, les parties de foot derrière la maison, le leadership que j’exerçais  sur mes coéquipiers sous les regards amusés de Salima et Rachida, les pizzas de Meguellati, les gâteaux à la pate d’amande de Phalle…

Bien d’autres petits riens égayaient notre quotidien: à côté de notre lycée, il y avait une petite fabrique de limonade; nous buvions ses sodas à satiété; la bouteille coûtait 20 centimes; parfois, nous consommions à l’oeil car le patron nous trouvait sympathiques. Les jours de grand froid, nous allions prendre un bol de pois-chiches chez aâmi H’mida, à partir de 16 heures; après quoi, nous allions jouer bruyamment au baby foot. Certains soirs, nous préférions manger les sandwichs aux merguez que nous préparait le marchand des Allées (on l’appelait le rouget), juste avant la séance de cinéma de 21 heures.

Il n’empêche que lorsque je tente de « ratisser » plus large en rapport avec ces moments merveilleux à plus d’un titre, je me rends compte qu’il y avait un peu plus que cela, un peu plus que l’insouciance inhérente à l’enfance ou à l’adolescence. Autrement dit, il y avait les gens, les rapports qu’ils entretenaient entre eux, l’environnement, les grands espaces, la configuration de la cité, ses avenues, les repères, la reconnaissance des autres, et puis, surtout, ce parrainage familial (un label ?) dont nous étions assurés aux quatre coins de la ville même si nous n’en mesurions pas vraiment toutes les retombées.

Lamine Bey Chikhi

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